❝A really good night is a party where alcohol is flowing, where girls like Barbie.❞

Birdee Num Num. Tout le monde connaît cet endroit ou, autrement dit, ce bar mythique dans lequel il est toujours possible de prendre son pied d’une façon ou d’une autre. N’y croisant que des filles dignes de Barbie et des phénomènes qui pourraient se rapporter à Ken, Jäyan avait largement pris l’habitude de côtoyer ces multiples personnes qui se ressemblaient. Qu’elles soient brunes, blondes ou rousses. Peu lui importait. Il n’y avait jamais qu’une couleur de cheveux qui changeait. Le Birdee Num Num. C’était le bar dans lequel il travaillait depuis quelques mois déjà. Il s’était déjà retrouvé à servir torse-nu, en débardeur blanc ou dans n’importe quelle tenue. Elle devait juste fourvoyer les multiples commandes et pousser à la consommation.
Il portait juste un t-shirt blanc moulant qui laissait toujours une ouverture sur son torse, avec un jean bleu foncé. Une allure relativement banale qui avait des tendances folles à plaire aux jeunes femmes. Une musique envahissante lui parvînt aux oreilles. Le disc-jockey avait toujours fait d’excellents choix musicaux pour mettre l’ambiance. Il se laissait alors border par ces mélodies ambiantes et tentaient de comprendre vainement les clients qui lui demandaient de quoi se désaltérer. Un bon nombre d’étudiants se déhanchait sur la piste, alors qu’une odeur désagréable lui parvenait. Mais il l’oubliait très vite à force d’ouvrir les bouteilles de vodka, de whisky ou encore de tequila. L’alcool prenait pleine possession de ses sens.

Une jeune femme l’appela. Une jolie rouquine qui lui souriait innocemment. Elle commanda plusieurs verres de vodka. Il plaça cinq verres devant elle, sortit une bouteille de vodka fraise et en versa dans tous les verres. Le liquide incolore embaumait le comptoir en quelques secondes. Lorsqu’elle disparut au loin, l’odeur s’évapora avec elle. Il retourna vaquer à ses multiples demandes. Il ne faisait plus attention à personne. Envoyant des sourires aux jeunes étudiantes, conservant un visage plus sympathique pour les étudiants, Jäyan était parvenu à trouver un juste milieu. Ce bar était un peu son monde. Lorsque quelqu’un désirait le trouver sans savoir où chercher, il suffisait de venir au Birdee Num Num. À tous les coups. Il était là. Il s’amusait, profitait de sa jeunesse par la même occasion, bien qu’il n’y avait encore jamais croisé ses pseudo amis. Ça lui facilitait d’autant plus la tâche puisqu’il ne se voyait pas servir de l’alcool à Chanelle ou encaisser les billets de son cousin.

Une jolie blonde s’installa au bar. Étrange ressemblance avec Barbie. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle venait. Ils avaient déjà discuté tous les deux. Un pur jeu de séduction. C’était elle qui avait lancé la marche à suivre et il s’était juste décidé à renter dans son jeu. Il ne connaissait pas même son prénom. Il n’en avait pas besoin. Les surnoms qu’il lui lançait suffisaient à combler ce manque d’informations de sa part. Elle l’appela et il ne manqua pas d’intercepter cet appel en s’approchant d’elle. « Un verre de whisky steuplait ! » Elle avait haussé le ton pour qu’il puisse entendre. Mine désintéressée. Regard détaché. Il posa un verre devant elle, prit la bouteille au liquide mielleux et en versa. Une dose largement raisonnable. Rangeant la bouteille, il repartit aussitôt vers d’autres clients. L’animosité commençait à se tasser. Tout doucement. Il avait moins de commandes. Mauvaise chose ? Non. C’était toujours comme ça. Après un moment, ils préféraient tous se déhancher sur la piste de danse. C’était une sorte pause pour lui puisqu’il pouvait reprendre son souffle et éviter de bouger dans tous les sens. Enfin, il se servit un shooter. Rapide mais efficace pour se remettre d’aplomb.

Jäyan s’approcha de la belle blonde qui avait l’habitude de se mettre à le chauffer. Il en profita pour laver quelques verres et finit par déposer son regard ténébreux sur elle. « Tu veux autre chose ? » Question bourrée de sous-entendus évidemment. Il ne parlait pas uniquement des boissons alcoolisées qu’il pouvait lui servir à sa guise. Ça allait au-delà de ça. Elle comprendrait certainement. Ou non. Peu importait dans le fond, car ça pouvait tout à fait paraître comme une phrase purement anodine.

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Jäyan croisait des personnes qu’il connaissait. Il en rencontrait d’autres comme cette Barbie vivant qui n’avait pas hésité à lui faire du rentre-dedans. Elle l’avait ouvertement dévoré du regard d’une façon peu innocente. Elle avait usé de ses charmes pour le faire littéralement craquer. Le jeune homme n’avait rien trouvé de mieux que d’entrer dans ce jeu de séduction. C’était amusant, divertissant, enivrant. Un jeu qui les faisait jouer dangereusement avec leurs corps, leurs atouts. Il aimait ça. Jäyan avait déjà eu de multiples occasions avec d’autres jeunes femmes. Il s’était rapidement lassé. Mais cette jolie blonde semblait différente. Déterminée.
Alors qu’il lui servait un verre de whisky sec, il ne s’afféra pas à s’attarder d’avantage sur elle. Il poursuivit ses commandes, servit d’autres personnes. L’heure d’appointe était arrivée. Les commandes se calmèrent. Les étudiants préféraient danser, s’enlacer, se rouler des pelles, se laisser aller au rythme de la musique. Il pouvait prendre une pause. Une pause qui pourrait le faire se détendre. Jäyan en profita pour s’envoyer un shooter. Ça allait le détendre. Il se sentait repartir. Profitant de l’occasion pour poursuivre le flirt qu’il avait eu avec la belle blonde, il se positionna devant elle. Le brun se mit à laver quelques verres et fit un sous-entendu. Le sous-entendu à côté duquel il était impossible de passer. Normal. Au vu de leur relation, il n’y avait plus rien d’innocent. Ils n’étaient pas innocents. Ni l’un. Ni l’autre.

Elle n’avait pas mis longtemps à le remercier lorsqu’il l’avait servi. Un verre de whisky. Etonnant. Mais il savait que cette fille-là était spéciale. Elle avait un petit côté téméraire, provocateur qui lui faisait envie. Des défis cons à lancer. C’était ce à quoi il pensait. Il en était le spécialiste. Il aimait les relever, bien qu’ils mettent sa vie en danger la plupart du temps. C’était Jäyan quoi. Rien d’extraordinaire. L’anti-héros des actes héroïques. « Je ne sais pas trop… Qu’est-ce que tu me proposes ? » Rétorqua-t-elle. Il esquissa un fin sourire malicieux. Il termina de nettoyer un verre qu’il reposa à côté de lui. Il soutint son regard dans le sien et observa la moindre de ses réactions. Tout paraissait normal. Une conversation avec banalités. Personne n’aurait réellement pu deviner de quoi ils parlaient tous les deux. Les subtiles allusions devenaient rares au vu du nombre de gars en rut et de filles en chaleur. Mais c’était toujours plus amusant.
Il dit alors : « Un cocktail Orgasme. Ça te dit ? » Ce cocktail mélangeait de la tequila à du Get27. Une boisson à boire cul sec. Bien évidemment, ça n’était pas de la boisson édulcorée dont il parlait. Il parlait de la partie sexuelle du propos. Allusion. Une fois de plus. Un sourire en coin se dessina sur son visage. Il la poussait à la provocation. Mais ce qui était assez amusant, c’était le fait qu’il ne pouvait y avoir d’attouchement. Séparés par le comptoir du bar, ils se chauffaient sans pour autant que ça ait un réel impact. Ils ne cessaient de se regarder.

Enchaînant la conversation, elle posa son regard sur une bouteille de tequila. « Je suppose que t’as de la tequila là-dedans. » Il se contenta d’approuver ses dires. Arquant un sourcil, il déposa une bouteille à trois-quarts pleines sur le comptoir du bar. Juste devant elle. Jäyan tenait relativement très bien l’alcool. Etant barman, il était souvent position où on lui offrait un verre. Alors à force, il avait appris à tenir malgré tout pour pouvoir continuer son travail. Pittoresque. Le jeune homme prit donc un verre adapté à la boisson et versa le liquide. Il sortit également des morceaux de citron et du sel. « Fais-toi plaisir, chérie. » Lâcha-t-il avec un regard insistant comme pour la pousser à consommer.

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Le regard du jeune homme balayait la salle. Il y avait du monde comme toujours. Un bon nombre de jeunes gens venait se désaltérer et il devait s’occuper de tout le monde. Pourtant, une jolie blonde avait réussi à attirer son regard. Elle avait de jolies bouclettes or, une robe qui lui saillait parfaitement le corps. Quoi de plus alléchant ? Il l’avait déjà aperçue plusieurs fois et ils avaient discuté. Néanmoins, il ignorait son prénom. Il se contentait de l’appeler par des surnoms appréciatifs. Jäyan dut la laisser durant quelques minutes pour aller servir d’autres clients, jusqu’à ce que tout devint plutôt calme. Il pouvait enfin se reposer. Reposer son regard sur cette bombe.
Ainsi, ils démarrèrent une conversation bourrée de sous-entendus provoquants. Il adorait ça, d’autant plus qu’elle rentrait dans son jeu. Un jeu sensuel et excitant. Il avait des moues explicites. Jäyan restait en face d’elle, relevant parfois les yeux pour les ancrer dans ses pupilles sombres. Mais il ne devait pas perdre de vue qu’il était toujours en service. Il nettoyait des verres qu’il déposait sur le côté. « Oh que oui. J’aime découvrir de nouvelles choses. » Déclara-t-elle avec une moue innocente. Un jeu d’actrice impressionnant. Il arqua un sourcil, amusé par la situation. Sous-entendait-elle qu’elle n’avait jamais eu d’orgasmes ? Intéressant. Il eût un sourire en coin. « Ça va te faire grimper au septième ciel. » Il lui fit un clin d’œil. Allusion totalement subjective et équivoque. Les allusions fusaient dans tous les sens. Ils s’amusaient, se livraient, se chauffaient littéralement.

Tout démarra sur ces mots. Le verre vide de la blonde attendait d’être rempli. Mais il allait rester vide, puisqu’elle préféra lorgner sur une bouteille de tequila à ¾ remplie. Il déposa un verre adapté avec du citron et du sel. Son regard l’invitait clairement à se faire plaisir. Mais il ne pouvait pas se risquer à l’accompagner puisqu’il était en plein service jusqu’à la fermeture du Birdee Nam Nam. Néanmoins, Jäyan savait qu’il y avait des chances qu’il ne résiste pas si elle se mettait à la provoquer. « Se faire plaisir seule, c’est nul, je préfère partager, et prendre du bon temps avec d’autres personnes. » Ca dépassait même les allusions. C’était du concret. Elle avait une envie démesurée de l’entraîner avec elle. La blonde le regardait. Elle attendait sa réponse. Elle prit le citron et mordit dedans. Son regard planté dans le sien. Il ne pouvait pas s’en détourner. Elle le tentait terriblement.
« Pas de shoot seule, c’est une de mes règles d’or ; accompagne-moi. » Il esquissa un sourire amusé. Une règle d’or ? Sérieusement ? Il s’adossa au comptoir du bar, soutenant son regard dans le sien. Hors de question de flancher. Pas maintenant. « Elle est mignonne avec ses règles. Et l’une d’entre elles, c’est de ne pas embrasser au premier rendez-vous, c’est ça ? » Il lâcha un léger rire. Il sortit un autre verre, le remplit et le but avant de mordre dans un citron. Il ne grimaçait plus tant il avait l’habitude de l’alcool et de l’effet brûlant que ça provoquait dans sa gorge. « À toi de jouer, chérie. » Il sourit, attendant de la voir boire son shoot.

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Les allusions fusaient de toute part au Birdee Nam Nam. Il y avait des discussions innocentes, des discussions chaudes et des discussions chaudes qui paraissaient innocentes. Jäyan paraissait toujours sûr de lui, confiant, assuré. Il ne cillait pas à ces simples remarques, qui avaient pour but de le faire sauter sur cette jolie blonde qu’il ne connaissait pas. Il pouvait la faire grimper au septième simple avec un cocktail orgasme. Un cocktail fruité, qui possédait un arrière-goût amer. Il vouait une réflexion à ses allusions particulières. Il l’allumait, l’aguichait autant qu’elle pouvait daigner le faire. Alors il attendait à chaque fois la répartie de cette dernière, de qui il était entré dans un jeu de séduction. Un jeu simple et efficace. « Je veux y gouter dans ce cas-là. » Elle venait de lui avouer qu’elle voulait y goûter. Elle semblait être le genre de filles à déjà l’avoir goûté. Plus d’une fois. Au vu de son comportement, il pouvait facilement le remarquer. Elle était trop assurée par rapport à ce qu’il devait y avoir derrière. Il sourit. Dégainant plusieurs bouteilles d’alcool, il fit un mélange, déposa plusieurs glaçons de la même taille et une paille. Il le lui servit. « Mmh. La maison offre. » Clin d’œil. Une fois de plus.

Après ce cocktail bleuté miroitant, il n’en fût pas autrement que de ressortir la traditionnelle bouteille de tequila. Il pouvait s’envoyer des shoots sans même goûter au sel ou au citron. Habitude. Jäyan avait appris à digérer les brûlures de son œsophage au fond de lui. Il était barman. Il devait savoir gérer dans toutes les situations. Il tenait plus que bien l’alcool. « Je sais, je suis adorable. » Oui. La modestie n’était pas non plus son fort. Mais ses jolies boucles blondes et son regard bleuté rattrapaient largement le tout. Il observa alors la bouteille, les morceaux de citron, le verre rempli qui n’attendait qu’à être vidé. « T’es un marrant toi ! Tu me prends pour quoi ? Une adolescente effarouchée ? Moi c’est carrément tout au premier rendez-vous. Parce que le premier est souvent le dernier. » Elle lui faisait penser à l’une de ses ex-copines. La fille toujours à se penser supérieur parce qu’elle se pensait belle et avait tous les beaux mecs. Pathétique. Il détestait ça. Mais cet air sur elle ne lui était pas indifférent. Il sourit à sa répartie lumineuse.
« Là ? Tout de suite ? Je t’associe à une fille de joie qui ne pense qu’à se faire prendre. » Lâcha-t-il tout aussi directement. Il eût un regard condescendant, reprenant la commande d’une autre jolie fille. Il la servit rapidement pour revenir près de la jolie blonde. Lui aussi pouvait se montrer cru dans ses propos. Il aimait l’être de temps en temps. Pathétique. Le regard ténébreux de Jäyan transperça celui de celle dont il ignorait le prénom. Provocation quand tu nous tiens.

Pas de shoot de tequila. Ou du moins, pas si elle était la seule à se brûler la gorge. Pourquoi ne pas se lancer ? Il tenait assez la tequila pour ne pas finir bourré durant son service. Un autre pourrait le reprendre si besoin était. Alors il sortit un autre verre et le remplit avant de se l’enfiler aussi facilement. La blonde fit de même. Elle enfonça ses doigts dans un morceau de citron, qui acidifiait le tout. Ca rendait le goût unique et la brûlure plus supportable. Là était tout l’intérêt des morceaux de citron. « C’est parti ! » Il étouffa un rire à sa réaction. Enjouée. Sexy. Assurée. Elle avait tout pour lui plaire. Définitivement. « Un autre chéri ? » Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il leurs servit deux autres verres remplis. Il toisait ses réactions, son regard. Alors quoi ? Devait-il toujours se lancer en premier lieu ? Trop facile. Il lui lança un regard provocateur. « Je te suis, princesse. » Déclara-t-il sur le ton provocateur qui paraissait si mystérieux.

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« T’avais pas tort, c’est vraiment bon, mais je m’attendais à quelque chose de plus... Intense. » La jolie blonde avait pris un ton passablement innocent pour lui répondre, alors que les arrière-pensées devaient fuser aussi vite qu’un fauve prenant une cible en proie. Sous-entendus. Voulait-elle réellement quelque chose de plus intense ? Oui. Pouvait-il lui procurer un cocktail un peu plus édulcoré ? Non. L’alcool était intense uniquement si on se mettait à sa disposition pour le ressentir dans tout son corps. Il ne pourrait pas lui procurer plus intense, puisque la seule chose qui la comblerait, serait son propre corps allié au sien. Il finit par esquisser un sourire. Un sourire emprunt à répondre à ses désirs s’il décidait qu’il pouvait se laisser aller avec elle. Oui. S’il le désirait. Un mystère plana dans les prunelles de ses yeux sombres, qui observaient partiellement la jeune femme. « N’importe qui dans cette pièce peut te faire rendre ce cocktail plus intense. » Il évoquait toute sorte de choses. Aussi bien de la drogue, du sexe, de la danse pour ceux qui aimaient s’en enivrer. Il faisait allusion à toute sorte de choses qu’il pouvait aussi le procurer, mais il parlait plutôt des autres garçons qui peuplaient le bar.

Un seul mot : Tequila. La jolie blonde, dont il ignorait totalement le prénom, avait décidé de se jeter à corps perdu dans la tequila. Il tenait parfaitement la tequila, depuis qu’elle était devenue sa boisson fétiche. Tous les soirs où il bossait, il en profitait pour en boire plusieurs verres. Il se délectait de ce goût édulcoré. À sa remarque, il ne put s’empêcher de rétorquer de la façon dont il la voyait. Une péripatéticienne. Ou une fille de joie comme il aimait le dire. Elle ne pensait qu’au sexe, véritablement qu’à ça. Il serait trop facile pour lui d’y céder. Ou du moins, si rapidement. Alors il se contenta de sourire, l’écoutant parler. « Je vois que tu vois bien quel genre de fille je suis, tu m'as bien cerné. Tu n’as pas tort, j’y pense pas mal en effet. » Ce n’était pas bien difficile de la cerner après ce qu’elle lui disait si ouvertement. Il n’avait aucun mal à exprimer ses ressentis face à cette jeune femme. « Tu serais partant dis-moi ? » Il étouffa un rire, posant son regard sur elle. Intensité quand tu nous tiens. « Ça serait bien trop facile, chérie. » Dit-il avec amusement.

Un défi ? Il ne pouvait qu’accepter. Il se servit alors un shooter et le but aussitôt. Facile. Il en apprécia le goût et la regarda faire à son tour. Elle le but sans difficulté et mordit dans un bout de citron, qui assaisonna le goût. Sûr. Il resservit deux verres, lorsqu’elle daigna encore une fois le défier. « Ca marche mon beau. » Oui. Evidemment. Elle s’enfila le shooter sans trop de problème. Une fois de plus. Mais sans mordre dans les morceaux de citron ou en léchant du sel. « Encore ! Encore ! Encore ! » Il eût un sourire. Il lui remplit de plus bel son verre. Elle trépignait d’impatience. Il vida à son tour son verre et contourna le comptoir du bar. Il vînt se positionner face à elle. Il la regardait. Et puis, aussi imprévisible que ça puisse être ou non, il lui roula littéralement une pelle. Durant quelques instants. Il retira ses cheveux de son cou pour les rassembler et pressa un morceau de citron dessus. Quelques gouttes coulèrent sur le cou de la jeune femme, alors qu’il vînt les lécher sensuellement. « Maintenant, j’ai du boulot. » Lui susurra-t-il à l’oreille. Jäyan retourna derrière le comptoir du bar. L’air de rien.

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« Peut-être, surement. Mais je ne veux pas n’importe qui. » Le contraire l’aurait étonné. Elle se serait déjà servie auprès des autres garçons si elle voulait vraiment et uniquement coucher avec quelqu’un. Ou peut-être même avec une femme. Il n’en savait rien. Il ne la connaissait pas suffisamment que pour en dire d’avantage sur elle. Il sourit. Elle ne voulait pas n’importe qui. Elle le voulait lui. Il le savait, il l’avait compris. D’autant plus que ses allusions étaient implicitement explicites. « Et tu veux qui exactement ? » Il la poussait à le dire. Il voulait que ça sorte de sa bouche. Parce que si elle le disait, ça rendrait les faits réels. Plus besoin d’allusion implicite. Plus besoin de paroles. Des regards ou des baisers suffiraient. Oui. Sauf qu’il était plus difficile à amadouer que les autres garçons de la pièce. Il travaillait. Il ne pouvait pas quitter son poste comme ça, sans prévenir. Il avait besoin de cet argent. Plus que personne. Il payait son loft avec cet argent. Il était crucial pour lui. Une fille ne le lui enlèverait pas.
Ils s’enfilaient des tequilas. Des shooters qui ne semblaient pas si évasifs. Jäyan n’en ressentait pas l’effet. Ils tombaient. Mais ne lui procuraient rien comme effet. La jolie blonde semblait s’en satisfaire. Elle lui parlait franchement. Elle se faisait passer pour une fille facile alors qu’elle ne l’était peut-être pas. Il était possible qu’elle ne le soit pas. Il n’en savait rien. Elle lui montrait une facette de la fille tendancieuse qui voulait se faire prendre par un beau-gosse uniquement. Il le percevait de la sorte et ce n’était pas franchement glorieux. « J’approuve à cent pour cent. » Lorsqu’il lui avait dit qu’elle devrait faire plus pour l’obtenir, elle approuva. La facilité n’était pas réellement désirable.

Ils jouaient. Ils se partageaient des verres de tequila. Il les lui servait, et ils les en buvaient tous les deux. Ils s’en envoyaient. Malheureusement, il ne sentait pas encore la pression de l’alcool. Il descendait. Au fur et à mesure. Le parfum édulcoré lui emplissait le corps. Tous les deux se défiaient, profitaient de la soirée. Mais elle en redemandait. Encore et toujours. Son verre vide voulait être rempli. Elle voulait plus que quelques verres. Voulait-elle friser le coma éthylique ? Peut-être. Il ne lui connaissait pas. Expérience déjà vécue pour sa part et assez désagréable. « Dis-moi, bel inconnu, tu travailles ici depuis longtemps ? » Depuis combien de temps ? Exactement, il n’en savait rien. Quelques mois. Un an. Deux ans. Il n’aurait su le dire. Le bel inconnu lui fit se rendre compte qu’il avait embrassé sensuellement une fille dont il ne connaissait rien. Elle avait frissonné. Elle s’en était certainement délectée tout comme lui. Cette pensée le fit sourire. Il la regarda. « Jäyan. » Il poursuivit. « Je m’appelle Jäyan. » Dit-il pour briser ce bel inconnu qui le taraudait. Il réfléchit encore quelques secondes. « Je travaille ici depuis… Quelques mois. » Dit-il. Il se demandait pourquoi elle voulait savoir ça. Ça n’a rien d’extraordinaire. Sa vie n’était pas vraiment passionnante. « Pourquoi tu veux savoir ça ? » Lui demanda-t-il.
Une fois de plus, il remplit son verre avec un peu de tequila. Il l’incitait à boire, alors qu’il alla servir encore une fois d’autres clients. De jolies filles et des beaux-gosses parfois un peu lourd. Mais il ne pouvait rien dire. Il devait juste encaisser les billets et sourire, ainsi que prendre les commandes. « Bon, Charly. Je prends ma pause. » Déclara-t-il. L’autre barman hocha la tête et il passa enfin de l’autre côté du bar. Mais pour un temps restreint.

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La belle inconnue semblait le regarder de façon concise. Il lui avait demandé la personne qu’elle désirait. Qui ? Il avait peut-être déjà une idée. Mais elle n’était pas fixée dans son esprit. Non. Il ne la connaissait pas. Il ne pouvait pas savoir à l’aveuglette ce qu’elle voulait. Là. Tout de suite. Il n’était pas devin. Mais il avait de quoi avoir les réponses avec leurs nombreux sous-entendus, leur jeu de séduction. Il avait de quoi obtenir les réponses. Pourquoi chercher lorsqu’on peut vous les servir sur un plateau d’argent ? Un fin sourire vînt masquer son visage aux allures inaccessibles. Il attendait. Il attendait de voir ce qu’elle allait dire ou faire. « Comme si tu ne le savais pas. » Lui faisait-elle, une fois de plus, un sous-entendu ? Lui faisait-elle clairement comprendre qu’elle le voulait lui, et pas un autre ? Il semblait. Mais il n’en était toujours pas aussi sûr. Alors quoi ? Que faire ou que dire pour la pousser à bout ? Il arrivait à lui tirer les vers du nez. Jäyan y arrivait toujours avec tout le monde. Enfin. Il y arrivait avec Ash auparavant. Il pouvait donc y arriver avec tout le monde. « Je ne peux pas le deviner si tu ne me le dis pas. » Il lui lança un regard inquisiteur pour la pousser à faire ce qu’elle devait. Est-ce que ça allait marcher ? Il en doutait. Mais il aurait essayé.
Elle poursuivit. « Pas lui en tout cas, ni lui. Pas elle non plus, et encore moins lui. » L’inconnue pointait du doigt plusieurs personnes dans la salle. Aussi bien des hommes que des femmes. Une conclusion s’imposait. Implicite et claire. La jolie blonde était bisexuelle. Rien de déplaisant là-dedans. Il pouvait comprendre son penchant pour les femmes, qui sont irrésistiblement belles. Et celui pour les hommes. Mais ça, par pure logique. Leurs corps étaient faits pour s’imbriquer l’un dans l’autre. Jäyan ne releva pas, se contentant de suivre ses paroles avec ses mouvements, jusqu’à ce qu’elle ne daigne revenir vers lui. « Je peux te poser une question ? » Elle venait de le faire. Il ne put avoir un geste pour l’inviter à le faire, qu’elle le coupa dans un élan. À quoi cela servait-il de lui poser la question ? Par pure forme de politesse. Sans aucun doute. Mais ces futilités ne l’amusaient guère.

Il sentait le regard de la jeune femme sur lui. Qu’allait-elle lui demander ? Une connerie ? Peut-être. Combien de verres était-il capable d’ingurgiter avant de frôler le coma éthylique ? Il ne le savait pas lui-même. S’il était en couple ? Non. Il ne l’était pas. Alors quoi ? Il lui lança un regard, la priant de continuer, car elle venait de piquer sa curiosité. « Tu joues toujours comme ça ? » Jäyan afficha un sourire serein. Il jouait souvent. Il jouait de la même manière. Avec beaucoup de filles. Jusqu’à ce qu’il ne les connaisse assez que pour pouvoir adapter le jeu à la jolie fille qu’il avait en face de lui. Mais oui. Il jouait toujours de la même façon au début. Une façon impersonnelle qui convenait généralement à toutes les filles, avec qui il en usait. « Oui. » Répondit-il aussi franchement qu’il le put. Il ne s’attendait pas avoir la blonde piquer une crise de jalousie, de possessivité ou que savait-il encore. Elle semblait à l’ouest. Il la laissa dans ses réflexions ou pensées. Il ne l’interrompit pas. Mais en revanche, il l’observait. Elle avait sa main sur sa joue, et regardait distraitement ce qu’il se passait autour d’elle.

Jäyan se présenta enfin à la belle inconnue, qui le dévorait du regard. Le surnom qu’elle lui avait donné avait déclenché le fondement de cette information. Il n’aurait peut-être pas d’autres occasions de pouvoir mettre un prénom sur ce si beau visage. Alors il profita. « Raiponce, mais on m’appelle Ray. » Lui répondit-il. Raiponce comme la meuf qui se prenait pour Barbie dans un dessin-animé ? Sérieusement ? Il ne laissa rien montrer de sa surprise. Il pensait déjà avoir un prénom anormal. Mais il la plaignait. Ses parents ne devaient pas avoir eu beaucoup d’estime pour elle en l’appelant ainsi. Néanmoins, il trouvait qu’il lui saillait parfaitement. « Joli prénom. » Il venait de lui renvoyer ce compliment. Il le pensait. Ca correspondait bien à cette boucle d’or.
Ils enchaînèrent sur le nombre de mois qu’il travaillait ici. « Je ne sais pas trop, curiosité surement. » Elle voulait savoir quand il travaillait par pure curiosité ? Étrange. Mais il se contente d’acquiescer. Mauvaise curiosité quand tu nous tiens. « Je viens ici presque tous les soirs, et je ne te vois pas si souvent que ça pourtant, Jäyan. » Raiponce appuya expressément sur son prénom. Jäyan. Oui. Il ne travaillait pas toujours en soirée au Birdee Nam Nam. Il faisait parfois l’après-midi, où des habitués venaient boire leurs choppes de bière. Il ne faisait que trois soirées sur la semaine. En règle générale. « Normal. » Lâcha-t-il. « Je ne fais que trois soirées par semaine. J’en fais parfois moins. Le reste du temps, je suis calé en après-midi. En fin d’après-midi. » Maintenant qu’elle avait sa réponse, il en profita pour remplir son verre vide. La jeune femme le but de façon assez rapide.

Il prenait sa pause. Enfin. Il avait de quoi se libérer. Il passa alors derrière le comptoir du bar, tandis que l’autre barman gérait les commandes. Elles étaient moins nombreuses. Il pouvait se débrouiller tout seul pendant une trentaine de minutes. Jäyan s’approcha de Raiponce. « Et tu vas faire quoi maintenant ? » Il eût un sourire, alors qu’il la contourna. « Maintenant, je vais m’fumer une clope dehors. » Il lui fit un clin d’œil, garda cet air amusé. Il frôla doucement ses lèvres, avant de se retirer pour se diriger dans la pièce miteuse prévue au personnel. Il déverrouilla son casier pour en sortir une clope et un briquet. Il l’alluma et se rendit dehors pour fumer tranquillement.

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Raiponce ne lui répondit rien. Elle le laissait dans le déni. Il devait deviner, sans aucun mal, à qui elle faisait allusion. Non. Elle ne voulait pas n’importe qui et ça pouvait se comprendre lorsqu’on voyait les garçons lourds qui étaient éparpillés dans le bar. Il la comprenait. Il savait que c’était lui qu’elle voulait. À son plus grand bonheur ? Peut-être. Il n’en savait rien à vrai dire. « Qui dit que je veux que tu le saches ? Patientes mon beau, tu le sauras bien assez tôt. » Il esquissa un sourire. Raiponce voulait conserver le mystère, qui n’en était plus un. Jäyan le savait, l’avait compris. Mais ça, il n’en serait jamais sûr tant qu’elle ne le lui avouait pas. Elle voulait faire durer le jeu comme s’ils vivaient une partie intense. Il regarda alors son regard bleu. Foudroyant. Electrique. Elle lui adressa un clin d’œil et un sourire charmeur, qui démontrait bien la persévérance qu’elle avait à son égard.
« Quoi ?! » Jeu de fille hystériquement jalouse. Il ne put s’empêcher d’arquer un sourcil à sa réaction. Amusé. Raiponce semblait littéralement choquée par ce qu’elle venait d’apprendre. Moui. Moyennement crédible quand on savait ce qu’elle lui avait raconté un peu plutôt. « Alors je ne suis qu’une fille parmi tant d’autres, c’est ça ? » Il hocha la tête lentement en la regardant droit dans les yeux pour lui démontrer qu’il pouvait aussi entrer dans son jeu. Elle éclata de rire, ce qui lui fit étouffer un rire amusé à son tour. « Bonne comédienne. » Lâcha-t-il avec entrain, comme s’il constatait ce jeu pour la première fois. Oui. C’était le cas. Mais il avait l’impression de le connaître depuis bien plus longtemps qu’il n’y laissait paraître.

Enfin. Il commençait à sentir la tequila lui monter doucement à la tête. C’était bon. Mais pas assez pour le rendre ivre, bourré, saoul. Il lui fallait bien plus que trois verres pour l’achever. Il avait gagné cette habitude de boire. Il ne le cachait à personne. On ne pouvait que le constater lors des soirées où il arrivait à être lucide alors que ses amis étaient littéralement déchirés par l’alcool et décuvait. « Tu m’en sers un autre s’il te plait ? » Politesse ? Il n’en entendait pas beaucoup des formules de politesse. Mais parfois, ça lui montrait à quel point les gens étaient différents les uns des autres. Alors il lui servit un verre rapidement et le posa devant elle. Il l’incitait. Mais quelque part, elle avait déjà bu pas mal. « Tu devrais te calmer sur l’alcool. » Lui conseilla-t-il. Juste un conseil qu’elle pouvait ou non ignorer. À sa guise. Ensuite, il la complimenta sur son prénom, tout simplement parce que ce dernier lui allait plutôt bien malgré les références pourries qu’il avait. « T’es sérieux là ? » Oui. Pourquoi ne le serait-il pas ? Etonnée. À en juger sa tête, les compliments ne devaient pas fuser à l’encontre de ce dernier. Les jeux de mot devaient être tentants. Mais il les réprima. Ça n’était pas amusant quand la personne en subissait tout le temps. « Je ne devrais pas l’être peut-être ? » Se contenta-t-il de lui demander. Il la regardait, attendant une réponse. N’importe laquelle.

Il lui expliqua le pourquoi du comment ils ne se croisaient pas si souvent alors qu’il travaillait au Birdee Nam Nam depuis quelques mois déjà. Il faisait trois soirées sur sept, car le reste de la semaine, il avait congé ou faisait les après-midi pour les habituer qui l’aimait bien. Elle se contenta d’approuver ces dires comme si elle comprenait enfin pourquoi ils ne se croisaient pas.
Ensuite, il se retrouva près d’elle, car il prenait sa pose. Il effleura lentement ses lèvres, avant de disparaître. Pause clope. Il le lui avait bien fait savoir. Ainsi, il inhalait la fumée de cigarette et tira un coup. La fumée s’extirpa de lui, il la repoussa doucement, la regardant s’envoler dans les airs. Il consuma la moitié de sa clope, avant de la voir dehors. Elle s’avança vers lui avec les yeux doux. Il sourit. Il savait ce qu’elle voulait. Mais devait-il lui donner ? Il n’en savait rien. Pourquoi pas après tout ? Il s’approcha d’elle et lui donna sa cigarette. Il en profita pour la faire reculer jusqu’à la bloquer contre le mur de bar. Ainsi, il commença par pencher sa tête dans son cou. Il y déposa plusieurs baisers brûlants, alors que l’une de ses mains la bloquait, et que l’autre caressait sensuellement sa cuisse. Il ne se passerait rien de plus. Ou peut-être que si.

❝A really good night is a party where alcohol is flowing, where girls like Barbie.❞

Jäyan pouvait avoir l’occasion de coucher tous les soirs où il travaillait. Il était habitué à voir défiler une ribambelle de jolies filles qui se bousculaient pour tenter de le séduire. Il ne s’en préoccupait habituellement pas. Mais Raiponce semblait différente. Assurée. Joueuse. Désireuse de l’avoir plus que n’importe qui d’autre. Il aimait cette facette de cette belle inconnue. Il trouvait ça appréciatif de se livrer à un jeu de séduction pour tenter d’amadouer l’un ou l’autre. Il fallait résister, se provoquer sans ciller sous risque de se retrouver dominé. Leur jeu s’était construit sur de nombreux sous-entendus. Des sous-entendus innocents, qui paraissaient largement bourrés d’allusion en tout genre. Jäyan s’en délectait. Raiponce savait y faire. C’était bien pour ça qu’il passait du temps avec elle. Elle s’était lancée dans un jeu de comédienne, qui aurait pu réussir si elle ne lui avait pas avoué avoir le statut de fille facile. Mais elle n’en était pas moins surprenante.
« Merci, j’ai eu beaucoup d’occasion de m’entrainer ces derniers temps, pour tout t’avouer. » Il n’y avait plus une lueur de jeu dans son regard. Elle semblait parler sérieusement. Intrigué, il ne savait pas s’il pouvait s’oser à des questions ou s’il devait simplement se taire et écouter. Il dût y réfléchir un moment. Il devait prendre des risques sous peine de subir sa curiosité, qui ne semblait pas s’attiser. « Qu’est-ce qu’il s’est passé dans la vie de cette si jolie princesse ? » Demanda-t-il. Il avait toujours cette lueur intriguée et énigmatique dans les yeux. Il attendait. Il était prêt à patienter un certain moment s’il le fallait, malgré qu’il n’était pas un garçon patient. Quand il voulait quelque chose, il l’avait tout de suite. Il se servit un verre de vodka pomme qu’il dégusta promptement, restant ouvert à la possibilité de l’entendre parler.

Il n’hésita pas à la conseiller sur le besoin de se calmer avec l’alcool. Il ne voulait pas la voir finir sur une civière. Il voulait continuer à lui parler, à passer un moment agréable avec elle. Malgré les airs qu’elle se donnait, elle n’en était pas moins intéressante. Il était juste difficile de lui briser sa carapace pour pouvoir découvrir son vrai visage. Il savait ce que c’était pour le vivre lui-même. Il pouvait lui aussi s’ouvrir. Avec le nombre de grammes d’alcool qu’il avait dans le sang, il pourrait avoir plus de facilités que d’habitude. « Je sais, je me dis ça depuis 2 ans. » Habituée qu’elle devait être. Jäyan se décida quand même à lui retirer son verre. Il le plongea dans l’eau et le lava, avant de le déposer à côté. « La seule chose dont tu pourras t’enivrer à partir de maintenant, ça sera la vue de mon corps. » Lâcha-t-il sur un ton amusé, alors qu’il lui fit un clin d’œil. Et si elle rechignait, ça l’amuserait d’avantage qu’en ce moment où il attendait sa réaction.
« Si si, c’est juste... Étonnant, en général ce n’est pas la réaction des gens face à mon prénom. » Il pouvait la comprendre. Les jeux de mots faciles ne devaient pas être supportables, voire éreintants à la longue. Il se contenta de vaguement hocher la tête, avant d’hausser les épaules comme pour lui dire qu’il était désolé qu’elle ait à supporter ces réactions enfantines.

Pause. Il prenait son temps de pause. Il en profita pour aller fumer une cigarette, la délaissant au comptoir du bar. Il avait besoin de ressentir ce goût amer en lui, et d’en rejeter la fumée. Il aimait ça. Même s’il savait que c’était mauvais pour la santé et que ça le détruisait de l’intérieur. Quelques minutes à respirer de l’air pur, et il le vit s’approcher avec cet air innocent et cette voix d’enfant. Il lui proposa alors sa cigarette, dont elle se délecta à son tour, alors qu’il la bloqua contre un mur pour, quant à lui, profiter de son corps. Il l’entendit soupirer, il la sentir frémir sous ses caresses. Evidemment qu’il lui faisait de l’effet. Elle ne pourrait pas le nier. Il le savait à présent. Déposant un dernier baiser beaucoup plus sensuel que les autres, il laissa son souffle chaud s’écraser contre son cou. Il remonta sa main dans une douce caresser jusqu’au-dessus de sa cuisse, où il pouvait également frôler sa partie intime. « Je vais te cramer les cheveux Jäyan, sans le vouloir. » Il sourit. Il retira son visage de son cou pour la regarder. Il prit la cigarette, tira un dernier coup avant de la balancer un peu plus loin. « Aucun risque, Ray. » Et il s’amusa à frôler plusieurs fois ses lèvres, sans jamais vraiment l’embrasser, tandis que sa main la caressait toujours.

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La vie est dopée de toute une série d’évènements qui l’ont fait arriver où il en est actuellement. Il en regrette la plupart comme l’abandon de sa génitrice, la mort de son frère, son entrée dans la famille Hedden qui l’a pris sous son aile. Il regrettait tout ça. Mais il ne pouvait pas se morfondre sur lui-même, car il devait se battre pour pouvoir déprendre de lui, et de lui seul. Il se savait beau. Hors de question de vendre son corps pour autant. Alors il lui arrivait d’avoir des suppléments lorsqu’il faisait les soirées torse-nu, quand on le lui demandait. Mais pas aujourd’hui. Il s’était épris de Raiponce pour la soirée, s’adossant au rôle de la vaisselle, tandis que son collègue servait ceux qui lui demandaient à boire. Et pour lui, ça lui permettait de parler avec la jolie blonde, qui lui faisait de l’œil et qui tentait de le charmer par tous les moyens. Il rentrait dans son jeu, en sortait aussitôt. Mais là, elle semblait d’avantage déboussolée. L’alcool peut-être ? Il fallait avouer qu’elle en avait ingurgité une certaine quantité. Autre chose. Il le sentait. Un peu comme si elle songeait à de mauvais souvenirs ou quelque chose dans ce même genre là. « Il s’est passé tellement de choses dans sa vie. Tellement. » Il n’y avait plus une once de jeu, d’engouement. « Si je commence à parler, t’es cuit pour ce soir, et tu devras me consoler et sécher mes larmes, prends garde beau Jäyan. » Il n’y avait pas à dire. Ray savait y faire. Il était prêt à demander à un autre de venir reprendre son service pour aller tranquillement discuter avec elle. Oui. Ça pouvait facilement se faire. Il reprendrait l’un de ses après-midi. « Je peux me libérer si tu le veux vraiment. » Finit-il par dire, lui demandant d’avantage si elle voulait réellement lui parler ou non. Il suffisait de le dire et il passerait un coup de fil à Edison. Toujours prêt à lui rendre un service après qu’il l’ait couvert auprès du directeur de la boite.

Jäyan en vînt à lui retirer son verre, bien qu’il ne lui avait pas même demandé son avis. Mais c’était pour son bien, parce que si elle continuait, elle ne finirait pas la soirée. Pas avec ce qu’il lui servait à boire. Elle buvait à une telle vitesse, que lorsque ça descendrait, elle aurait la tête qui allait tourner jusqu’à se sentir véritablement mal. Ou pas. Il fallait voir comment son corps allait réagir face à ça. Et s’il était habitué, ça pouvait encore passer. « C’est tentant, mais est-ce que ce sera assez fort pour moi, surtout comparé à des shoots de tequila ? » Il sourit face à cette taquinerie. « Et c’est jusqu’à quand que je pourrais m’enivrer de la vue de ton corps ? » Elle jouait. Il allait lui aussi jouer. Quitte à reprendre des allusions et à lui donner un espoir d’avoir son corps malgré le fait qu’il pouvait constamment changer d’avis si ça lui prenait. D’accord. Il n’était pas ce genre de garçon. S’il voulait et acceptait quelque chose, il l’acceptait jusqu’au bout. « Au même avantage que la tequila, il peut entrer en toi. » Fit-il. Allusion suggestive. « Mais tu peux aussi le toucher et le regarder. Et ça, tant que tu le veux, chérie. » Lui répondit-il avec un clin d’œil rapide. Oui. Il la laissait imaginer ce que pouvait avoir comme effet son corps sur le sien. Et elle finit par le remercier vis-à-vis de son compliment. Il acquiesça

Il se retrouva à coller son corps contre le sien. Il la couvrit de baisers sulfureux dans le cou, caressant sensuellement sa cuisse. Il jouait avec ses caresses qui frôlaient parfois sa partie intime. Il se délectait indéniablement de ses baisers sur sa peau, savourant son odeur et le goût de sa peau. Il ne la voyait pas se mordre la lèvre inlassablement pour tenter de rester stoïque. Lorsqu’il cessa ses baisers pour la regarder, elle eût un sourire, alors que la lueur ardente dans ses yeux montrait son envie. Il s’en délectait. De nouveau. Il frôlait ses lèvres, accentuait ses caresses durant quelques secondes pour intensifier le moment. « C’est ça, rends moi folle. » Lui murmura-t-elle. Il sourit et finit par l’embrasser. Il mêla sa langue à la sienne pour les unir dans une danse endiablée. Il laissa son corps se coller au sien, ne pouvant s’empêcher de la titiller à certains moments, lorsqu’il cessait le baiser brusquement pour la laisser sur sa fin. « Oui. Folle de moi. » Répondit-il en lui susurrant chaudement à l’oreille. Et il reprit possession de ses lèvres.

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Non. Raiponce n’était plus la pimpante blondinette qui tentait de lui arracher ses vêtements par un simple regard. Il préférait nettement lorsqu’elle se laissait aller à des pulsions animales qu’il dévorait. Mais elle avait troqué ce costume pour celui d’une tristesse inébranlable qui la prenait doucereusement. Malgré ça, il tentait de faire bonne mine. Il devait trouver un moyen de l’apaiser ou de faire revenir son sourire. Telle une mission qu’il se donnait à lui-même, il lui proposa de s’absenter de son boulot pour qu’ils puissent se retrouver tous les deux durant le reste de la soirée. À parler ou à faire autre chose. Il pensait que ça pourrait lui changer les esprits. Mais il ne savait pas si, au vu de son état, elle allait vaguement accepter. Ne serait-ce que par une légère affirmation de sa part. Elle changeait complètement de face, comme si elle avait retourné son masque. « C’est gentil, très gentil. Mais pas tout de suite, ça va aller. » Il ne remarqua pas la tension de sa voix, mais il remarqua le tremblement de ses mains. Non. Elle n’allait pas bien. Il ignorait si c’était l’alcool ou si c’était autre chose qui la mettait dans un état pareil. Mais ça ne lui allait absolument pas. Il se contenta d’hocher faiblement la tête, en esquissant un sourire derrière lequel il dissimulait une tentative de la rejoindre.
Au lieu de se morfondre d’avantage, elle le regarda. « Un dernier verre, s’il te plait ? » Comment était-il censé résister à cette bouille adorable ? Il sortit alors un verre et se dirigea vers son collègue qui servait un homme. Il faisait mine de chercher une bouteille, alors qu’il lui glissa à l’oreille d’appeler Edison, qui reprendrait le fin de la soirée pour qu’il puisse s’éclipser. Oui. Charlie pensait que c’était pour aller se faire une fille dans les toilettes. Et comme il ne pouvait pas gérer tout seul, il lui fallait quelque d’autre à ses côtés. Il se contenta d’un bref accord, alors qu’il dégaina son portable pour lui envoyer un texto. Ainsi, il sortit une bouteille de vodka caramel et lui en versa un fond dans son verre, avant de le lui tendre. Il la regarda. « Je ne peux pas résister à ta bouille de princesse. » Fit-il sur un ton plus tendre qu’habituellement.

Mais rapidement, les sous-entendus fusèrent de nouveau. L’envie montait d’un cran. Il avait envie d’elle. Oh oui. Il en avait envie tant elle lui donnait un aperçu envoûtant de ce qui pouvait l’attendre. « Ah oui ? Et il me fera tourner la tête autant que l’alcool ? » Il fit mine de se mordre légèrement la lèvre inférieure, lui envoyant un regard sulfureux. « Tant que je le veux. Je pourrais le vouloir longtemps, fais attention à ce que tu dis mon beau. » Mais la meilleure façon de savoir s’il allait lui faire de l’effet, si elle le voudrait encore longtemps était de tester. Alors il n’eût pas besoin de réfléchir longuement. Il avait déjà une idée derrière la tête, qui lui trottait dans la tête. « Passe derrière le bar. » Lui susurra-t-il. Il attendit qu’elle passe derrière le comptoir pour l’attraper. Il lui prit ses mains et les fit glisser sous son t-shirt, alors qu’il gardait son corps collé au sien. Puis, dégageant le plan de travail, il l’attrapa par la taille pour la soulever et déposer dessus. Il se contentait de rester devant elle, lui donnant des baisers sur la joue, lui dénudant l’épaule. Un avant-goût. Purement et simplement.

Il l’embrassait. Sensuellement, délicatement, ardemment. Elle, bloquée contre le mur, ne pouvait rien faire. Il se contentait simplement de la caresser, de l’effleurer, de l’embrasser. Il la sentait frémir, l’entendait gémir. Il s’arrêta d’emmêler sa langue à la sienne, de goûter à ses lèvres douces. « Dis-moi ce que tu veux. » Lui susurra-t-il à l’oreille. Il s’arrêta, gardant simplement son corps contre le sien, la bloquant d’une part et d’une autre contre un mur froid et dur.

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Ils se jouaient l’un de l’autre. Ils s’amusaient en se tournant autour, bien qu’ils ne franchissaient nullement le premier pas. Raiponce était l’une de ces filles facilement accessibles aux premiers abords. Mais elle n’en était pas autant, lorsqu’elle daignait sortit les griffes. Oui. Il était persuadé qu’elle savait comment se faire désirer. Il n’était pas dupe face à son pouvoir de séduction. Il savait qu’elle cachait admirablement bien son jeu. Les filles étaient connues pour être sournoises, félines, malignes. Jäyan restait méfiant d’un côté. Même s’il n’hésitait pas à foncer tête baissée dans son jeu.
Elle lui avait longtemps fait des sous-entendus, avant de lui retirer son verre. Fini l’alcool pour la demoiselle. Raiponce était dans un état de tristesse intense. Il n’arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait. Non. Il n’arrivait pas. Un peu comme si elle avait été prise d’une vague de souvenirs nostalgiques. Regard perdu. Position refermée. Mais que se passait-il ? Il ne savait pas. Sa curiosité voulait le savoir pourtant. Lorsqu’elle lui redemanda un verre, il ne put s’empêcher de prendre cette occasion pour briefer son collègue comme de quoi il fallait qu’il appelle Edison pour venir le remplacer. Il lui servit un fond de vodka caramel et la lui servit poliment. Elle avait la descente facile, et alors qu’il la voyait faire durer le plaisir en le sirotant, elle ne put s’empêcher de se l’enfiler aussi rapidement, comme elle le faisait habituellement. « C’est ça de gagner pour moi alors ! » Il eût un sourire qui vînt se marquer sur son visage. Un léger sourire qu’il se contenta d’effacer son visage. Gagner ? Il n’appelait pas ça gagné. Il avait juste céder pour lui faire plaisir. Mais ça, elle l’ignorait. « T’appelles ça gagné ? » Lui rétorqua-t-il aussitôt avec un air aussi provocateur qu’il pouvait l’être. Alors Raiponce poursuivait sur sa lancée. « Tu sais, je suis pas accro hein. » Non. À peine pas, pensa-t-il. Elle n’était pas accroc. Elle était alcoolique. Voire même bien pire que ça. Elle ne pouvait pas regarder un verre d’alcool sans y goûter. Mais il ne releva pas ses propos. Il n’acquiesça pas. Il n’hocha pas la tête comme pour faire semblant qu’il était d’accord avec elle. Non. Rien. Il se contentait de la regarder.

« J’ai le droit de faire ça ? » Surprise, il ne lui laissa pas le temps de réagir. Il n’avait aucun droit de la faire passer derrière le bar parce qu’elle ne travaillait pas ici. Mais quitte à enfreindre les règles, il y allait à fond. Elle passa par-dessus le comptoir, d’une façon gracieuse et envoûtante, pour atterrir près de lui. « Non. T’as pas le droit. » Finit-il par lui répondre. Absolument pas le droit. Mais il s’en fichait. Il la faisait profiter de son torse, qu’elle caressait ardemment pour lui démontrer son envie. Il esquissa un sourire, profitant pleinement de ces marques sensuelles, alors qu’il la déposa sur le plan de travail. Elle passa ses jambes autour de sa taille pour accentuer leur rapprochement physique. Il sentit sa tête contre la sienne, alors qu’il savourait pleinement sa peau. Une peau de pêche. Douce. Il redressa sa tête et la regarda avec une envie intenable. Il avait envie de l’embrasser. Mais il se retînt.

Flashback.
Ils s’embrassaient s’en pouvoir se décoller l’un de l’autre. Il lui offrait parfois un coup de bassin sous l’envie que lui procuraient leurs baisers fiévreux. Il s’arrêta. Il voulait savoir ce qu’elle voulait. « Toi, c’est toi que je veux. » Lui souffla-t-elle, après un rire. Amusé. Il en profita pour l’embrasser une fois de plus. Un baiser doux, sulfureux, délicat. Ils se voulaient l’un l’autre. « T’habites loin toi ? » Il se détacha légèrement d’elle. Mignonne. Il eût un sourire vague. « Je vais devoir y retourner, ma belle. J’ai du boulot. » Lui rappela-t-il, avant de lui prendre la main pour l’emmener à l’intérieur. Pause finie.

Fin.

« Salut, mec ! » Balança Edison. Jäyan tourna sa tête, alors que l’autre jeune homme lui disait clairement de dégager vite fait au cas où quelqu’un passerait. Il le salua rapidement et fit descendre Raiponce du plan de travail, avant de lui prendre la main pour l’attirer dans la salle. Il l’emmena dans un endroit spécial, que peu de personnes connaissaient au Birdee Nam Nam. Il l’emmena dans la salle des VIP. Fermée pour ce soir. Il y pénétra, car il avait toutes les clefs des pièces. Il l’attira à l’intérieur et referma derrière lui. Devant eux se présentait une petite pièce avec quelques canapés confortables et des tables. Jäyan s’installa dans l’un d’eux, au fond de la pièce. « On sera tranquille, chérie. » Il l’invita à venir s’installer à côté de lui. Là, ils pourraient parler tranquillement tous les deux. Une chose positive, car il voulait savoir ce qu’il s’était passé dans sa tête.