∇ – Informations
Hey, salut ! Alors, moi c'est
Camille Luciano Solal, dit Luca, merci papa et maman pour cette formidable identité. Passons. D'ailleurs ils m'ont dit que j'étais né à
Bologne, Italie, il y a maintenant
27 ans. Oui, je ne te donne pas la date de naissance, je t'épargne le calcul comme ça, remercie moi. En ce moment, je suis
célibataire, et franchement
je n'ai encore pas eu le temps d'y penser, mais je rêve d'avoir des enfants. Dans la vie, faut savoir s'emparer des opportunités, d'ailleurs je suis
comédien intervenant dans les hôpitaux auprès d'enfants autistes parce qu'il faut bien avoir un toit au-dessus de la tête n'est-ce pas ?
∇ – Petite question
J'ai vu défiler de nombreuses promesses. « On ne t'abandonnera pas. », « On sera toujours là pour toi. », « Je te promets que je trouverai un moyen pour avoir ces papiers. », « Tu m'appelles quand tu veux. Je débarquerai. », « On ne se quittera jamais. » Des mots d'enfants, d'adultes, d'amis, de rencontre fortuite. J'y ai cru, à toutes, au départ. Ensuite on se rend compte que beaucoup de personnes mentent. Qu'elles échouent. Qu'elles oublient, même. Cependant il reste une poignée de gens, cette poignée-là, tu sais qu'elle n'a jamais failli, que leur parole a toujours été honorée. Toi de ton côté, pour eux, c'est pareil. Tu promettais et tu faisais.
Je fais toujours en sorte de tenir une promesse. Je ne promets jamais en l'air. Je ne crois pas non plus à toutes les promesses. Je crois seulement à celles qui en valent la peine. Ainsi, tu l'auras compris, j'appartiens au groupe
What else ?∇ – Racontage.
Les cheveux détachés, un jean et pull vert, elle avait sur les lèvres un sourire doux, promesse de sincérité. Des gestes soigneux, de légères expressions farouches, une certaine délicatesse, on devait la dire prévenante et agréable.
Le soleil révélait des reflets mordorés dans ses cheveux ; claquant sur le bitume, les talons des passants se mêlaient à la rumeur sourde produite par les clients du bar. Ils se jetaient des mots pour rire, se murmuraient des interdits tandis que passaient entre eux des serments graves. Toute une myriade de brèves de comptoir, une multitude de paroles à la volée, qu'il se prenait en pleine figure, la gorge brûlée par le café dont il se repaissait.
Il n'était pas d'ici. Ce café, c'était la première fois qu'il y mettait les pieds. Cette partie du ciel lui était inconnue tout comme ses habitants. Les visages et les sons venaient à lui, et il les détaillait, l'attitude patiente et observatrice d'un félin dans le corps. Il ne s'approchait pas, ne faisait rien tant qu'on respectait les limites de sa sphère. Ce n'était pas qu'il était renfermé, ni même asocial, c'était qu'il désirait garder un peu de temps avant la rencontre fatidique, inéluctable et inévitable, qui l'emporterait dans l'engrenage de ce nouveau lieu, lui ferait perdre pieds et l'arracherait de son précédent rocher pour, une fois de plus, le mener sur une rive nouvelle, que ce soit avec la force puissante d'une vague impatiente ou le remous lent d'un murmure de la mer. Cela, il ne pouvait jamais le prévoir. Même après toutes ces années, il ne parvenait jamais à prédire dans quelle mesure il prendrait part à une nouvelle ville. Néanmoins il était au moins certain qu'il ne pourrait se soustraire à la rencontre, celle qui lui ôtait son anonymat et l'obligeait à rejoindre la communauté qu'il venait de découvrir, à se greffer à ces gens, être un citadin, de quelque ville qu'elle soit. Ce moment où il sentait, tout à coup, que son regard n'était plus celui de l'arrivant mais de celui qui se poserait – microcosme supplémentaire dans le bouillonnement qu'était celui des villes, essaim pullulant et toujours plus gros, plus affamé, qui se nourrissait des bagages que chacun des nouveaux habitants emportait avec lui, de son vécu, de ses attentes, pour lui offrir une nouvelle désillusion – qui se poserait quelques temps, assez d'instants pour en être un habitant, et Dieu sait que ce mot est lourd de sens, un sédentaire, l'un de ceux qui construisent sa réalité.
Ce moment où il devenait imposteur, ce moment quand il devenait l'un des leurs.
Il n'avait pas peur, non. Lui elle, cette rencontre, ils se connaissaient bien depuis le temps. Il désirait seulement savourer quelques minutes de solitude encore, cet espace dans lequel ne pas savoir qui je suis, d'où je viens, où je vais, dans quel but, était permis et possible. Avouable.
Il n'était pas d'ici, mais il n'était de nulle part.
La capitale australienne était grouillante, vibrante, chantante. Les gens marchaient avec plus de lenteur qu'ils ne l'auraient fait sous la pluie mais le soleil n'empêchait pas les cadres de se presser pour retourner à leurs bureaux après la pause déjeuner. Le bar se vidait petit à petit de ses consommateurs et les costumes, bleus, robes, jeans, désemplissaient progressivement l'espace, ne laissant que les touristes, ce fléau des villes, grappiller nourriture et boisson tant qu'ils le pouvaient, au prix le moins cher possible, sans se préoccuper la qualité que les plats qu'ils croyaient déguster pouvaient avoir. Le touriste voulait toujours manger les spécialités du pays, mais il refusait catégoriquement de trop dépenser. Croyant bien faire, les villes avaient alors développé des bas de gamme de leurs plats typiques, dénaturant le goût réel au profit de l'économie, du développement, de l'enrichissement, ces mots qui donnaient au visage un sourire un peu étrange, biscornu, tordu : l'appât du gain.
Il n'était pas un travailleur, il n'était pas un touriste. Brisbane se dévoilait à lui pour la première fois et Camille ne pouvait qu'en admirer ses plages, grimacer légèrement face aux immeubles qui s'élançaient à perte de vue dans le ciel, bordant les côtes.
Lui n'avait jamais été habitué à ces monstres d'architecture. De son enfance jusqu'à sa majorité, il avait été bordé par les murs rouges et les façades orangées des bâtiments de Bologne. Ses pieds avaient longtemps foulé les pavés italiens, se laissant porter de place en place, sous les portiques légendaires de la ville, glissantes lors des pluies et neiges, sans jamais connaître l'ombre d'un building.
Il y avait grandi jusqu'à ses dix-neuf ans, avant de s'envoler pour la France croyant, à tort, en être originaire. Sa naissance en Italie, il l'avait toujours sue fausse, car aucun de ses habitants véritables n'aurait pu naître avec son prénom. Ça avait été un handicap. Son patronyme sonnait faux, mal accordé. Comme si on avait cherché à y mêler diverses origines, pour brouiller les pistes. Ou peut-être espérer qu'il y en aurait au moins un de bon, là-dedans. Même son deuxième prénom, italien, lui avait valu d'être surnommé. Toute sa vie dans la ville rouge, il avait rarement été appelé Camille, plus rarement encore Luciano. Un enfant de l'orphelinat avait tôt fait de lui trouver un surnom à partir de Luciano, plus court, plus moderne, plus adapté : Luca. Peut-être avait-ce été son seul vrai patronyme, celui dans lequel il avait un tant soit peu de sa personnalité et de son histoire. Car il n'avait que des prénoms hétéroclites dans lesquels il ne se reconnaissait pas, ne comprenant pas leur choix, trop incongrus.
N'ayant ni père ni mère, grandissant dans un orphelinat qui n'était ni chaleureux ni critique, il avait ensuite été balloté dans plusieurs familles d'accueil. Personne n'avait voulu de lui, trop silencieux. À huit ans, ils avaient décidé de l'envoyer dans un appartement sans enfants, où il serait le seul accueilli. Mais leur tentative pour le rendre sociable avait échoué et peu de temps après il découvrait une maison remplie de gamins courants de partout, où il avait pu trouver des amis et des rires. Le père avait reçu une promotion pour les Etats-Unis. Ils avaient déménagé. Tous les orphelins avaient une fois de plus été dispatchés. En soi, n'avoir ni mère ni père n'avait jamais dérangé Luca. Qu'il ait grandi en orphelinat et familles d'accueil, ça ne l'avait pas poussé à se représenter comme une victime. Il avait toujours accepté cela en s'épanouissant du mieux qu'il le pouvait, en nouant des liens avec les autres enfants, s'attachant à avoir des amis, des passions, des envies, des désirs, des rêves. Son seul mal-être était toujours venu de son identité. De ne pas savoir d'où il venait. Pourquoi Camille, Luciano, Solal ? Du français, de l'italien, du juif. Rien n'excluait qu'on soit un juif italien et français. Cependant, en tant que pupille de l'État, ces noms lui avaient été donnés. Seulement il le savait : aucun Italien ne l'aurait appelé Camille. Il avait donc toujours supposé que Camille était son prénom, le véritable, celui que que sa famille biologique lui avait attribué avant de l'abandonner. On trouvait en Italie des Camillo, des Camilla, mais « Camille », c'était étonnant. Il n'y avait qu'en France réellement que ce prénom était donné, parfois, pour des garçons, et c'était à l'origine un prénom masculin. C'est ce qui l'avait toujours conduit à penser que ses parents étaient Français. C'est ce qui l'avait poussé, dès la fin des cinq ans de lycée italien, à filer pour Paris. L'avantage d'être orphelin, c'était qu'on avait des bourses.
Le jeune Solal n'avait jamais rien trouvé concernant sa famille en France. Il se heurtait, non seulement à l'administration qui n'était pas toujours concilliante, mais aussi et surtout à un nombre incalculable de vaines recherches.
Il n'abandonnait pas. Il n'avait jamais abandonné.
Multiplier sa personnalité, déclencher des émotions insolites à soi-même, éprouver des sentiments si fortement qu'ils en semblaient vrais, déployer de l'énergie, donner vie à un autre que soi, avoir une histoire, savoir qui je suis, d'où je viens, où je vais, dans quel but.
Se faire brigand avant de devenir amoureux transi, être page et se dévoiler magicien, troquer ses vêtements de juge pour ceux du vieillard, étourdir ses inquiétudes dans des personnalités, ne plus savoir si elles sont vraies ou fausses, jouer, jouer pour se donner une existence, jouer pour croire être quelqu'un, quelqu'un qui sait qui il est, quelqu'un qui a des origines et un passé, un futur et un destin.
Les pieds sur le plateau, son corps bouillonant de sueurs froides, la voix qui sonne comme un cri, une réponse.
Ses années au Théâtre National de Strasbourg avaient été des plus belles de son existence. Il avait réussi le concours après avoir étudié un an à la Sorbonne en théâtre.
Il était comédien, il incarnait des rôles, des rôles qui avaient des vies définies. Peut-être une manière de se rassurer, de s'approprier ses propres noms par l'intermédiaire du public. Ou simplement pour vivre d'une passion.
Il avait foulé les plateaux de théâtre jusqu'à ses vingt-cinq ans, revenant deux fois seulement au bas de la scène pour assister à la mise en scène de deux pièces. Il aurait pu continuer sa vie de comédien ou bien se prendre au jeu de la création et devenir metteur en scène, continuer à être un acteur direct du spectacle vivant.
Mais une lettre avait tout changé. Venant tout droit d'Italie, après des années de bataille, il avait obtenu un nom. Ce nom-là, c'était celui qui lui dirait qui il était. Grâce à cet homme, il allait pouvoir connaître ses origines. Camille n'avait pas tardé à l'appeler, tout comme il avait été rapidement déçu. Il avait une partie de la réponse mais elle le démunissait encore plus de son patronyme qu'il eût été possible. Il s'appelait Camille parce que sa mère ne savait pas comment l'appeler. Parce que sa naissance n'était pas prévue. Une infirmière, amoureuse alors d'un Français nommé Camille, lui avait suggéré ce prénom. Perdue, affolée, fatiguée, la jeune mère avait hoché la tête. Pour en finir. C'était ainsi que son fils interprétait les paroles du médecin. Elle avait dit oui à cette proposition pour être tranquille, être débarrassée de toute cette histoire. Oui, allez, appelez-le Camille si vous voulez, moi ça m'est égal. Son prénom n'avait donc été qu'une sorte de concours de circonstance stupide. Il avait encore moins d'âme qu'au début de sa vie. Luciano Solal, c'était ce même médecin qui les avait choisis. Parce qu'il aimait bien. Et qu'étant né en Italie, il ne pouvait se résoudre à lui laisser Camille comme prénom, étant sûr qu'il y vivrait, puisque par la fugue de sa mère, il devenait pupille de l'État.
L'homme n'avait pas clairement dit à Luca que sa mère avait fugué de l'hôpital. Cela, Camille l'avait deviné. Il avait trouvé des explications plausibles aux zones d'ombre, à travers les informations qu'il avait glannées au long de ses recherches. Mais c'était loin d'être fini. Il ignorait toujours d'où il venait, et tant qu'il ne le saurait pas, il ne pourrait jamais être certain de qui il était.
C'est en comparant des entrées et venues dans le pays, en amadouant une jeune infirmière de l'hôpital qui lui avait permis de jeter un œil au registre des naissances de 1985, qu'il avait fini par découvrir le nom de sa mère. La pauvre fille. Elle était arrivée en croyant à une crise d'apendicite et il s'était avéré qu'elle était enceinte. Elle avait juste eu le temps de donner son prénom et quelqu'un avait eu la bonne idée de noter l'organisme avec lequel elle était venue en Italie. Une bête colonie de vacances, par ailleurs. À seize ans, qu'elle y vienne seule aurait été encore plus étrange, et il n'aurait jamais pu trouver son nom de famille. Camille avait réussi à contacter l'organisme de la colonie, à leur demander leurs archives. C'était vieux. Il n'aurait jamais pensé les obtenir. Il n'aurait jamais pu non plus si l'un des enfants de la colonie n'avait pas eu la bonne idée à l'époque de manquer de se noyer à la piscine, obligeant la rédaction d'un rapport, nommant les personnes présentes en plus de ce qu'il s'était passé, comprenant sa mère.
Il avait trouvé sa mère, il reprit ses études. À la Sorbonne de nouveau, il put accéder directement à la troisième année d'une licence qui lui permettrait d'être intervenant artistique dans les hôpitaux.
Tout ça, à vingt-sept ans, pour débarquer ici à Brisbane, afin de commencer son nouveau métier dans un programme qui visait à soutenir les enfants autistes, installé pour l'heure à la terrasse d'un café. Il n'avait eu de cesse de bouleverser ses habitudes, toujours ayant dû partir d'un endroit pour aller dans un autre, sa vie suivait des mouvements continuels qui se croisaient, se recroisaient, se séparaient, en rattrapaient un autre. Il bondissait d'une chose à une autre, saisissant au vif ce qui l'intéressait, filant de l'Italie pour la France, de la France pour l'Australie, se transformant, changeant son quotidien, troublant sans arrêt les habitudes qu'il prenait peu à peu pour s'aggriper au vol à une destinée différente. Il ne se posait pas de question, il faisait ce qui lui semblait nécessaire, ce vers quoi il se sentait appelé. Le théâtre, il aimait ça. Les enfants, il en avait toujours gardé une affection particulière qui l'avait incessament mené à les protéger, d'une façon ou d'une autre. Il avait d'autres passions encore. Rien n'était dit que ce travail était définitif, ni cette ville. Camille n'avait pas appris à rester fixé sur un même point. Il avait été obligé de changer, contraint de s'adapter rapidement. Il ne pouvait plus faire marche arrière, il était tenu par les chamboulements de la vie. Brisbane, c'était une étape en plus. Mais c'était celle qu'il attendait depuis toujours.
Toute sa vie il avait cherché. Maintenant que c'était là devant lui, qu'on l'avait dépouillé de sa quête, il ne savait plus exactement ce qu'il devait faire. Elle était inattendue, elle était presque un espoir. Une concrétisation. Pas vraiment ce qu'il avait espéré. Mais peut-être était-ce mieux, il ne pouvait pas le dire. Quoiqu'il en soit, à un moment ou un autre, il devrait l'approcher. Aller lui parler. Cette jolie jeune femme était ce qui lui restait. Mais avant de faire quoique ce soit, il s'emploierait plutôt à la connaître de loin. L'espionner, si vous préférez. Ce n'était pas de cette façon qu'il le voyait. Il voulait être sûr de ne pas se tromper avant de s'immiscer dans sa vie. Elle. Jordan Diana Burridge.
∇ – Terminus.
Bon, ok, en fait, appelez-moi
Gaby , et je suis
majeure, d'ailleurs, je suis
une fille. J'ai découvert JTP via
Jordan chérie détestée d'amour, et je dois avouer que
ça a l'air cool (a). Je serai présente
seulement le week-end dès le 4 septembre, avec mon sexy avatar qui est
Adam Brody. Voilà voilà, j'ai un dernier mot :
à la base je devais venir avec Karen Gillan que j'aime d'amour, la meilleure la plus géniale la rousse la plus sublimissime la fantastique et je veux toujours mais... J'me suis dit que des gars sur les forums c'était toujours en manque et j'ai pensé à Adam. Jordan a eu raison de moi. Elle sait que je résiste jamais à ses scénarios. (Voilà, c'était un dernier mot un peu long pas super utile. Mais j'avais envie.
)
∇ – code bottin
- Code:
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[b]Adam Brody[/b]