❝A really good night is a party where alcohol is flowing, where girls like Barbie.❞

« La vie est faite de petites victoires non ? C’en est une. » Il ne considérait jamais une petite victoire comme une réelle victoire. Surprenante. Fiévreuse. Elle ressemblait un peu à toutes celles qu’il avait gagnées en jouant à des jeux de société avec son frère aîné, lorsque ce dernier était encore vivant. Elles représentaient un moment de fierté passager. Rien de bien extraordinaire. Mais il préférait la laisser penser à ça, car elle semblait beaucoup moins triste. Raiponce esquissa un sourire de vainqueur, lui démontrant qu’elle savait déjà qu’elle avait raison. Il ne préféra pas relever. Abandonnant par pur forfait. Quelque part, elle n’avait pas tort. Une pensée de pure optimiste. Lui préférait toujours savourer sa victoire lorsqu’elle avait de l’importance, lorsqu’elle était réelle, et avait des conséquences importantes dans sa vie. Mais il était vrai que toutes ces petites victoires accumulées provoquaient un certain succès inné. « Quoi ? Tu ne me crois pas ? Je ne suis pas dépendante de l’alcool. La cigarette, je dis pas, là ok, je suis une fumeuse, mais je ne suis pas accro à la boisson. » Oui. Elle était dépendante à l’alcool. Il n’y avait pas d’autres mots. Il le pensait sincèrement bien qu’il ne la connaissait pas plus que ça. Mais avec ce qu’elle lui avouait, il ne pouvait que se préposer à ce genre de pensées. Elle semblait tenter de le convaincre. Mais il n’était pas dupe. Il se forgeait ses propres opinions. Jäyan savait à quoi ressemblait quelqu’un qui était accroc à l’alcool, un alcoolo. Il savait qu’elle avait déjà dépassé un certain stade au vu où elle ne pouvait se passer d’un petit verre après une dizaine de minutes seulement. Alors oui. Pour lui, elle était dépendante de la boisson édulcorée. « Tu saurais te passer d’alcool pour le reste de la soirée alors ? » Lui demanda-t-il sur un air convainquant. Il ne la servirait plus. Non.

Raiponce était posée sur le comptoir du bar. Il prenait un malin plaisir à la coincer, à lui donner une envie démesurée. Même s’il savait que certains regards étaient posés sur eux, à se demander s’ils pouvaient faire ce qu’ils faisaient, il n’y prêta pas attention. Il savourait sa peau, sa chaleur, son corps contre le sien, ses jambes entourant sa taille. « J’aime les interdits. » Il ne put qu’esquisser un sourire. Il y avait toujours plus d’excitation lorsque les choses étaient interdites. L’envie montait plus vite, d’un cran et ne pouvait se réprimer aussi rapidement qu’elle était venue. C’était ça qui était intéressant. Jäyan frôla ses lèvres plusieurs fois. C’était tellement bon parfois.

Flashback :

Il l’avait embrassée, avait goûté à ses lèvres, lui avait caressé les cuisses, oubliant de s’attaquer à ce qu’il désirait le plus. Il lui avait arraché des soupirs. Il avait senti les battements de son cœur s’accélérer tant il avait envie de le faire. Là. Tout de suite. Mais impossible, il devait retrouver au boulot, qui était encore loin d’être fini. À son plus grand regret. Lorsqu’il se détacha d’elle, en lui disant qu’il devait y retourner, elle s’accrocha à lui, alors qu’il l’attirait de nouveau à l’intérieur de la boite pour reprendre son boulot. « Non, Jäyan s’il te plait, reste avec moi. » Il se retourna brièvement vers elle, la scrutant. Elle avait eu une voix d’enfant, avec une candeur surprenante. Que lui arrivait-elle ? Devenait-elle accroc face à l’envie qui les avait pris un peu plus tôt ? Peut-être. « Je reste avec toi, chérie. Mais à l’intérieur. » Finit-il par lui répondre avant qu’elle surenchérisse. « Tu finis quand ? » Quand ? Il n’en savait rien. Lorsque tout le monde partirait de la boite, vers trois ou quatre heures du matin. Oui. Parfois, ça durait plus longtemps. Parfois, ça durait moins longtemps, vers deux heures du matin. Mais il était toujours difficile de tous les mettre dehors à temps pour fermer. « Quand ils auront tous décidé d’aller faire joujou ailleurs. »

Fin.

Il l’avait emmenée dans la salle des VIP. Edison était venu reprendre la relève, alors qu’il s’éloignait avec Raiponce pour être au calme, pour attiser sa curiosité. Il était allé s’asseoir, l’invitant à faire de même. Ce qu’elle fit en s’appuyant sur un cousin du canapé de velours rouge. « Alors, on fait quoi maintenant ? » Il lui lança un regard provocateur, il s’approcha un peu plus d’elle et se mit à lui caresser la cuisse, descendant jusqu’au-dessus de son genou. Remontant sans cesse. Il lui envoya un regard suggestif. « Tu vas me dire pourquoi tu semblais si… Triste, tout à l’heure. » Finit-il par dire sur un ton plus doux. Il avait envie de savoir. Même si elle ne voulait pas lui dire.

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Elle souriait. Une fois de plus, victorieuse. Un peu comme si elle avait réussi à avoir le dernier mot à propos de ça, alors qu’il cherchait justement à la voir sourire, au lieu de la rendre triste. Comme elle l’avait été. Il leva les yeux au ciel, et finit par secouer négativement la tête, souriant, amusé par la façon dont elle prenait les choses. Victoire, victoire. Il finit par lui lancer un regard provocateur, mettant définitivement fin à ce sujet. Sur la table, un verre d’alcool qu’elle venait de vider. Il le lui reprit. Pour de bon. Il le lava et le laissa se sécher sur le côté. Elle était bel et bien dépendante de la boisson pour lui. Aucun doute. Il connaissait de nombreuses personnes qui aimaient boire un verre chaque soir. Mais elle, elle ne savait pas s’arrêter, comme attirée inévitablement par l’alcool, de quelques sortes qu’il soit. Jäyan pouvait affirmer à quiconque qu’elle était alcoolo. Pour en avoir fréquentés quelques-uns. « Je saurais. Mais j’ai droit à quelque chose si je réussis ? » Alors, elle prétendait savoir tenir le reste de la soirée sans boire… ? Elle surestimait ses capacités. Un peu comme chaque accroc. Il ne cilla pas. Il se mit à réfléchir à ce qu’elle pourrait gagner. Son corps ? Ne l’avait-elle pas déjà ? Un mois de boissons gratuites ? Il se ferait tuer par son patron. « Ce que tu veux, dans la limite du raisonnable. » Finit-il par répondre. Il ne le disait pas directement, à elle de savoir choisir.

Flashback.

« Et ça prend longtemps ? » Longtemps ? Parfois. Et d’autres fois, il fait beaucoup plus calme. Il n’aurait su le dire, en sachant qu’il ne savait pas ce qu’il se passait à l’intérieur. Peut-être que l’ambiance était retombée. Alors là, ça se terminerait assez tôt. Ou peut-être qu’elle n’avait pas encore atteint son apogée. Là, ils en avaient pour longtemps. Il la regarda, alors qu’il la sentait s’accrocher à lui. Il se dégagea pour pouvoir passer son bras autour de sa taille. « Disons que ça peut aller de deux heures du mat’ à quatre heures, quatre heures et demie. » Lui répondit-il. Il le saurait bien assez tôt. Avant de pénétrer à l’intérieur de la boite, il se retourna vers elle pour lui voler un baiser furtif, avant de l’attirer définitivement dans les lieux, avec lui.

Fin.

Adossé contre le fauteuil du fond, il se rapprocha un minimum d’elle pour lui caresser simplement la cuisse. Montant. Redescendant. Il faisait monter la température pour tout casser par la suite, lorsqu’il lui demanda ce qu’elle avait eu durant cette passe. Je ne l’étais pas. Je n’étais pas triste Jäyan t’as du mal voir. » Mensonge. Il sentit sa voix trembler, se nouer. Alors, il savait qu’elle lui mentait. Il lâcha un soupire discret. Exaspéré, il savait qu’il allait devoir lui sortir les vers du nez, et il n’en avait aucune envie. Il ne dit rien dans un premier temps. Il arrêta simplement ses caresses et retira sa main. « Écoute, j’ai pas envie de parler. » Elle releva les yeux et posa ses lèvres contre sa joue pour y déposer un baiser. Il la laissa faire avant d’aller se placer à l’opposé du canapé. Il la regarda longuement. « T’es pas la seule à avoir vécu des trucs moches. » Lui dit-il, supposant que ça devait être assez grave, puisqu’elle ne voulait pas en parler. Il la poussait à parler, à se révéler malgré sa réticence. Lui aussi pourrait le faire. Mais il ne ferait pas le premier pas. Pas tout de suite.

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Jäyan n’était pas le genre de garçon à retirer ses propositions en se posant le nombre indéniable de choses qui pourraient le mettre dans l’embarras. Mais il fallait avouer que sa curiosité était-elle-même piquée à vif. Qu’allait-elle lui demander ? Une chose simple, originale, incongrue, insoupçonnable ? Il se posait la question. Il attendait. Même s’il n’avait pas l’habitude d’être patient. Il attendait. Il voulait savoir ce qui lui traversait l’esprit à cet instant. Parce que oui, si elle arrivait à tenir une soirée sans boire un verre de plus, elle aurai mérité le droit de se servir de lui. N’est-ce pas ? Possible. « Y’a une date expiration à cette offre ? Je peux te demander quand je veux la chose ‘dans la limite du raisonnable’ ? » Il se posa lui-même la question. Devait-il l’obliger à se servir de lui dans l’immédiat ? Non. Pas tellement. Il avait spécifié que ça devait rester raisonnable. S’il ne le jugeait pas tel à l’instant où elle lui proposerait sa demande, il n’aurait qu’à refuser. Uniquement s’il avait une bonne raison de le faire. Il n’était pas du genre à refuser pour des bêtises, par pudeur ou quoi que ce soit d’autre d’aussi futile que ça. Il ne la fit pas attendre plus longtemps. Il hocha la tête. Il attrapa un stylo, et se mit à écrire son numéro sur sa main. « Tu m’enverras un texto quand tu sauras ce que Mademoiselle veut. » Il lui lança un regard suggestif. Il savait. Oui. Il savait que, dans le fond, elle saurait ce qu’elle voudrait de lui. Un jour ou l’autre.

Assis tous les deux sur un canapé dans une salle déserte, où la musique leurs parvenait à peine aux oreilles, il n’hésita pas à entrer dans le vif du sujet. Il savait qu’elle avait eu un moment indéniable de faiblesse. Elle avait semblé triste. Horriblement triste. Il n’avait pas peur de s’avouer que ça l’avait travaillé. Il savait ce que c’était de l’être. Ne pas pouvoir se raccrocher à quelqu’un d’autre qu’une bouteille de tequila était décevant, déstabilisant. Alors il avait décidé d’être là pour elle. Même s’il ne la connaissait pas plus que ça, qu’il connaissait simplement son prénom et son penchant pour la bouteille, ainsi que celui pour les hommes. Il l’observa entourer ses genoux de ses bras, baissant les yeux. « Ne parle pas de ce que tu ne sais pas Jäyan. » Non. Il ne savait pas. Pas ce qu’elle avait vécu. Mais la tristesse était devenue sa meilleure amie depuis l’abandon de sa mère, depuis la mort de son frère aîné. Il connaissait. « Je connais peut-être plus que tu ne le penses. » Énigmatique comme il savait si bien l’être. Jäyan laissa son regard ténébreux pencher sur elle. Même triste, elle était belle.
Raiponce le fixa, de son regard océan à ses yeux chocolat. Elle allait parler. Il le savait, le sentait, attendait qu’elle commence. Le début était toujours plus difficile quand on n’avait pas l’habitude de se confier. Lui, il l’avait déjà fait plusieurs fois. Il était capable d’en parler. A un inconnu parce qu’il ne le connaissait pas et qu’il était rare qu’il le recroise par la suite. Ou à une personne de confiance en qui il savait qu’il pouvait se livrer. « Je suis née treize minutes après ma sœur. Treize. » Elle poursuivit. « Toutes les deux en bonne santé, comme notre mère. Tout allait bien à cette époque. » Il vit son regard s’éprendre de ses mains. Elle les bougeait dans tous les sens. Nerveuse de poursuivre, de lui dire le fond du problème qui la rendait si nostalgique. « Quand on était une fois aller à la visite médicale, on a remarqué qu’elle avait un problème de vue, énorme pour son âge. Alors on a été voir plusieurs médecins, et le verdict était le même partout. » Le jeune brun fronça légèrement les sourcils. Qu’y avait-il donc ? Que se passait-il pour sa sœur ? Une chose bien grave à l’entente des tremblements qu’elle avait. Mais quoi ? « Elle avait un cancer. A à peine 13 ans elle avait un cancer putain quoi ! » Raiponce frappa le fauteuil. De rage, de tristesse. Ils avaient un point commun. Elle avait perdu sa sœur, il avait perdu son frère. Équitable paradoxe pourtant. Ils étaient opposés par leur sexe. Et elle pleurait. Une larme roula le long de sa joue. « Je t'avais prévenu, t'es cuit pour cette nuit Jäyan, j'espère que t'as prévu des mouchoirs. » Il eût un doux sourire pour elle. Il se rapprocha, passa doucement sa main dans son dos. Il l’attira vers lui pour l’embrasser tendrement, tentant vainement de lui faire passer une onde positive malgré cette tragédie. Il laissait sa langue danser avec les siennes. « Mon frère avait vingt-quatre ans quand il s’est fait renversé. Renversé par un type un peu louche que la police n’a jamais retrouvé. » Lâcha-t-il en ayant rompu le baiser. Et il le reprit. Il savoura ses lèvres. « Certains disaient que la voiture était noire, d’autres d’un gris métallisé. » Il rompit le baiser une nouvelle fois. Il la regarda dans les yeux. « Il en est mort… Puis ma propre mère m’a abandonné. » Il l’embrassa de nouveau. D’un baiser plus passionné.

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« Je peux t’envoyer un texto même si je ne sais pas ? Histoire qu’on… papote ? » Il esquissa un fin sourire, comme s’il avait une derrière la tête. Un air de malice traversa son visage. Un peu comme s’il pourrait s’envoyer en l’air avec elle lorsqu’il en aurait envie. Il fit cependant mine d’hésiter. Oui ou non ? Il n’avait pas envie d’être harcelé. Mais Raiponce n’était pas comme toutes ces groupies qui cherchaient absolument à avoir un contact quelconque avec lui. Elle n’était pas le genre de fille qui pouvait l’étouffer à priori. Alors pourquoi pas ? Il finit par hausser les épaules avec désinvolture. Finalement, ce qu’elle faisait lui importait peu. C’était elle qui décidait de ce qu’elle voulait faire ou non. Il se contenterait de voir si elle en vaut le coup ou non. Mais oui. Certainement. « Fais ce que tu veux, Raiponce. T’es pas vraiment le genre de fille à demander une autorisation. Ni même à ne pas faire ce qu’on ne veut pas que tu fasses. » Finit-il par répondre. Il plissa légèrement les yeux, renvoyant un air provocateur de par sa voix et son regard. Ainsi, elle pouvait facilement comprendre ce qu’il pensait de tout ça. C’était à elle de le savoir.


Des tragédies dans sa vie ? Il en avait vécu dans sa vie. De l’abandon de son père, à la mort de son frère et de l’abandon de sa mère. Il était seul. Il l’avait été, l’était toujours et le serait probablement toute sa vie. Il n’avait plus de famille, hormis son cousin qui lui pourrissait la sienne. En le forçant à faire des conneries à sa place. Il allait se retrouver en prison plus tôt qu’il ne l’aurait voulu. Non. En fait, il ne désirait pas se retrouver là-bas. Mais il fallait avouer que la vie n’avait pas été des plus douces avec lui. « Qui sait, la vie est une telle chienne après tout. » Il hocha la tête, affirmant d’avantage ce qu’elle venait de lui dire. Entièrement d’accord, il n’avait rien d’autre à redire là-dessus. Elle disait tout haut ce qu’il pensait tout bas. Etrange connexion.
Et enfin. Oui. Enfin. Elle lui avait raconté ce qu’il attendait depuis une trentaine de minutes déjà. Sa sœur avait été atteinte d’un cancer. Un cancer. Un cancer qui avait dû la dévorer et qui avait fini par avoir raison d’elle. Il comprenait ce qu’elle vivait. Il savait ce que ça faisait de perdre quelqu’un. Une personne aussi proche. Il avait lui-même perdu son frère et son monde semblait s’être effondré après ça. Alors oui. Il comprenait. Ponctuant les faits qui lui racontaient de baisers, il lui avait tout dit. En extrêmement résumé. Mais elle avait encore quelque chose à dire. « Elle a perdu la vue à 15 ans. Aucun traitement ne fonctionnait. Rien du tout, on a essayé tellement de truc pourtant. Et que dalle, aucun effet. On avait beau espérer, prier, ça ne changeait rien. Rose… Rose elle restait optimiste, elle avait toujours le sourire, même si elle était si fatiguée. On a découvert après qu’un autre cancer était apparu. Un genre de tumeur enfaite. » Sa voix tremblait. Elle séchait ses larmes. Elle plongea ses yeux dans les siens. Mais il ne disait rien. « Pourquoi c’est arriver à elle, pourquoi pas à moi ou à une autre famille, pourquoi ma Rose ? » Parce que le destin en avait décidé ainsi ? Parce que la vie était injuste ? Parce que parfois, même ces choses-là peuvent nous arriver de près ou de loin ? Oui. Toutes ces réponses étaient bidons. Mais aucun mot ne sortait de sa bouche, comme pétrifié. Elle pleurait. Encore et encore. Sans jamais que ça soit possible d’arrêter ces deux flots. Mais lui était décidé à leurs faire barrage. « Excuse-moi, j’en parle jamais, et je ne pleure pas en général devant des gens. » Gênée, elle se décala de lui. Il ne savait que dire ou que faire pour la consoler. Enfin si. Il avait une idée. Il caressa doucement ses cheveux blonds, et l’attrapa ensuite par la taille pour qu’elle soit juste sur lui. Il sécha ses larmes à passant ses doigts sur ses yeux. « Laisse-toi aller, Raiponce. Laisse-toi ailler. » Il l’encourageait à se laisser faire. A pleurer si elle devait encore pleurer. Il posa ses lèvres dans son cou, attendant que ses larmes s’arrêtent. Il en vint jusqu’à dénuder son épaule, parce que oui. Il s’occupait d’elle.

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Et plus elle se dévoilait, et plus il apprenait à la connaître, à la découvrir. Alors qu’elle restait sans plus d’informations sur lui. Jäyan était doué à ce petit jeu-là. Il faisait parler, boire les gens avec une telle facilité que ça en devenait troublant. Il savait quel genre de fille était Raiponce. Fille facile en apparence pour combler un manque effectif dû un trouble du passé, alors qu’à l’intérieur, elle était plutôt sensible, triste. Mais surtout, elle ne se savait pas plus forte que ça. Elle l’était pourtant. Se trompait-il ? Peut-être. Jäyan se contentait de jouer de ses charmes et cachait plutôt bien son jeu pour apprendre à connaître les autres qui ne le connaissaient pas tant que ça. « C’est bien que t’aies compris ça, au moins tu ne seras pas étonné. Et tu auras probablement de mes nouvelles un de ses jours. » Il n’en doutait absolument pas. Elle savait qu’elle le recontacterait. Ne serait-ce que pour profiter du pouvoir minime qu’elle avait l’impression d’avoir sur lui. Alors que ça n’était rien du tout. S’il le voulait, il pouvait refuser sous prétexte que ça n’était pas raisonnable. Raiponce, elle, devait se passer d’alcool pour la soirée. Qui avait donc fait la plus grosse concession ? Encore une fois, c’était elle. Il lui lâcha un clin d’œil qui lui faisait comprendre qu’il n’en doutait pas. « T’es un sacré charmeur toi. » Et elle planta son regard dans le sien. Oui. Mais ça, c’était universel. Tout le monde l’était un peu. Certains le dévoilaient moins que d’autres. Voilà tout. « Il paraît. » Lâcha-t-il sur un mystérieux, alors qu’il lui jeta un coup d’œil furtif. Il paraît...

Il était maintenant clair qu’ils avaient de nombreux points en commun, et non des plus heureux. Ils avaient en commun quelque chose de tragique. Des départs qui les avaient brisés, mais qu’ils n’auraient pu empêcher. Ni l’un, ni l’autre. Ils s’en voulaient de n’avoir rien pu faire, mais c’était fait à l’idée que ces deux personnes n’étaient plus de ce monde. Malgré tout. Le tout restait douloureux. Tragique. Et oui, ça faisait mal. Horriblement mal. Parfois, ça le prenait aux tripes, et il ne pouvait s’empêcher d’être furieux envers et contre tous. Alors il tapait dans les murs, défonçait des portes, cassait tout ce qu’il pouvait jusqu’à en être épuisé. Il pouvait lâcher les pires méchancetés qui existent. Celles qui faisaient toujours mal, même s’il ne les pensait pas, ou plus. Oui. C’était dur de vivre ça, mais il fallait faire avec. Ils n’avaient plus le choix. Maintenant, il avait appris à se contrôler et l’écoutait parce qu’elle ne semblait pas savoir comment faire pour s’arrêter de raconter et de pleurer. Il ponctuait ses paroles de baisers qui l’empêchaient d’aller trop vite. « Quand on a découvert cette tumeur au cerveau, on a su que c’était la fin. Tout persistait, aucun traitement ne fonctionnait. Et à la maison, tout partait en cacahuète. Ma mère et moi on se criait toujours l’une sur l’autre, dans des accès de fureur, elle me giflait même. J’étais si désespérée, je savais que j’allais la perdre, mais c’était ma moitié… Elle est décédée quelques mois après. Ma mère s’est tirée. Tu sais ce qu’elle m’a donné comme excuse ? » Il l’écouta, tout en embrassant doucement son épaule. Il avait passé ses deux mains sous son haut, caressant doucement son corps, alors que son visage vînt se nicher dans son cou. Une fois de plus. Puis il s’arrêta, l’invitant à continuer avant de reprendre. « ‘Ecoute Raiponce, tu lui ressembles trop, ça me brise le cœur de poser les yeux sur toi, et j’en viens à te détester. Tu m’inspires plus que de la haine, alors je préfère partir.’ Mots pour mots Jäyan, comment une mère peut dire ça à son enfant ?! Comme si c’était facile pour moi de me voir dans un miroir. Elle n’imagine pas à quel point tout ça m’a brisé, elle n’est qu’une égoïste, je la déteste tellement. » Dur. Glacial. Elle s’en souvenait parfaitement comme si elle venait de le vivre, ce qui était d’autant plus déstabilisant. Il fronça les sourcils. Oui. Ils détestaient tous les deux leurs mères pour les mêmes raisons évidentes. Elles étaient parties parce que c’était trop dur de revoir ces mêmes traits en face. Tous les jours. « Ma mère est partie parce qu’elle ne supportait plus de voir la ressemblance frappante que je pouvais avoir avec mon frère. Il lui ressemblait. Je ressemble à mon père, moi. » Trouvez la logique là-dedans. Mais il ne s’afféra pas à aller plus loin dans son analyse. « Qu’elle crève. » Et elle captura ses lèvres. Il se décala pour faire en sorte qu’elle se couche dans le canapé. Il se mit au-dessus d’elle, alors qu’il mêla sa langue à la sienne. Il en profita pour lui enlever son haut et découvrir enfin son corps.

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Raiponce savait ce qu’elle voulait. Elle n’avait cessé de garder cette obstination en tête, celle de l’avoir pour coucher. Ils étaient pourtant passés du jeu à un avant-goût. Y aurait-il plus ? Sûrement. Parce qu’il en avait envie aussi, parce qu’il ne voulait pas rentrer dans cet effet qu’était son loft miteux. Oui. Parce qu’il ne pourrait pas lui résister alors qu’il le voulait lui aussi. « Raisonnable, c’est quoi pour toi ? » Il la vit lui faire un grand sourire innocent. Raiponce ne perdait pas le nord. Elle savait ce qu’elle voulait, et l’avait toujours su dès qu’elle se l’était ancré une seule fois dans la tête. Raisonnable ? Tout dépendait des circonstances et de la situation. Il ne pouvait pas le lui dire exactement. Il ne voulait pas le lui dire comme si ça laisserait son imagination débordée de part et d’autre. Il esquissa à son tour un sourire, dont on aurait su dire le sens qu’il avait. « Tu verras au moment venu. » Finit-il par lui dire. Hors de question de se laisser avoir, de lui restreindre les idées folles qu’elle cumulait dans son inconscient. Il voulait la laisser découvrir jusqu’où il serait prêt à aller pour la satisfaire. Imprévisible ? Jäyan ? Pas tant que ça. Il savait se faire désirer. Là était toute la différence. Elle finit par lever les yeux au ciel et rigoler. « Je te l’affirme, t’es un sacré charmeur. » Mais ça, il le savait déjà. Il avait un don que son frère lui avait transmis et il savait s’en servir pour obtenir ce qu’il voulait. Pourtant, qui aurait dit qu’avec un tel talent, il était incapable de se poser avec une fille ?

La jolie blonde lui racontait tout ce qu’il s’était passé durant ces dernières années, avec bon nombre de détails sidérant. Elle en parlait comme si elle revivait la scène, comme si elle revoyait tout. Image par image. Elle lui décrivait sans omettre quoi que ce soit. Jäyan pouvait ainsi réaliser l’étendu de la tragédie à travers ses paroles. Avec beaucoup plus d’émotions qu’il ne le laissait transparaître. Il ne semblait pas touché. Il n’était pas désolé pour elle. Il n’était pas en train de la consoler comme si elle était une fillette de cinq ans qui venaient de perdre son animal domestique. Non. Rien de toutes ces conneries. Il la laissait parler, en déposer des baisers sur son corps, l’encourageant à poursuivre. Elle devait aller jusqu’au bout pour s’en libérer. Elle ne devait pas avoir peur de lui dire. Tout ce qu’elle voulait lui dire. Tant que ça restait la vérité. Ses baisers enlevaient une partie d’elle à chaque fois qu’il lui en décrochait. Elle ne s’en rendait pas compte. Ainsi, elle savourait ces moments en pleurant. Du positif parmi tout ce négatif. C’était dur, mais ça l’aidait à supporter toute cette épreuve. Il la rassurait, la protégeait. Ils étaient enfermés dans une bulle qu’il surveillait de près ou de loin pour ne pas qu’elle la perce.
Lorsqu’il lui avoua que sa mère avait fait pareil que la sienne, il ne s’attendait pas à la voir réagir autrement que par frustration, insulte ou déni. « C’est stupide. Perdre un enfant ne leur a pas suffi ou quoi ? Je suis désolée pour toi. » Qu’est-ce qui était réellement le plus difficile ? Devoir affronté ces mêmes visages familiers à l’être perdu ou ne plus voir ces traits pour s’apaiser, quitte à perdre une deuxième âme ? Il n’en savait rien. L’un comme l’autre devait être douloureux. Mais jusqu’à quel point ? Il ne pardonnerait jamais à son mère, même s’il pouvait comprendre cet abandon. Jamais, ô grand jamais il ne pourrait lui pardonner. Non. Jamais. Mais il ne lui répondit pas. Il en profita plutôt pour la faire s’allonger dans le canapé, en répondant avidement au baiser qu’elle lui offrait. Il lui écarta les jambes pour coller d’avantage son corps au sien. Prolongeant savoureusement le baiser, il lui enleva sa robe. Elle fit de même. L’envie montait. Peu à peu. Il décala ses baisers dans son cou, lui caressa la poitrine. Il lui donnait parfois des coups de bassin. Il voulait seulement faire s’accroître l’envie.

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Mystérieux ? Oui. Il était imprévisible. Il laissait souvent des énigmes taraudés ceux qui s’approchaient de lui. Jäyan était un garçon intense. Il ne faisait jamais les choses à moitié, préférant toujours s’enfoncer dans des extrêmes. Oui. Il était conscient que ça puisse en agacer certains. Il savait que d’autres étaient tentés de lui foutre une claque pour lui faire cracher le morceau. Mais il ne dirait rien. « T’es chiant avec tous ces mystères. Tu ne sais pas répondre ? Tu ne sais même pas toi ce qui est raisonnable c’est ça ? » Non. Il ne savait pas parce qu’il n’était pas en connexion avec le futur. Tout dépendrait des circonstances au moment venu. Il ne pouvait pas le savoir. Alors quelque part, non. Il ne savait pas ce que représentait le raisonnable. « Tu verras au moment venu. » Lui répéta-t-il. Lui ? Chiant ? A peine... Il lui esquissa un beau sourire niais, qui visait plus à amplifier le fait qu’elle allait le trouver agaçant.

Oubliant tout ce qui s’était dit durant les dernières minutes pour le moment, il préféra s’atteler à la seule chose qu’il voulait vraiment : elle. Plus d’histoires tristes, horribles, tragiques, mélancoliques. Non. Il voulait quelque chose de positif, et ça n’était pas toujours facile de le trouver dans un meurtre ou un putain de cancer. Alors il lui enleva sa robe de manière douce pour la jeter au sol, alors que son t-shirt ne tarda pas à la rejoindre. Jäyan ne tarda pas à reprendre le dessus alors qu’il caressa son corps, lui donnant des coups de bassin qui la faisaient frémir. Raiponce s’attela à lui enlever son pantalon, le déboutonnant avant de le lui enlever. Ils se soumettaient docilement l’un à l’autre. Leurs sous-vêtements étaient la dernière barrière avant de franchir le pas. « C’est verrouillé ou pas ? » Finit-elle enfin par lui susurrer à l’oreille. Elle lui mordit le lobe. Non. Mais c’était comme si puisque l’endroit n’était accessible à personne et que les deux barmen étaient trop préoccupés à servir tout le monde. « Non. » Lui lança-t-il sur un air provocateur, comme si ça allait faire monter la température. « Mais personne ne viendra nous déranger. » Lui assura-t-il ensuite, alors qu’il recommença à l’embrasser. Sulfureusement. Il descendit ses mains jusqu’à hauteur de ses cuisses qu’il frôla avec sensualité. Sa langue se mêlait à la sienne, l’empêchant de gémir ou de pousser un cri si elle le pouvait. Il s’occupait à lui capturer les lèvres, tout en faisant s’accroître l’envie commune.
Puis, il la dénuda complètement d’un geste fluide et sec. Il enleva les dernières barrières qui les empêchaient de franchir le pas. Son sexe frôlait son intimité, tandis qu’il poursuivait ses baisers ardents. Il n’était définitivement plus tant de reculer. Fini de penser à la sœur cancéreuse et au frère assassiné. Après quelques secondes, il n’hésita pas à entrer en elle, et à commencer des mouvements uniformes, qui s’accéléraient au fur et à mesure. Ils pouvaient le faire, enfin. Il ne prêtait plus attention à rien d’autre, et la regarda intensément un bref instant. Séparant ses lèvres des siennes, il les glissa dans son cou pour la dévorer littéralement, alors que l’une de ses mains se baladait sur tout son corps. Discrètement. Sensuellement. Tendrement. Vigoureusement.

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Il vit le regard qu’elle lui renvoya. Raiponce le fusilla littéralement à sa réponse, qui restait tout aussi énigmatique. Il ne laissa rien paraître observant la façon dont elle leva les yeux au ciel lorsqu’il esquissa un sourire amusé. Il jouait avec ses nerfs. Il s’amusait à voir la façon dont elle réagissait, qui n’en resta pas moins surprenante. « Et t’es fier de toi en plus, t’es pas croyable toi j’te jure ! » Il se contenta de lui envoyer un regard de braise. Raiponce lui rétorqua en s’appuyant sur le bar. Elle attrapa le col de son t-shirt et posa ses lèvres sur les siennes aussi directement que possible avant de se rasseoir. Il observa les autres filles qui lui lançaient des regards désapprobateurs. Et oui. Une fille entreprenante pouvait avoir le droit de à goûter à ses lèvres. « Faut encore que je trouve ce que je veux, si ça se trouve, ce sera dans des années, quand on sera vieux et ridés. » Vieux et ridés ? Peut-être devrait-il imposer une limite de temps finalement. Il esquissa un sourire amusé à sa remarque. « Ne m’oblige pas à t’imposer une limite de temps, chérie. » Lâcha-t-il comme s’il était réellement capable de le faire. Il lui fit un clin d’œil, oubliant tout ce qui se passait autour d’eux.

Jäyan la sentait frémir sous ses coups de bassin qui étaient présents pour uniquement faire monter la température. Il caressait sa poitrine avec douceur et descendait parfois vers son ventre sans dépasser la limite de l’intimité pour l’instant. Sous des baisers chauds et envieux, il goûtait à l’excitation de Raiponce. Il étouffait ses gémissements qui n’arrivaient pas à sortir, comme si elle en était insatisfaite. Comme si elle voulait plus que ça. Mais c’était le but. Se débarrassant de ses sous-vêtements, elle se mit à jouer avec l’élastique de son boxer, avant de l’en débarrasser. Mêlant leurs langues, elle pressa sa poitrine à la sienne. Sous le coup de l’ardente passion qui le prit, il n’hésita plus et la pénétra. Il fit danser leurs corps dans des vibrations accélérées, au rythme qu’il désirait les faire aller. Elle lâcha un gémissement, avant de venir mordiller sa lèvre inférieure. Il n’y avait plus de tragédies, de mélodrames. Ils ne pensaient plus à ce qui leurs avait si longtemps pourri la vie d’une tristesse éternelle. Finis de penser à la sœur morte ou au frère assassiné. Non. Ils n’y avaient plus qu’eux. Eux qui se livraient l’un à l’autre comme il leurs était permis de le faire.
Accélérant ses mouvements, il savourait les soupirs qu’elle lâchait parfois. Sans s’arrêter. Il capturait ses lèvres de temps à autre et se délectait de sa langue. Il était avide de ses baisers. Il finit par les faire cesser, en descendant pour embrasser son cou, son épaule, sa poitrine. Jäyan poursuivait l’ascension de ses mouvements encore durant une dizaine de minutes jusqu’à atteindre l’orgasme. Et dans un dernier effort, il accéléra ses mouvements, emprisonnant ses lèvres dans les siennes. Et puis le tout cessa. Il intensifia un dernier baiser, avant de se retirer avec lenteur et de se faire une place à côté d’elle. Il reprenait son souffle. Lentement mais sûrement. Observant le plafond blanc qui paraissait gris. Il lui lança un regard furtif, sans plus.

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Il devait avouer que la situation le faisait bien rire. Il était arrivé à énerver Raiponce en deux phrases qui répétaient la même chose face au même mystère. Il se délectait de la situation parce qu’il trouvait ça trop facile de la faire passer du rire à l’énervement, de l’énervement au rire. Trop facile. « Jäyan, Jäyan, Jäyan, bon sang, t’es pas comme les autres toi. » Pas comme les autres ? Lui. Si. Justement. Il voulait se fondre dans la masse et être comme tous les garçons de son âge. Même s’il ne l’était pas. Il avait perdu un frère qui était mort assassiné. Il avait des parents aux abonnés absents. Il n’avait pas les moyens de se payer des cours à l’université. Alors il travaillait dans un bar et vendrait presque son corps aux jeunes femmes en chaleur qui le désiraient. Il subissait les envies de Séraphin, qui ne cherchait qu’à le mettre en danger permanent. Oui. Il n’était définitivement pas comme les autres, même s’il voulait l’être. Il se contenta d’un haussement d’épaule. « Merci… ? » Finit-il par répondre, incertain que ça soit un compliment. Et elle l’attrapa par le col pour l’attirer et l’embrasser. Sexy. Il observa les nombreux regards les fusillant. Lui ? Avoir des groupies ? À peine. Il n’y prêta plus trop attention, occupé à écouter la nouvelle réplique de la jeune blonde. « Je fais des jalouses moi. » Lui chuchota-t-elle presqu’à l’oreille. Il esquissa un sourire face à ses dires. Jäyan se pensait tellement commun à n’importe quel garçon qu’il ne comprenait pas que des filles puissent s’enticher aussi rapidement de lui. Il banalisait les compliments qu’on lui faisait. Souvent. Pour ne pas dire tout le temps. « C’est que t’as de la chance… » Lâcha-t-il avec un clin d’œil. Il se valorisait, alors qu’il ne pensait pas mériter un tel intérêt. C’était Ashley qui lui avait appris à être le garçon qu’il était devenu. Un charmeur au comportement de Bad-boy, avec une certaine classe attitrée dans sa façon de se présenter. « T’inquiètes pas, je trouverai bien assez vite. » Il le savait. Il ne doutait pas. Pire. Il en était sûr et certain. Il s’attendait à recevoir un coup de fil lors d’un moment inattendu, en l’ayant au bout du fil. Elle lui demanderait un truc incongru qu’il n’aurait jamais pu imaginer, parce qu’elle était surprenante la petite Raiponce.

Il coupa court cette conversation triste et morne. Ils n’avaient pas besoin de penser à ces êtres chers qui manquaient cruellement dans leurs vies transcendantes. Ils devaient oublier, les mettre de côté de temps en temps pour profiter du moment présent. Et il l’encouragea à le faire. Il lui donna d’abord de simples baisers sans intérêt, tout en faisant monter la température. Il accentua ses caresses sensuelles. Il intensifia ses baisers. Il lui donnait des coups de bassin. Raiponce frétillait. Elle retenait des gémissements de plaisir et les faisait taire grâce aux baisers ponctuels qu’ils s’offraient l’un à l’autre. Alors qu’il la dénudait promptement, elle s’amusa quelques secondes avec son boxer, comme pour le faire languir. Un peu ce qu’il s’amusait à faire avec elle. Il rejoignit le monticule de vêtements qui jonchaient le sol, et il sentit son regard sur lui. « T’es mieux nu qu’habiller, tu devrais penser à rester tout le temps comme ça » Il sourit. Il pouvait en dire de même qu’elle. Implicitement, ce fût ce qu’il fit en lui lançant un regard aussi vicieux qu’il le pouvait. « Enfaite peut-être pas, sinon, elles te sauteraient toutes dessus. » Il ne put s’empêcher de réprimer un sourire face à sa remarque. Oui. C’était le risque qu’il y avait. « J’avoue. C’est un risque à prendre. » Il poursuivit. « Mais là, je suis à toi. » Reprenant le dessus, il entra en elle. Et commença alors cette longue période d’ébats sexuels. Ils s’y donnèrent chacun de leur côté, s’éprenant littéralement de l’autre, se laissant aller à des pulsions torrides qui les épuisaient au fur et à mesure qu’ils gémissaient de plaisir. Lorsqu’ils atteignirent l’orgasme, elle ne put étouffer un cri perçant, qui le poussa d’avantage à l’embrasser, avant de se retirer complètement d’elle.
Jäyan se mit alors à s’allonger à côté d’elle, collant son corps au sien, observant le plafond gris. Il en profita pour reprendre son souffle, alors qu’il finit par poser un regard sur elle, qui s’appuyait contre son épaule. Raiponce se blottissait contre lui. Il sourit et caressa doucement son ventre dans un dernier élan de tendresse. Un bruit se fit entendre, une vibration. Son portable vibrait. Séraphin sans aucun doute. Il ne fit rien transparaître. « Tu dois retourner travailler ? » Non. Edison avait pris la relève jusqu’à la fin de cette nuit-ci. Il l’embrassa une dernière fois, rendant le baiser un peu plus langoureux qu’auparavant. « Oui. » Oui. Séraphin aussi, il travaillait pour lui si on pouvait dire ça comme ça, sauf qu’il n’était pas payé. « Je suis désolé, mais je vais devoir y aller, ma belle. » Il la quitta alors pour se rhabiller, et lire le texto qu’il venait de recevoir. Il sourit en la voyant toujours nue, couchée en face de lui. « Sexy, la jolie blonde. » Lâcha-t-il sur un ton amusé, avant de partir.