∞ ( ) Elle pense ce qu’elle dit, chaque mot. Sa mère l’a abandonné, et son père s’est à peine s’il pose le regard sur elle et la salue. Vivre seule ou avec son père ne ferait aucune différence. Elle ne le voit jamais, ne mange jamais avec lui. Il paye, c’est tout. Et tant mieux La blonde se met, l’air de rien, à légèrement draguer Chanelle, qui la regarde amusée, mais en silence. Refroidie par sa réaction, Ray arrête, se contentant alors de boire en silence. Avec quelqu’un d’autre elle aurait continué, très probablement, mais pas avec Chanelle, aller savoir pourquoi d’ailleurs. Ses yeux bleus ne cessent de l’observer, à la dérobée. Puis elle enchaîne sur les garçons, et la blondinette commence à décrire celui sur qui elle craque. Jäyan. Quand la danseuse lui demande son prénom, Raiponce hésite un peu, après tout, elles ne sont pas réellement amies, et elle a toujours cette peur, ancrée en elle. « Il.. il s’appelle Jäyan. » fait-elle d’une voix timide et basse. Elle lui jette un petit coup d’œil pour voir sa réaction, le connaissait-elle ? « C’est quoi ce sourire ? » Elle fait mine de bouder avant d’éclater de rire. « Faut le voir pour comprendre. C’est impossible de ne pas le trouver attirant. » Elle baisse les yeux, et observe son verre à moitié plein, ou à moitié vide, selon l’avis.

•• Tu ressens une certaine jalousie. Elle, elle peut les voir. Se réconcilier avec eux. Même si ça semble dur, leur pardonner. Toi, tu ne peux rien faire. Tu tuerais pour pouvoir t'engueuler avec eux. Oui, tu crèverais pour qu'ils soient toujours là. Tu décides de penser à autre chose, ta main se crispant un peu sur ton verre. Tu reprends une gorgée et commande d'un signe un nouveau verre. Tu ne réponds pas à sa tentative de séduction. Certes, ça ne te dérangerait pas. Mais toi, t'es pas comme ça. Tu dragues pas à droite à gauche. Tu t'amuses pas avec ça. Question de principe, on te changera pas. Puis tu lui demandes le nom de ce jeune homme qui exerce tant de fascination pour la blonde. Tu prends ton verre que le barman t'emmène et prends une gorgée. En entendant le nom, tu t'étouffes presque et reposes ton verre brusquement sur le comptoir. Tu la dévisages. Y avait combien de chances pour qu'elle parle de lui, hein ? Une chance sur tous les mecs présents à Brisbane. Quelle chance. Ta gorge se noue et tu n'entends même pas les paroles qu'elle dit après. Tu détournes le regard. « Oui, je... je le connais. » Vite, dire un truc. D'où le connais-tu déjà, à la base ? Ah oui ! « Il était avec moi au lycée. » Tu reprends une contenance, plongeant le nez dans ton verre pour ne pas affronter son regard.

∞ Elle ne connait pas l’histoire de Chanelle, ne sait rien à propos d’elle, elle parle donc sans réfléchir. Ses parents, elle les échangerait sans soucis. Elle pourrait s’en passer. Déjà y’en avait plus qu’un alors bon… Jamais elle n’arriverait à pardonner sa mère de l’avoir abandonnée comme ça, lâchement. Dans une dernière longue gorgée, elle vide son verre, et en recommande un nouveau en même temps que Chanelle. « Tu bois souvent comme ça ? » Ray est légèrement inquiète, à voir sa descente qui devient de plus en plus rapide.
Aux vues de sa réaction, elle le connait. Plus que Raiponce ne le pensait. Enfin, elle ne savait même pas qu’ils se connaissaient. Elle cherche son regard, sans réussir. « Euh, Chanelle, ça va ? » Elle essaye de comprendre, quand soudain, une idée pointe le bout de son nez dans le cerveau de la blonde. « Oh non. Toi aussi ? Tu craques totalement, toi, tu l’aimes ? » Vu comment elle s’était étranglée et avait trouvé vite fait un truc à dire, Ray en était sûre. Elle poussa un énorme soupir. Et merde quoi. Il fallait toujours que ça lui arrive à elle ce genre de truc. Elle se ‘lie d’amitié’, certe une amitié précaire, riquiqui, à peine naissante, mais Raiponce commençait à bien apprécier la petite Chanelle, et puis un truc du genre arrivait. Elles étaient intéressées par le même gars. Youpi !

•• L'alcool t'aide un peu à faire face à tout ce qui t'assaille soudain. Mais tu ne montres rien. À sa question, tu relèves tes yeux d'émeraude vers elle, plongeant dans son regard. « Pas vraiment. » avoues-tu en observant ensuite ton verre. « Mais honnêtement, je m'en fiche. » Comme pour confirmer tes paroles, tu prends une gorgée, comme avec défi. Personne n'a jamais été là pour te cadrer, c'est pas aujourd'hui que ça va changer. Ah, Jäyan, Jäyan, Jäyan. Non mais... non mais quelle idée d'avoir eu une réaction si traître ! Stupide va. « Oui oui ça va, j'ai avalé de travers. » Elle ne te croira pas, tu le sais, mais tu t'en fous. Elle n'osera pas te contredire, car ta voix est nette et claire. Puis, elle le dit. Tu fronces les sourcils et comme révoltée, tu la dévisages plusieurs secondes avant de lâcher : « Si je l'aime ? T'es folle ou quoi ? » Tu te mets même à rire, comme pour prouver l'hilarité de ses propos. Toi, l'aimer ? Hors de question. Pas vraiment disons. 'Fin en fait, tu n'en sais rien. Tu serres les dents. Reprends une gorgée. « Je le connais, c'est tout. Il est attirant, oui. » Tu ne la regardes pas, laissant tes yeux verdoyants remonter vers ledit Gerome, le Barman. Tu l'observes avec un fin sourire, qu'il s'empresse de te rendre. Comme si tu voulais te retirer le visage du beau brun de la tête.

∞ Sa réponse effraye un peu Raiponce, qui n'est qui pas habituée à boire avec des gens, qui eux, ne le sont pas. Et Chanelle lui avoue ne pas être habituée. Si elle boit trop, la blonde ne pense pas pouvoir beaucoup l'aider, vu déjà les nombreux verres qu'elle a bu, c'est pourquoi elle boit plus lentement le verre qu'elle vient de commander. « Je veux pas être chiante ni quoique ce soit, mais fait attention quand même, ralentit un peu le rythme. » Ray déteste quand on lui dit ça, mais elle comprend enfin pourquoi elle avait souvent droit à cette phrase. Être l'autre personne, ça peu foutre les jetons, parce que tu es responsable de celle qui boit de trop. Avalé de travers. Bien sûr. Cependant elle ne dit rien, la laissant continuer. U air un peu amusé étire ses traits quand Chanelle la dévisage. « Probablement, mais je suis certaine de ce que j'avance. Vous devez être très proches pour que tu réagisses comme ça. » Elle hausse ensuite les épaules. « De toutes façons, ce ne sont pas mes affaires. » Elle observe toujours la danseuse, essayant de comprendre sa réaction, tout en buvant de petites gorgées.

•• Toi aussi tu veillerais sur quelqu'un d'autre si celui-ci buvait comme tu le fais. C'est seulement ton troisième verre, quand même. Et là donc sur le moment, tu prends ses paroles négativement. Tu relèves ton regard lunatique vers elle. « Bon écoute, je sais ce que je fais ok ? Quitte à dormir ici, j'en n'ai rien à faire. » Ta voix est un peu sèche. Un peu brusque. Tu n'as pas l'habitude qu'on s'inquiète pour toi. Tu n'as pas l'habitude qu'on s'intéresse à toi. Alors, ça te surprend. Mais ça n'est pas méchant, tes mots ne sont pas violents. « Si par "très proches" tu veux signifier qu'on a couché ensemble, alors oui, on est très proches. » répliques-tu directement à la fin de ses paroles. Tu n'as pas honte de le dire, et peut-être qu'ainsi, ça lui fermera le clapet. Oui, tu as couché avec lui. Tu éloignes tout souvenir lié à Jäyan de ton esprit, car ton rythme cardiaque s'emballerait sinon sans aucune raison. Tu te reportes sur son verre aussi en soupirant. Toi qui avais lancé ce sujet pour détendre l'atmosphère...

∞ « Aux risques de me répéter, rentres tes putains de griffes Chanelle. Je m'inquiète, c'est tout. » Elle n'est pas vexée, juste étonnée, et interloquée. Mais pourquoi elle réagissait de cette façon alors que la blonde tentait juste de l'aider? Elle ne comprenait plus. « Si tu dors ici, je pense que ce gars-là, le barman, il va te sauter dessus. Et j'ai pas envie qu'il le fasse, il a l'air louche. » fait-elle sincèrement tout en jetant un coup d'oeil à Gerome, qui n'avait d'yeux que pour la danseuse. Pour un sujet sensé être discuter entre amies, et détendre l'atmosphère, entre elles deux, ça n'allait pas. Ça avait totalement raté, et ça avait tendu d'autant plus l'atmosphère. « C'était pas ce que je voulais dire non. » Mais au moins, elle était fixée, ils avaient couchés ensemble La blonde nota son soupir, et l'admiration de son verre, et préféra ne pas insister. « Bon, je pense qu'il vaudrait mieux changé de sujet... T'as un animal? » On ne pouvait pas se battre sur le sujet des animaux, n'est-ce pas?

•• Mais c'est pas comme ça qu'il faut s'y prendre avec toi. Plus on te touche, plus tu te rétractes. Plus on te brusque, plus tu te renfermeras. Tu t'étais un peu ouverte avec elle, mais à présent, sa réplique te renferme encore plus. Véritable huître, tu n'affiches qu'un simple visage indifférent. « Eh bien, ne t'inquiètes pas. » Ta voix s'est radoucie, mais elle est étroitement neutre. Contrôlée. À ses mots, tu relèves les yeux vers ledit Gerome que tu fixes sans expression non plus. Tu tournes la tête vers Raiponce et affiches un sourire mesquin. « Tu crois que j'suis du genre à me laisser faire peut-être ? Ça fait huit mois que je bosse ici, je pense que j'en ai appris les principales choses. » Tu détestes qu'on te dise quoi faire. Et surtout comment le fait. Tu t'es toujours débrouillée seule. Tu n'as besoin de personne. Tu hausses les épaules. Au moins, elle le sait. Mais la curiosité te pousse à demander une dernière chose sur le sujet. Tu te souviens qu'elle t'ait dit qu'elle l'a embrassé. Pourquoi cette jalousie en toi, Chanelle ? « Et toi, d'où le connais-tu ? Pour le trouver "le plus bel homme qui existe", tu dois bien avoir quelque chose à raconter dessus toi aussi. » Une fois de plus ton ton est neutre. Tu ne veux pas lui montrer comme ça t'affecte, alors tu te protèges. Tu as toujours les yeux baissés sur ton verre lorsqu'elle change de sujet. « Ouais, un chat. »

∞ La blonde soupire en se mordant la lèvre, elle a dit quelque chose qu’il ne fallait pas et s’en rend bien compte. Cependant elle ne sait pas comment faire marche arrière. Elle ouvre la bouche, puis la referme, ne trouvant vraiment pas quoi dire qui pourrait faire oublier à Chanelle ses paroles. Le regard de la danseuse passe sur Gerome, avant de se poser sur elle, un sourire mesquin sur les lèvres. « Absolument pas, mais sous l’effet de beaucoup d’alcool, tu ne sais plus ce que tu veux. » Ca parle d’expérience, c’est à peu près tout les soirs comme ça pour la blonde, elle boit, elle boit, elle boit, et se rentre avec des inconnus, se réveillant le matin avec un mal de crâne, et nue comme un vers. Elle n’est pas contre tout ça, évidement, mais parfois, elle regrette d’avoir commencer à sortir tellement, d’être devenue presque dépendante de ça. « Je peux te demander quelles sont ces principales choses ? » Demande-elle, curieusement. Chanelle pose soudain la question, comment elle connait Jäyan. Un peu gênée, la blonde détourne le regard. « De la boîte de nuit, j’y suis souvent, et il est barman là-bas donc on se croise. » Ils font même plus que se croiser, mais ça, elle préfère le taire. « Oh c’est cool, il s’appelle comment ? » Elle cherche son regard, avec un fin sourire sur les lèvres.

•• Tu braques tes yeux verts sur elle. L'observe. La décrypte. Que croit-elle ? Que parce qu'elle fait des erreurs, que parce qu'elle tombe dans le panneau, toi aussi ? Ton visage reste fermé. Elle s'en remet sûrement à ses propres expériences. Te prenant pour la frêle petite et fragile lycéenne à laquelle tu ressembles sans doute encore. « Raiponce, j'ai bu trois verres. C'est pas pour ça que je vais me laisser violer. Si toi ça t'arrive, j'en suis navrée, mais ça marche pas comme ça avec moi. » Et tu le sais. Bien que tu ne tiennes pas l'alcool, t'es pas non plus une petite novice. Tu bosses ici tous les soirs, et t'as toujours su t'en sortir. Alors qu'elle aille au diable avec ses leçons de morale. Tu soupires. Parce qu'elle veut des preuves en plus ? Bon elle est venue te faire la morale & passer un questionnaire digne d'un flic ou quoi ? Si c'est ça qu'elle veut, elle peut aller voir ailleurs. Tu n'aimes pas cette discussion, et la façon qu'elle a sûrement de croire qu'elle est une référence. « Secret défense, désolée chérie. Et cesse de suite l'interrogatoire si tu veux pas que j'aille m'enfermer en coulisse, j'suis pas venue boire un verre pour ça. » Ton ton est néanmoins moins froid, comme amusé. Tu fais un clin d'oeil au dénommé Gerome qui te renvoie un sourire. Peut-être croit-il lui aussi qu'il a sa chance. Comme tous ici dès que tu apparais en tenue légère. Quels crétins. « Et c'est tout ? Tu m'as parlée de l'effet que ça te faisait quand il t'embrassait, t'as le droit de me dire que vous avez couché ensemble, j'vais pas te bouffer. » lances-tu avec un sourire mesquin et amusé. Bien qu'au fond, tu crèves d'envie qu'elle te dise qu'il ne s'est rien passé entre eux. Si seulement. « Simba. » réponds-tu avec un petit sourire simple. « Tu en as un toi ? »

∞Le regard de Chanelle sur la blonde la dérange étrangement. Et elle se détourne, reposant ses yeux sur son verre. Elle aurait du se taire, comme depuis quelques minutes aux vues des réactions de la danseuse. Elle ne la pense pas plus fragile qu’une autre, ou plus manipulable, elle s’inquiète juste qu’elle se fasse avoir comme Ray quelques années avant. Sa gorge se noue en entendant ses propos. Chanelle la prend vraiment pour une trainée enfaite. Comme la plus part des gens de la ville. « Avec moi non plus ça ne marche pas comme ça tu sais. » dit-elle d’une voix froide en plantant ses yeux dans les siens. « Faut pas juger sur la réputation des gens. » Elle boit une gorgée, et observe la salle d’un regard vague. « Oh tu sais, tu peux y aller si ma présence te dérange tant que ça chérie» Elle lève ses yeux bleus au ciel en la voyant clin d’oeiler (ce mot existe, bien sur ! ) Gerome. « Je ne parle pas de ce genre de chose à des inconnus, désolée. » Ainsi elle clôt le sujet, en espérant que Chanelle ne revienne pas à la charge avec ses questions sur le beau Jäyan et Raiponce. Parce qu’au fond, qu’elle était leur relation ?...
« C’est chou comme nom » Simba, comme dans le Roi Lion. Plutôt cool comme prénom. Elle secoue négativement la tête à sa question, avec un petit sourire triste. « J’en avais un, mais il a disparu du jour au lendemain, et on ne l’a plus jamais revu. Il s’appelait Kinder. » Ah, encore des années après cette boule de poils manque à la blonde, il était le seul de la maison qui l’aimait encore après la mort de Rose.

•• Non, tu ne juges pas. Jamais. Tu ne te permettrais pas. Jamais. Mais si elle parle, c'est bien qu'elle connait, qu'elle n'aille pas nier son expérience à présent. Une traînée ? Jamais. C'est elle qui juge, oui. Tu n'es pas comme ça. Sa voix froide te fait frémir et tu détournes le regard, soudain affaiblie. Tu ne réponds rien. Ça sert à rien de toute façon. « J'juge pas sur ta réputation, Raiponce. J'te connais pas vraiment, donc j'peux pas, tu vois. » murmures-tu doucement, sans la regarder, comme blessée par ce qu'elle a pu croire de toi. Tu soupires doucement quand elle réplique ça. Toujours cette manie d'inverser la situation. C'est quand même pas toi qui est venue pleurer dans ses jupes sur tes malheurs, pourtant. Toi, tu n'as fait que l'écouter. La conseiller. Essayer, peut-être, de la soutenir. Sympa le remerciement. Mais tu n'attendais de toute façon rien en échange. Tu n'es pas comme ça non plus. Ta gorge se noue et tu effaces un nouveau frisson en entendant sa réponse. Une inconnue. C'est donc tout ce que tu représentes pour elle ? Tu ne réponds rien, car sa remarque t'as blessée. Les larmes aux yeux, trahissant ta fragilité à fleur de peau, tu ne la regardes pas, accusant le coup de ses paroles. Une inconnue. Une putain d'inconnue. Tu inspires à fond pour refouler tes larmes. Tu vas pas pleurer. Pas pour ça, pas devant une inconnue, tiens. Elle te dit que son animal a disparu il y a longtemps. Tu hoches simplement la tête, encore blessée par sa pique précédente. La mine peinée, tu regardes simplement la salle. Fallait pas te faire trop d'illusions, Chanelle. Après-tout, ça fait des années, et des années que tu n'es que ça aux yeux des autres. Une inconnue.

∞ Elle la voit détourner le regard, en silence. Et elle fronce les sourcils sans comprendre directement. Son ton, il avait été froid, limite méchant. Une nouvelle fois, elle se rend compte qu’elle a gaffé, profondément gaffer. Et elle s’en veut. D’une certaine façon, elle s’est quelque peu attachée à Chanelle, en si peu de temps, ça parait dingue, mais c’est le cas, elle n’est plus une inconnue comme elle l’avait si bien dit. Elle passe sa main dans ses boucles blondes en soupirant. « Écoute Chanelle, je voulais pas… Je voulais pas te vexer ou te blesser, ou quoique ce soit, mais, tu sais, beaucoup de gens me prennent pour… pour une trainée, tout ça, et c’est peut-être vrai, d’une certaine manière, mais c’est blessant, et j’ai pas envie que tu penses ça de moi. Me demande pas pourquoi, parce que je sais pas exactement mais… Le courant passe bien, étonnement, entre nous. Et j’arrête pas de faire des boulettes, et je parle trop, je fais ça quand je suis un peu nerveuse. Non pas que je sois nerveuse mais… » Elle s’arrête subitement, et détourne les yeux, les joues rosissant à vue d’œil. Elle soupire à nouveau, et se met à tripoter ses mains nerveusement. Elle parle trop, elle dit n’importe quoi, et elle va se prendre un vent complet et total. « J’veux pas parler de Jäyan pour une simple et bonne raison, je sais pas quoi en dire, et je vois que ça te touche. » chuchote-elle, en se demandant si elle l’entendrait à cause du bruit environnant. Elle la regarde, et voit des larmes faire briller ses yeux. Son cœur se serre, et elle lève la main, pour toucher sa joue, avant de s’arrêter en chemin, et de la faire retomber sur sa cuisse. « Chanelle, tu.. tu veux un autre verre ? » Le remède miracle de Ray contre les larmes.

•• Introvertie, tu as préféré te taire. Tu ne déballes que rarement ce que tu penses, ce qui te ronge. Et donc, une fois n'est pas coutume, tu as plutôt choisi le silence. Mais elle doit s'en rendre compte, car elle commence un long monologue. Monologue parce que tu ne lui réponds pas. Pas de suite en tout cas. Tu reprends une gorgée, mais celle-ci te brûle la gorge. Douce sentence. Tu ne veux pas qu'elle s'en veuille. Même si ça t'a blessée, tu ne veux pas que quelqu'un s'en veuille... pour toi. T'es la seule coupable. En fait, t'aurais pas dû naître. Ça aurait arrangé beaucoup de monde. Tes parents seraient p't'être pas morts, qui sait. Personne n'essaierait de détruire le couple de ta soeur. Tu serais de fardeau pour personne. Et Jäyan serait sauvé. Parce que tu sais que tu détruis tout ce que tu touches. Plus d'illusions dans la vie de la petite Marchal. Tes yeux sont posés sur la foule. Qui se déhanche. Insouciante. « J'te prends pas pour une traînée, Raiponce. » Tu tournes la tête vers elle. « J'me permettrais pas de penser ça de quiconque, encore moins de toi. » réponds-tu franchement, sérieuse, avant de détourner de nouveau ton regard. Tu finis ton verre, sans esquisser de nouvelle grimace. « T'occupes pas de ça. J'veux juste savoir, c'est tout. » Ta voix est calme. Encore une fois, contrôlée. Tu ne vois pas son début de mouvement. Tant mieux. Tu ne veux pas de pitié, tu ne veux pas faire de la peine aux autres. Tu clignes plusieurs fois des yeux et adresses un sourire amusé à Raiponce. « Je croyais que je buvais trop déjà..? Non, merci c'est gentil, mais j'pense que ça suffira pour l'instant. » finis-tu par répondre.

∞ Et elle commence à se lancer dans des explications, un monologue, rapide, nerveux, et qui est légèrement sans aucun sens. Elle parle, parle, parle, sans s’arrêter ne serait-ce que pour reprendre sa respiration. Elle s’en veut d’avoir blessé Chanelle, ou d’avoir dit quelque chose de travers, qu’elle aurait pu avoir mal interpréter. Et elle a l’air de lui pardonner, un peu du moins. Ses yeux bleus cherchent ceux de Cha. « et pourtant. » dit-elle tristement, même si les paroles de la danseuse lui vont droit au cœur, elle sait qu’elles ne sont pas vraies, enfin peut-être pour elle si, mais Ray ne se berce pas d’illusion, elle sait ce que le reste des gens de cette ville pense d’elle, ce que les hommes disent d’elle. Fille facile. Ce qu’elle est, sans aucun doute, mais ce n’est pas vraiment par choix, elle en a besoin d’un certain point de vue. « Il me plait, je pense, enfin pas que physiquement tu vois… » chuchote-elle, comme si c’est un secret d’état. S’en est un en même temps, Ray vient d’avouer avoir un boentje (si tu sais pas ce que ça veut dire – ici )pour quelqu’un. Ce qui est une nouvelle pour la blonde, jamais elle n’a apprécié un homme, parce que apprécié vient forcément sur s’attacher, s’attacher sur aimer, et aimer, perdre. Chose que la jeune fille ne veut plus. Plus jamais. Donc, pas d’attache, aucune. Elle hausse les épaules avec un air d’ange. « Et alors, l’excès n’est pas tout noir tu sais. » Elle lui fait un sourire entendu.

•• Tu la regardes toujours. Tu tentes de la décrypter. Pourquoi dit-elle ça ? Est-il donc possible que d'autres personnes que toi aient une si basse estime d'eux-même ? Comme toi. Tu fronces légèrement les sourcils. « Pourquoi tu dis ça ? » demandes-tu alors, intriguée. Pour toi, personne ne devrait avoir une mauvaise impression de soi-même. Plus facile à dire qu'à faire, hein Cha' ? Puis, tu lui demandes vraiment qui est Jäyan pour elle. C'est important pour toi. Très. Trop, tu le sais. Quand elle te répond, ton estomac se serre et une forte douleur te prend à la poitrine. Tu ne montres pourtant rien. Tu regardes ton verre. Tu fais bouger les quelques glaçons qu'il reste dedans. Le bruit te détend. T'empêche de penser. De penser que Jäyan lui plait. Lui plait beaucoup. Beaucoup trop à ton goût. Oui, qu'elle s'en est peut-être amourachée. Comment lui en vouloir ? Comment ne pas tomber sous son charme aussi ? Tu relèves tes yeux verts vers elle. « J'avais donc raison, au début. T'es entichée. » Tu tentes un fin sourire. Tu esquisses un sourire amusé. « Hé, 'faut savoir dis donc. Je bois, tu me dis qu'il faut plus. Et là tu me pousses à reprendre un verre alors c'est ça ? » Tu lui fais un petit clin d'oeil, toujours pas décidée néanmoins à en prendre un de plus. Trois, c'est peut-être assez, non ? Ta tête tourne déjà et tu sais que tes idées ne tarderont pas à se flouter elles aussi.

∞ Elle détourne les yeux en entendant sa question. Il est vrai que tu n’as pas une haute opinion de toi. Elle est carrément basse, proche du niveau zéro. A partir d’un moment, tu n’as plus eu aucun contrôle sur toi-même, sur ta vie, et tu t’es laissée aller, et voilà comment tu es devenue. « Parce que c’est vrai, voilà pourquoi. » soupire-elle doucement. Elle ne voulait pas commencer à débattre là-dessus, s’expliquer, tout ça, elle n’en avait ni la force, ni l’envie. Puis Chanelle réussit à lui tirer une explication, quelques mots à propos de Jäyan. Elle ne savait pas quoi en penser, elle ne savait pas ce qu’il y avait entre eux, elle était totalement perdue. Elle l’appréciait, il l’avait aidé, rassurée, et elle s’était livrée à lui avec une facilité déconcertante, il avait réussi à lui faire raconter tout, il avait sécher ses larmes. Evidement, ça créé des liens ce genre de moment. « Probablement enfaite, tu as raison. » Elle passe une main dans ses cheveux. « Mieux vaut que je l’oublie vite fait hein. » dit-elle avec un faux sourire. L’oublier, passer à autre chose, et ne pas s’attacher. « On peut dire ça comme ça oui. Puis, tu carbures aux vodka-pomme, c’est pas ce qui te fera tourner la tête le plus vite il me semble, donc bon. » Elle sourit, et finit son verre, hésitant sur le fait de prendre un autre ou pas.