•• Encore un soir à vivre sous la soumission de ce contrat. Quelle plaie cette histoire. Elle le sait. Elle sait que c'est Séraphin qui a monté tout ça, pour la faire sombrer. Parce qu'il sait que ce n'est absolument pas son genre d'aller dans un club de striptease. Alors y danser, vous imaginez bien... La tête basse, fixant le sol, la petite française marche au pas de course, ne désirant pas être reconnue tandis qu'elle va là-bas. Elle pousse les portes battantes & sans adresser un regard à quiconque, elle s'introduit dans les vestiaires. En voyant la tenue qu'elle doit porter ce soir, que son patron dépose toujours sur son casier, les larmes lui montent aux yeux. Elle inspire à fond pour se reprendre et l'enfile rapidement. Il s'agit d'une jupe ultra courte, rouge sang, d'un haut noir transparent et agressif et de hauts talons noirs. Elle les enfile et va se maquiller. Elle se contemple ensuite dans le miroir. On ne dirait plus elle. Parfois, ça la réconforte. Elle se dit alors que personne ne la reconnaîtra comme ça. Parfois, ça lui fout le moral à zéro. Elle entend la musique qui commence. Ses "camarades" de scène se mettent en ligne et elle se joint aux autres. Comme tous les soirs avant la levée du rideau, elle n'espère qu'une chose : qu'il n'y ait aucun visage connu dans la foule.

∞ Raiponce ne va pas très bien comme très souvent. Elle n’arrête pas de penser à Rosanna, à son père et sa mère. Et comme toujours dans ces cas-là, elle a envie de voir Séraphin, allez savoir pourquoi d’ailleurs parce que cet homme n’est pas le plus gentil, le plus doux, ou encore le plus affectueux du monde, loin de là d’ailleurs. Mais le fait est que lui, il a été là pour elle, pas comme son père. Il l’avait hébergé, un soir, alors qu’elle était totalement défoncée, et puis, elle avait commencé à s’attacher à lui, malgré tout. Elle se met donc en quête du beau brun. Une cigarette aux lèvres, elle se met à fouiller la ville, le cherchant partout, elle va chez lui, dans des bars, des parcs, le tout, sans résultats. Dans l’esprit de la blonde, il reste un endroit où aller, le lieu de travail de Séraphin. Le club de striptease. Elle soupire, et se met en route vers cet endroit où elle n’a jamais mis les pieds. Elle pousse la porte sans aucune hésitation, et s’engouffre dans l’endroit. Ses yeux s’écarquillent, ce n’est absolument pas comme elle le pensait. Des filles se mettent en scène, dans des tenues très… osées dirons-nous. Ray se détourne, et se met en quête de son ami, qu’elle ne trouve nulle part. Elle finit par s’asseoir, et observer les quelques filles danser, et un visage attire son attention, elle ne sait pas d’où mais elle connait cette fille ! Tout le long du show, les yeux clairs de Raiponce sont rivés sur elle, creusant sa mémoire pour trouver à qui appartient ces traits.

•• Le rideau s'ouvre et elles entrent en scène. Chanelle respire une dernière fois & se lance à son tour. Heureusement – ou malheureusement – ses talents dans la danse lui valent souvent de se faire remarquer. Elle a de la technique, de l'aisance sur scène. Elle oublie rapidement le contexte & devient quelqu'un d'autre, laissant tout le reste derrière-elle. Du moins jusqu'à-ce que ses yeux verts se posent soudain sur un visage qu'elle connait. Elle a un mouvement de surprise et se rattrape vite. Elle remarque que la blonde ne la quitte pas du regard. A tous les coups, malgré son maquillage, malgré sa tenue, malgré le fait qu'elle n'a normalement rien à faire ici. Elle rougit mais continue, sentant toujours le regard de Raiponce sur elle. Raiponce. Une fille qu'elle connait comme ça. Mais ce qui les lit, c'est une autre connaissance. Séraphin. Comment lui faire comprendre que ce type est un vrai salaud ? Du moins, c'est l'avis de la petite Marchal. Elle termine alors la première partie & file aux vestiaires, pour se changer. D'habitude entre les deux parties, elle se terre ici, mais ce soir, elle des vestiaires avec tout le monde pour rejoindre le bar et la salle où le monde s'entasse. Elle a enfilé une tenue plus décontractée. Elle trouve rapidement la petite blonde & se place à côté d'elle, consciente qu'elle va lui demander ce qu'elle fout ici. Du coup, elle parle la première. « Hey, Raiponce... qu'est-ce que tu fais ici ? » Ouais, c'est à elle plutôt de lui demander ça mais bon, il faut dire qu'elle n'a jamais vu la miss Evans tourner dans ce coin-là. L'air de rien, Chanelle commande un petit verre au comptoir, comme pour se préparer aux questions.

∞ La blondinette observe la jeune femme, mais bon sang, qui est-ce ? Elle n’arrive pas à trouver. Elle sent le regard de la jeune femme sur elle. Ce n’est donc plus une impression elles se connaissent bel et bien. Quand soudain, en croisant son regard cela la frappe. Chanelle, la belle-sœur de Séraphin. Ses yeux s’agrandissent quelque peu, et Raiponce se demande ce qu’elle fait ici, à danser en petite tenue. Elle paraissait si innocente, si douce,… jamais elle n’aurait cru que Chanelle dansait dans un club de striptease. Jamais.
Elle continue à la regarder, parce qu’il faut l’avouer, elle danse bien, très bien même la jolie Chanelle. Soudain, c’est fini, les danseuses quittent la scène. Ray se détourne, et va au bar, comme à son habitude. La salle est bondée, mais elle n’a pas de mal à se frayer un chemin jusqu’à son endroit préféré. Elle commande un verre de whisky, qu’elle se met à boire en attendant d’apercevoir à nouveau la petite blonde. Elle entend des pas, et la voit arriver. Chanelle s’est changé, et a troqué sa mini-jupe pour une tenue moins provocatrice. Un petit sourire étire les lèvres de Raiponce. « L’envie soudaine de voir des filles danser pardi ! Non, enfaite, je cherche Séraphin, mais ce n’est pas lui que j’ai trouvé… » Elle boit une gorgée et observe la jeune femme avec insistance. « Je te retourne la question Chanelle, qu’est-ce que tu fais ici, à danser ? » Curieuse, mais qui ne le serait pas dans cette situation ? Raiponce se demande bien quelle va être la réponse de la jolie danseuse.

désolée pour le changement de personne, je teste

•• Cela me fait drôle de la voir ici. Et sérieusement, je me demande bien ce qu'elle vient y faire. D'accord, elle est bien plus sauvage que moi comme fille. Mais je ne l'ai jamais vu ici. Et sincèrement, je ne pense pas qu'une fille comme elle puisse s'intéresser... à une fille. Quoique. Au vue de sa réponse, j'ai des doutes. Ah, non, elle doit rigoler. C'est ça ouais. Mais vu que je crois tout ce qu'on me dit, c'est bien trop simple de me charrier. Séraphin. Rien qu'à ce ton, mon visage se ferme et je serre les dents. Si je pouvais, je le réduirais en bouillie. Mais je peux pas, malheureusement, faut dire que niveau force, y a pas photo entre lui & moi. Je pousse un soupire appuyé. Elle sait que je peux pas me le blairer. « Non, en effet, il n'est pas là et bien heureusement. » Combien de fois est-il venu me voir, pourtant, avec ce sourire satisfait et vicieux aux lèvres ? Parfois, j'ai peur qu'il me viole. Bref. Son regard se rive sur moi avec une insistance dérangeante, mais je soutiens son regard. « Si tu veux vraiment le savoir, tu iras justement le demander à ton bon samaritain, ok ? » je réplique sèchement. Un peu trop sèchement, je vous l'accorde, mais je déteste parler de lui. C'est à cause de lui que je suis là, je le sais. Je soupire et lui offre finalement un petit sourire d'excuse. « Désolée d'être agressive comme ça. Hmm.. je t'offre un autre verre ? »

∞ Elle a l’air étonnée Chanelle, de voir Ray dans cet endroit. C’est vrai que ce n’est pas de son habitude, d’aller dans des clubs de striptease. Elle n’y avait jamais mis les pieds d’ailleurs, mais elle savait que Séraphin y travaillait, tout ça, elle avait déjà été devant, à l’attendre, mais jamais dedans. Un sourire amusé se peigna sur les lèvres de Ray quand elle annonça venir pour voir des filles danser. Ce n’était pas le but premier, mais elle en avait quand même profité, il ne faut pas mentir. La jolie blonde avoue donc être à la recherche du beau frère de Chanelle, beau frère qu’elle sait que la danseuse exècre. Pourtant, il n’est pas si méchant comme homme, il n’est pas parfait, et gentil comme gars, mais c’est pas un vrai méchant non plus. Du moins, pas pour Raiponce. Elle écoute parler Chanelle, qui parait sur la défensive, comme à chaque fois qu’on parle de son adoré beau-frère. Mais pourquoi dansait-elle dans le club de Séraphin si elle le détestait à ce point ? Les femmes, toujours si compliquées… Ray buvait son verre, à grandes gorgées, laissant soin à l’alcool de brûler sa gorge. Elle finit par le poser, vide sur la table. ❝ Hey, rentre tes griffes tigresse ! ❞ réplique Ray, en levant les mains, avec un air mi-amusé, mi-choqué. ❝ Je vois que tu le portes dans ton cœur, un truc de dingue !❞ Bon, là, c’est vrai qu’elle cherche à provoquer Chanelle, mais qui a dit que Raiponce était une gentille fifille ? Mais la jeune femme se déride quelque peu, et avec un étonnement qui doit se lire sur le visage de la blonde, elle lui offre un petit sourire. Sourire auquel Ray répond. ❝ Pas de soucis, t’es excusée. Et avec plaisir pour le verre. ❞

•• Pas pour elle. Tiens, c'est justement le problème. Je sais qu'il a une idée derrière la tête, du moins ça me semble impossible que ça ne soit pas le cas quoi. Il ne peut pas juste être gentil avec quelqu'un, c'est pas dans sa nature. C'est ce que Raiponce ne comprend pas, c'est ce que Sinéad ne comprend pas. Bon sang, en fait, c'est ce que personne ne comprend. Sauf moi. J'esquisse un demi-sourire quand elle me dit de rentrer mes griffes. Il est vrai que j'ai tendance à être super agressive quand je parle de lui, ce qui ne me ressemble pas du tout quand on me connaît bien. Je passe une main dans mes cheveux rejetés en arrière, posant mon regard sur le comptoir. « Ouais, vraiment dans mon coeur. » je répète avec un sourire amusé. Elle ne le prend pas mal, ce qui est plutôt chouette, parce qu'elle aurait pu mal réagir, vu sur quel ton je parle de son "ami". Ouais, je sais même pas ce qu'il est pour elle en fait. Si faut, elle se le tape & il trompe ma soeur avec elle. Une de plus ou une de moins, j'ai envie de dire... Elle semble étonnée de me voir sourire. Ben quoi, j'suis souriante d'habitude. Je tourne mon regard vers le barman que j'interpelle d'un mouvement de main. « Deux vodkas pomme s'il vous plait. » Il semble étonné d'entendre de la politesse dans ce milieu hostile, mais ce monde n'est pas le mien & il m'adresse un sourire charmant. En plus, c'est pas raisonnable, je sais. Mais bon, un verre ne va pas me tuer, pas vrai ? Et puis je pourrais plus me détendre sur scène au moins. « Bref, tu viens ici juste pour le chercher ? C'est rare qu'il passe ici, il est associé au patron, mais bon, on le voit pas souvent. » Au fond, j'suis gênée qu'elle sache que je bosse ici. Alors que j'en aurais même pas besoin, ça me dégoûte de devoir faire ce job de force. Je soupire, et prends mon verre quand le barman les dépose sur le comptoir devant nous. « A la notre. » je déclare en prenant une gorgée, grimaçant légèrement.

∞ La blondinette ne se doute pas un seul instant de ce qui se passe dans la tête de Chanelle, pour elle, c’est sans importance, Séraphin est gentil et adorable avec elle, il est là quand elle en a besoin, c’est tout ce qui compte. Elle ne se l’imagine pas autant vilain qu’il ne l’est réellement, ou que la danseuse voudrait lui faire croire. Raiponce part d’un petit rire cristallin quand elle l’entend dire ‘dans son cœur’. ❝ Je vois ça ! Et je n’en doute pas un seul instant. ❞ C’est vrai qu’elle aurait pu défendre Séraphin, mais elle n’était pas comme ça la blondinette, plus comme ça du moins. Et puis leur relation était étrange, étaient-ils vraiment des amis ? Jamais elle ne le saura… Elle accepta avec un énorme sourire une autre boisson, et fut étonnée en entendant la commande. Vodka pomme ? Enfin, y’avait au moins de la vodka dedans… Elle l’écoute reprendre la parole, et en profite pour détailler son visage, elle se détendait peu à peu. ❝ Si tu te demandes si je suis venue ici pour voir le show, la réponse est non Je cherche vraiment Séraphin, j’ai.. .j’ai besoin de lui parler. Et je ne le trouve nulle part, donc… je suis venue ici en dernier recours…❞ Elle soupire, un long soupir, légèrement tremblotant. Puis les verres arrivent, et à nouveau un sourire se dessine sur ses lèvres, et elle prend un verre en main. ❝ A la notre ! ❞ Elle boit une gorgée avec un petit sourire, rien de mieux que quelques petits verres !

•• En même temps, il n'y a aucune raison qu'elle en doute. Dès que tu entends parler de près ou de loin de cette enflure, tu te mets à cracher de partout comme un chat en colère, donc je pense qu'il n'y a pas photo & que ça se voit de suite que tes sentiments à son égard sont sincères. Tu l'écoutes t'expliquer ce qu'elle fait ici. Tu fais mine d'être vexée quand elle dit ne pas être venue pour le show, mais ton rire brise rapidement toute ta crédibilité. On t'a toujours dit que tu n'étais pas très douée en comédie. C'est pas un truc pour toi, c'est comme ça. Néanmoins en écoutant bien, les dernières notes te semblent un peu tremblantes. Presque comme si... elle avait besoin d'aide. Est-ce pour cela qu'elle cherche Séraphin ? Pour lui demander quelque chose ? De l'argent peut-être ? Simplement du réconfort ? Tu n'en sais rien. Rien du tout. Tu te mordilles la lèvre. Entre elle et toi, ça n'a jamais été quelque chose de proche. Pourtant à ce moment-là, tu as envie de l'aider. D'être là pour elle. De lui faire comprendre, aussi, que Séraphin n'est pas quelqu'un sur qui elle peut compter. « J'peux t'aider, moi ? » demandes-tu alors d'un ton qui se veut compatissant, avec un fin sourire sur les lèvres. T'es plutôt mal placée là. T'es la stripteaseuse prise sur le fait alors qu'elle cache ça à tout le monde, et qui vient en plus quoi... proposer son aide ? Tu me fais pitié, Chanelle. Tu prends alors une gorgée, puis une deuxième & repose ton verre sur la table. Le barman te dévisage avec un sourire appuyé. Il n'a pas l'habitude que tu sortes de ta tanière, mais tu n'es pas d'humeur à être draguée. Tu détournes alors ton regard vert & poses simplement tes yeux sur Ray, silencieuse pour une fois.

∞ Raiponce est un brin étonnée. C’est vrai, qui aurait cru qu’un jour elle rigolerait avec Chanelle Marchal ? Avant, elle ne pouvait tout bonnement pas la supporter, mais en réalité, elle n’était pas si chiante que ça, elle était même plutôt sympa et… allez, on peut le dire, drôle. La blonde dit avoir besoin d’aide. De l’aide de Séraphin, parce que dans ces moments-là, elle aime pouvoir être avec lui. Elle ne sait pas pourquoi lui, parce qu’il n’est pas vraiment très Monsieur je remonte le moral, mais elle arrive à passer outre ses crises avec lui. Chanelle a remarqué les tremblements de la voix de la jeune blonde, et ce qu’elle dit après, l’étonne. Elle lui propose son aide. Les yeux bleus de Ray se posent dans ceux de Chanelle. A-t-elle bien entendu ? Son sourire, son ton, elle paraissait vraiment sincère, elle avait même l’air amical. Les lèvres de Ray se mettent soudain à trembler un peu, comme quand elle se met à pleurer, et elle se détourne, et boit le reste de son verre, histoire de se redonner contenance. ❝ Ca va aller, mais c’est gentil de proposer…❞ Elle résiste à l’envie de se laisser aller dans les bras de la danseuse. La blonde se tourne vers le barman, qui ne détache pas ses yeux de Chanelle. ❝ Un Whisky. Sec, s’il te plait. ❞ Il faudrait plus que de la vodka pomme pour garder la tête haute. Ses yeux bleus se reposent sur Chanelle. ❝ Je peux savoir pourquoi tu danses ici maintenant ou pas ? ❞ Son ton est doux, gentil, elle ne s’est jamais adressé à la jeune femme de cette manière, mais ce soir, c’était différent.

•• Entre vous, il est vrai que ça n'a jamais trop collé. Peut-être parce qu'à ton avis, elle idéalise trop celui que tu ne peux pas voir en peinture. Mais au fond, vous juger ainsi était peut-être une erreur, car vous avez sans doute plus de points communs malgré cette différence d'avis. Tu as envie de l'aider. Tu as toujours été altruiste, tu as toujours eu besoin d'aller vers les autres. Alors, tu veux l'aider, et tu te demandes bien ce qui la travaille ainsi. Elle a toujours tellement l'air invincible, indépendante et libre, si différente de toi et de tes petits soucis qu'au fond, tu as envie de lui tendre la main, oui. Mais elle repousse ton aide. Tu acceptes en hochant la tête, car tu n'es pas du genre à insister, à pousser les autres à parler, à les forcer. Tu te contentes alors d'un petit sourire. « N'hésite pas si t'as besoin quand même. » dis-tu quand même, histoire qu'elle ne se gêne pas. Tu l'observes se resservir un verre. En effet, ça ne doit vraiment pas aller pour qu'elle s'enfile des verres comme ça. Seule en plus car tu ne la suis pas. Oh non, toi, deux verres suffisent à te faire dérailler complètement. Tu sirotes tranquillement le tien, quand elle te pose de nouveau la question. Ignorant le regard du barman, tu poses tes yeux verts sur les siens, bleutés et magnifiques. Tu mets une mèche rebelle derrière ton oreille. Sa voix est gentille, intéressée & douce. Cela te surprend mais tu ne le montres pas. « C'est une longue histoire et puis... j'ai pas envie d'en parler. » Tu ignores pourquoi, mais tu n'as pas envie de cracher ton venin sur Séraphin maintenant, car cela risquerait de vous mettre mal à l'aise l'une & l'autre. C'est un peu comme si on te parlait de Jäyan en mal. Ah, Jäyan. En y pensant, tu rougis un peu et détournes ton regard vers la salle, qui est bien remplie. Certains regards croisent le tien et tu lis la surprise de te voir sortir des vestiaires. D'habitude, tu ne traines pas après le spectacle. Ce genre d'endroit n'a jamais été ton monde.

∞ Son envie d’aider la blonde, la touche énormément, surement parce que jamais personne ne lui propose de l’aide, une vraie aide, personne n’est jamais sincère avec elle. Bon c’est vrai qu’elle fait tout pour aussi, elle a coupé les ponts avec ses vraies amies, elle ne veut plus s’engager dans une vraie relation avec des sentiments tout ça, et elle refuse en général de s’attacher à quique ce soit. Mais là, elle a envie de craquer et de fondre en larmes, d’expliquer toute son histoire à la jolie jeune femme, de se laisser aller, se faire consoler. Pour rien qu’une fois, être la jeune fille brisée et vulnérable qu’elle est au fond d’elle. Mais son égo est trop grand, et pour s’empêcher de faire ça, elle se reprend un verre. Elle sourit à Chanelle. ❝ C’est très gentil, surtout vu nos relations compliquées…❞ Elle boit une gorgée, puis une autre, et une autre, laissant l’alcool l’aider à oublier ses soucis, comme tout les soirs depuis bientôt trois ans. Au début, c’était une fois de temps en temps, histoire de s’évader, au finale, c’était devenu impossible de réussir à continuer sans boire. Elle secoue la tête, chassant tout ça de ses pensées, et place un sourire quelque peu forcé sur ses lèvres. Puis pose la question qui la taraude depuis qu’elle a aperçu Chanelle sur la scène. ❝ En tout cas, tu danses très bien. ❞ Elle ne peut s’empêcher de le faire remarquer, elle avait été impressionnée, très impressionnée de voir comment la jolie demoiselle dansait. Elle prend une autre gorgée. ❝ Est-ce que des gens savent que tu danses ici ? ❞ Curiosité quand tu nous tiens ! Jamais la blondinette avait entendu dire que Chanelle dansait dans un club de striptease, alors il valait mieux qu’elle sache, pour savoir si elle devait la fermer ou pas.

•• Tu ne l'aurais pas jugée. En fait, tu ne juges jamais les autres. Sauf cet idiot de Séraphin, pour qui tu n'as jamais cru son amour envers ta soeur. Mais tout ça est une autre histoire, donc passons. Tu l'observes, la trouvant ravissante, et notes comme elle descend son verre. Ce n'est pas toi qui aurait cette facilité. « J'pense que nos relations doivent rester en dehors de tout ça. J'peux être là pour toi, si tu veux. » Tu ne t'étonnes même pas de ce que tu lui dis. Après-tout, ne t'a-t-on pas déjà maintes fois répété que tu donnes ta confiance trop facilement ? Qu'à force d'être altruiste et généreuse, tu fais passer les autres avant toi-même ? Certains te disent que c'est une qualité, d'autres que ça te coulera. Tu vois bien qu'elle boit beaucoup mais peut-être est-elle habituée. Puis, ce ne sont pas tes affaires, n'est-ce pas ? Tu esquisses un sourire et rougit légèrement à son compliment. Les compliments sur ta façon de danser, c'est ce qui te touche le plus. Tu passes une main fébrile dans tes cheveux. « Merci beaucoup... » Puis alors vient LA question. Tu relèves la tête d'un coup & accroche son regard. Tu aimerais lui répondre tout naturellement que oui, que tout le monde le sait & que tu n'as aucune honte à avoir. Sauf que tout ça est faux & que mentir n'est pas dans tes meilleures capacités. « Hmm... Non, à vrai dire, personne sauf Séraphin n'est au courant. » Tu lui lances un regard un peu suppliant. Il ne faut rien qu'elle dise. Tu baisses les yeux, un peu gênée d'avoir dévoilé que tu gardes ça secret. « Hé Gérome, un autre s'il te plait. » demandes-tu un barman, qui semble flatté que tu te souviennes de ton prénom, toi la fille qu'on ne voit jamais que sur scène. Tu finis ton verre d'un seul coup & attends le second.

∞ Elle commence à se dire qu’elle pourrait, elle pourrait tout lui raconter, raconter le pourquoi elle est devenue cette fille qui se fiche de tout, qui prend la vie à la rigolade, celle qui passe ses soirées à boire, et qui adore passer des nuits avec de total inconnus, il suffit qu’elle dise un mot, et tout le reste suivra. Mais elle hésite, elle a peur comme toujours. Peur qu’après, on retourne ça contre elle, et se retrouve encore plus brisée qu’elle ne l’est. Et pour une fois, elle fait un truc qui a un peu de sens. Parce que prétendre, comme elle fait toujours, est plus simple que d'avouer être terrifier. ❝ J’ai… j’ai peur.❞ Elle baisse ses yeux bleus, et regarde son verre en se mordillant la lèvre. C’est la première fois qu’elle avoue ça, et au fond d’elle, elle est totalement terrifiée. De quoi ? De tellement de choses qu’elle ne serait toutes les dire. Elle relève les yeux, et complimente Chanelle, qui rougit et sourit, ce qui à le don d’agrandir le sourire de la blondinette. ❝ Juste Séraphin ? Parce que c’est lui qui t’as proposé le job ? ❞ Naïve que tu es… ! Elle pose sa main sur celle de la danseuse. ❝ Je ne dirais rien, ça restera entre nous. ❞ lui promet-elle doucement, avant de vider son verre. Elle hésite à en recommander un, puis quand Chanelle en redemande un, elle l’a suit. ❝ Un autre pour moi aussi s’il te plait. ❞ Ray regarde avec étonnement la jeune femme vider son verre d’un coup, puis sourit. ❝ Je vais devoir te ramener chez toi, ou tu vas savoir te débrouiller ? ❞ elle plaisante, évidement. Et s’il le faudrait, Raiponce n’hésiterait pas à la raccompagner chez elle. En un seul morceau

•• Tu lui proposes ton aide. Sans trop savoir pourquoi en fait. Tu ne la connais pas plus que ça, parler n'a jamais été quelque chose de naturel entre vous... et pourtant, tu veux l'aider. Tu es sensible au mal être des autres, c'est peut-être pour ça que tu sais si bien cacher le tien. Soudain, elle se lance. Tu tournes la tête vers elle, intriguée. Une lueur d'inquiétude traverse ton regard vert. « Peur ? Peur... de quoi ? » Peut-être est-elle persécutée par quelqu'un comme tu l'es par Séraphin ? Ou peut-être a-t-elle peur d'autre chose ? De quelqu'un d'autre ? Tu n'en sais rien. Automatiquement, tu poses ta main sur la sienne en gardant ton regard dans le sien, te voulant rassurante. Quand elle parle de Séraphin, tu te mords la lèvre & secoues la tête. « Oublions ça pour ce soir, tu veux ? » proposes-tu alors. Tu n'as pas envie de lui avouer que tu sais que c'est lui qui t'obliges à bosser ici mais que tu n'as aucune preuve. Elle risquerait de se dérober. « Merci. » murmures-tu, sincèrement reconnaissante. Le barman te donne alors ton deuxième verre et tu attends un peu avant de le boire, que le premier que tu viens de finir cul sec passe bien. Tu secoues la tête et lui offres un sourire. « Non quand même, t'en fais pas. » Mouais, pas très convainquant tout ça. Elle ne sait pas que tu tiens vraiment peu l'alcool. Tu prends une première gorgée du deuxième verre et soutiens alors le regard du barman. Tu finis par décrocher tes yeux de lui & te tournes vers Ray, lui chuchotant : « Hé, tu m'expliques pourquoi il me dévisage comme ça depuis qu'on est là ? »

∞ Et elle lui avoue, avec étonnement, qu’elle a peur. Les joues de la blonde prennent une teinte rouge, et elle baisse les yeux. ❝ Je… je ne sais pas exactement, mais je suis terrifiée… J’ose pas en parler. ❞ Sa voix est hésitante, et elle recherche le regard emeraude de la danseuse. Elle veut lui dire, et pouvoir soulager ce poids qui pèse depuis des années sur ses épaules. Soudain, le contact de sa main sur celle de la blonde l’apaise, et un petit soupire sort de ses lèvres. ❝ D’accord. ❞ Elle hoche la tête, et se rapproche un peu de la jeune femme. ❝ Tu danses depuis combien de temps dis-moi ? ❞ Ray est habituée à se déhancher dans tout les sens, et voir ce que Chanelle faisait, ça lui en a bouché un coin ! :affraid: Elle la regarde, un peu perplexe. ❝ Mouai… N’empêche que je préfère m’en assurer avant que tu partes❞ dit-elle, s’étonnant de sa réaction. Jamais, au grand jamais Ray n’avait fait attention à quelqu’un avec qui elle buvait. Et jamais elle n’aurait cru partager un verre avec Chanelle, et s’inquiéter pour elle par la suite.
❝ T’as vraiment besoin que je te l’explique ? ❞ demande-elle étonnée, avant de reprendre, sérieuse, et souriante. ❝Tu es sublime, tu danses comme une déesse, et tu connais son prénom, voilà pourquoi. ❞ Un grand sourire sur les lèvres, Ray jette un coup d’œil au barman, un coup d’œil du genre, pas touche ou j’te bouffe Allez savoir pourquoi, la petite blonde ne voulait pas que Chanelle rentre avec cet inconnu qui lui servait des vodka pomme.

désolée du retard.

•• Tu n'aurais jamais cru vouloir l'aider. Vouloir savoir ce qui la torture ainsi qu'elle te le montre. Les gens te croient fragile. Ils te croient naïve. Manipulable. Certes, tu l'es. Mais en sachant ça, ils croient tout savoir de toi. Ils ne cherchent même pas à savoir ce qui toi, t'a brisée. Et pour elle, tu veux savoir. Si elle est comme toi, on n'a pas dû lui demander souvent. « Je t'oblige pas. Mais tu peux m'en parler, j'te jugerais pas, je t'écouterais, c'est tout. » Tu la tentes de te livrer. Encore. Mais le choix lui revient. Pousser les gens à se contraindre n'a jamais été ton fort. Ni dans tes pratiques. Tu délaisses le sujet Séraphin pour le moment et elle t'entraîne sur celui de la danse. Dont tu te passionnes bien plus. « Depuis que je suis petite. » réponds-tu alors avec un petit sourire rêveur et nostalgique. Du temps où tu pouvais encore montrer à tes parents ce que tu savais faire. Ne pas y penser. Pas à ça, pas maintenant. Du coup, tu reprends une gorgée. « T'en fais pas. » répètes-tu. Personne ne s'en est jamais fait pour toi. Même ta soeur t'a délaissée dès qu'elle a eut trouvé son prince charmant. Tu as l'habitude. Ça ne te manque plus. En fait si, énormément. Tu jettes un regard au barman qui te dévores toujours des yeux. L'air de rien, tu détournes ton regard vers Raiponce. Tu rougis, un peu. « C'est pas vrai. » murmures-tu doucement avec un petit rire gêné. Toi, te penser "sublime", te comparer à une "déesse" ? Certainement pas. Tu baisses un peu les yeux, flinguée par cette si basse estime de toi-même. « Bon, parlons d'autre chose hum.. t'as un copain ? Ou quelqu'un qui t'intéresse ? » Les filles ont toujours plein de choses à dire là-dessus d'habitude non ? T'en sais trop rien. Jouer à la sociable, c'est d'habitude pas ton job.

∞ Et elle a envie, elle a besoin de se confier. Elle se jette à l’eau, là dans cet endroit plutôt étrange, avec une fille qu’une heure avant elle ne pouvait pas voir en photo. « T’as des mouchoirs ? » fit-elle d’une petite voix, essayant vaguement de plaisanter. Puis elle inspire un bon coup. « Pas de jugement, et ça reste entre nous donc ? » Elle cherche son regard, comme s’il pouvait la soutenir, l’aider. Puis vient la question de la danse. « Je comprends mieux alors. C’est impressionnant. » Elle lui fait un grand sourire. Elle lui fait un « Mouai… » peu convaincu à propos de l’alcool. « N’empêche que quand tu partiras, je te t’accompagnerai. » Waouw Raiponce, mais que se passe-il dans ta tête ?
Elle voit la blonde rougir, et nier ses propos. Elle lève ses yeux bleus au ciel. « Pourquoi je raconterais n’importe quoi ? Je suis sérieuse Chanelle, t’es incroyable. Et qu’une fille telle que toi s’adresse à lui avec tant de gentillesse… et bien, ça doit être nouveau, et incroyable je présume. » Elle baisse le ton, histoire que le barman n’entende rien. La danseuse baisse les yeux, et c’est au tour de Ray de poser sa main sur la sienne. « Héé, ça… ça ne va pas ? » Elle s’inquiète. Elle ouvre de grands yeux, étonnée par le changement de sujet. Un copain, Raiponce ? Jamais. Elle n’est pas capable de rester plus de trois jours avec la même personne alors plus, ça relève de l’impossible. Elle secoue la tête. « Pas de copain, non. » Cependant quelqu’un qui l’intéresse… Il y a bien un garçon qui lui plait plus que les autres. Et avec naturel, elle lui répond, comme si elle était avec une amie de longue date, comme si c’était totalement normal de parler garçon avec Chanelle. « Bah y’en a peut-être un qui me plait, mais… c’est compliqué. » C’est compliqué, Ray est compliquée surtout.

•• Elle ne relève pas la question des mouchoirs, restant sérieuse et concentrée sur les expressions du visage de Raiponce. Elle ne veut pas qu'elle croit qu'elle prend ça à la rigolade. « Promis. » Juger, c'est pas son truc. Et elle parle tellement peu aux autres que raconter n'importe quoi à n'importe qui non plus. Raiponce s'inquiète. Ça fait bizarre pour Chanelle. Ici, personne ne s'est jamais inquiétée pour la fragile jeune femme de vingt ans qu'elle est. « Comme tu veux. » capitule-t-elle alors doucement, avec un fin sourire reconnaissant tout de même. Elle rougit de nouveau. Et ne réponds rien. Le petit sourire discret qui passe sur ses lèvres suffit bien assez. Elle tressaille quand la blonde pose sa main sur la sienne et relève les yeux d'un coup. Affichant un sourire. Faux. « Si. Tout va bien. » Son ton laisse entendre qu'elle n'a pas à insister. Chanelle va bien. Même si ça se devine mal. Du coup, elle change de sujet. Elle, elle n'a pas grand chose à dire. Quoique... « Vas-y raconte ! C'est qui ? Je le connais peut-être... » Ce n'est pas impossible, après-tout. Tu vois beaucoup de visages ici. Ou à la fac. Dans la rue. Enfin, t'es quand même bien loin de deviner qui c'est.

∞ Elle hoche la tête. « Si je me mets à pleurer, fait moi boire, et ça passera. » Elle est sérieuse, elle aussi. Puis elle se lance. « J’avais une sœur, une jumelle. Rosanna. On était comme les deux doigts de la main, on était identique, vraiment, on se ressemblait tellement, c’était dingue. » elle sourit, se rappelant quelques beaux souvenirs avec sa sœur. Ca faisait longtemps qu’elle n’avait plus pensé à certains détails. « Mais un jour, on a découvert qu’elle avait un cancer. » Sa voix se brise. Jamais elle ne l’a raconté. A personne. Et dire tout haut ce qui s’était passé, c’était tellement dur pour elle. « Je t’épargne tout les détails. Elle nous a quitté, il y a maintenant 3 ans, et ma mère s’est tiré quelques temps après, me laissant avec mon père qui se fiche totalement de moi. » elle renifle, et détourne les yeux, incapable de soutenir le regard de qui que ce soit, et encore moi celui de Chanelle. « Enfin. Voilà quoi. Un martini s’il te plait. » Elle s’adresse au barman, avec un fin sourire, totalement faux. Puis repose ses yeux, l’air de rien sur Chanelle. « Tu te rends pas compte de l’effet que tu peux faire aux gens, c’est dingue. » elle le dit en riant, mais elle est totalement sérieuse. « T’es sure ? Parce que t’as pas l’air au top de ta forme. C’est la soirée confidence, alors n’hésites pas. » Elle lui fait un sourire qu’elle veut apaisant, réconfortant. Changement de sujet. Les garçons. « Et bien… c’est un barman, et il me plait beaucoup. Et j’ai l’impression que c’est partagé, je sais pas trop. Puis il est vraiment gentil, il s’inquiète un peu parfois, j’ai l’impression. » Elle se rend compte qu’elle a du dire au moins trois fois la même chose, et à quel point elle doit avoir l’air d’une adolescente amoureuse. Mais elle ne l’était pas. Amoureuse hein.

•• Tu hoches simplement la tête. Même si tu ne suivras pas sa décision et que tu préfèreras la consoler plutôt que de la faire boire si elle vient à craquer. Et puis elle se lance enfin dans les révélations. Dès qu'elle mentionne une soeur, tu sais qu'elle va donc mourir à la fin de son histoire. Tu n'affiches rien. Ni pitié, ni compassion. Toi c'est le contraire, il ne t'est restée que ta soeur, donc tu ne peux pas vraiment comprendre. « Quel âge as-tu ? » demandes-tu simplement. Pas de "je suis désolée" ou "je comprends" inutiles, t'es pas comme ça. De un, ça sert à rien et de deux, la plupart du temps, ce sont des formules mensongères. Tu lui demandes son âge, oui, parce qu'elle semble vraiment bien attachée à l'importance de ses parents vis-à-vis d'elle. Toi, tu ne peux pas comprendre. C'est peut-être normal, après-tout. Mais depuis tes huit ans, tu ne les vois plus, tu n'as donc pas vraiment connu cet attachement. Tu la regardes toujours, respectant son choix de détourner le regard. Elle commande un autre verre et tu grimaces. Tu ne dis rien pour l'en empêcher néanmoins, pensive, ailleurs. Sa remarque suivante te sort de tes pensées. L'effet que tu fait aux autres ? « Je te fais de l'effet ? » demandes-tu avec un sourire amusé, pour détendre l'atmosphère plus qu'autre chose, car tu ne doutes pas de sa réponse négative. Puis elle te propose de te vider à ton tour. Elle croit quoi ? Que c'est parce qu'elle, elle s'est confiée, que tu peux en faire de même ? Te croit-elle donc libre à ce point-là ? Non. Enfermée. Piégée. Ton regard se durcit. « Je suis fatiguée, et j'en ai marre de ce job de merde, c'est tout. » Les mots ingrats ripent dans ta bouche, contrastant avec ton allure si fragile et innocente. Tu veux clore le sujet. Tu ne veux pas parler. De rien. Alors tu changes de sujet. Les mecs. Tu hoches la tête lentement. Tu prends une nouvelle gorgée de ton verre. « Je ne traine pas souvent dans les bars, donc ça m'étonnerais que je le connaisse en fait... » Raiponce a l'air conquise et elle te rappelle un peu toi. Toi lorsque tu penses à lui. « Décris-le moi, il a vraiment l'air de t'avoir tapé dans l'oeil. » Tu lui fais un sourire complice.

∞ Elle se lance dans ses explications. Racontant d'une voix tremblante sous l'émotion son histoire. Celle de sa soeur. Jamais personne ne l'a entendu. La blonde pensait que ça l'aiderait, la libérerait d'un poids, mais ça ne change rien. Ca ne fait que rendre les choses plus difficiles en réalité. Et elle détourne son regard, gorgé de larmes qu'elle préfère cacher. Elle ne veut pas être vue comme une petite fille vulnérable, et elle se reprend bien vite, commandant un autre verre. Encore. « 19 ans, j'ai 19 ans. Pourquoi? » Elle ne comprend pas où Chanelle veut en venir, qu'est-ce que ça peut bien changer après tout? Elle se met à tenter de trouver seule une réponse, en sirotant son verre qui vient de lui être servit. Elle allait finir accro à la boisson vu comme elle buvait depuis deux ans. Mais elle balaya ses pensées d'une gorgée. Se reconcentrant sur Chanelle. Elle lui faisait de l'effet? « Sans le moindre doute. » Elle lui sourit, avant de se remettre à boire une gorgée, s'apprêtant à une remarque choquée, dégoutée ou quelque chose dans ce registre. Sa voix sèche étonne un peu, même beaucoup Raiponce, mais elle fait mine de rien. « Ah, d'accord. Mais pourquoi t'arrête pas si t'en as marre? » Question naïve, elle ne sait pas qu'elle n'a pas le choix. « Il est tellement beau. Et grand, il est vraiment très grand. Il a un de ces regards, t'arrives pas à détacher tes yeux de lui enfaite. Et puis quand il m'embrasse. C'est juste... C'est pas comme avec les autres. » Elle rigole, se rendant compte qu'elle commence un peu à craquer pour un gars. C'est une première depuis longtemps. Depuis toujours enfaite. « Tu dois me prendre pour une folle enfaite » Elle secoue la tête, et boit encore une gorgée. Jamais elle ne l'aurait ce gars, pas vraiment. Et c'était tant mieux, plus question de s'attacher à qui que ce soit!

•• Tu l'écoutes sans l'interrompre. Tu ne veux pas qu'elle se sente en infériorité et donc, tu ne laisses paraître aucune pitié dans ton regard. Toi, tu as toujours détesté ça. Ce regard avec lequel les gens te regardaient lorsque ta soeur annonçaient la mort de vos parents. Depuis, tu as cessé de le mentionner. Juste pour être traîtée comme tout le monde. Et pas comme "la pauvre petite orpheline". « Ah oui, c'est normal que tu... attaches tant d'importance à tes parents. » Tu t'exprimes mal, tu t'embrouilles un peu mais tu ne dis rien d'autre. Au pire, elle ne comprend pas, et tant pis. De toute façon, tu changeras pas sa vie. Ni la tienne. Sa réponse t'étonne un peu. Mais pourtant, tu ne laisses rien paraître. Tu la regardes fixement, plantant tes prunelles verdoyantes dans les siennes. « C'est intéressant à savoir. » murmures-tu avec malice d'une voix à peine audible, avant de te reporter toi aussi sur ton verre et de prendre deux gorgées. L'alcool te détend. Puis tu grimaces un peu à sa question. « C'est compliqué. J'ai pas le droit d'arrêter, sinon ça compromettra mon avenir dans la danse. » Tu ne veux rien dire d'autre, tu ne veux pas en parler, mais elle insiste. Tu vas devoir finir par lui dire que tu en as assez de parler de ça. Puis elle parle de son cupidon. Tu esquisses un sourire, amusée. Tu repenses au regard de Jäyan. Intense. Profond. Duquel tu ne peux pas te détacher, jamais. « Je parlais physiquement, avec sa taille et son regard j'peux pas tellement le reconnaître ! Il est blond ou brun ? Les yeux, bleus, verts, marrons ? » Curieuse ? Tu ne l'as pas souvent été. Peut-être est-ce juste pour faire la conversation, mais tu es intriguée de voir qui peut bien air ce bel apollon. « Du tout. Juste pour une fille entichée, disons. » Tu lui offres un sourire avec un clin d'oeil.

∞ Ray est redevable à Chanelle, elle ne voit pas de regards tristes, elle n’entend pas l’habituel ‘Désolé’ qui ne change absolument rien et qui n’est pas la moitié du temps pensé. « Je n’y attache aucune espèce d’importance, ils sont comme mort pour moi, autant l’un que l’autre. » Et c’est vrai, Raiponce a l’impression de ne plus avoir de parents, depuis la mort de Rose, c’est comme si eux aussi étaient morts. Elle avait perdu bien plus qu’une sœur ce jour-là. « Intéressant, tu trouves ? » Elle lui sourit, taquine. Et voilà, elle se remet à jouer, qu’importe la personne, ou la situation. Elle retombe bien vite sur ses pattes la petite Raiponce quelques minutes avant, elle était les larmes aux yeux, et là, la revoilà en train de limite flirter avec la belle danseuse. Elle allait surement se prendre un râteau d’ailleurs, Chanelle, qui paraissait si douce, si innocente, n’était surement pas comme Raiponce. Elle l’observe, sans réellement comprendre, mais entend que pour la jeune femme, la discussion est close. Elle retentera plus tard, quand l’alcool qu’elle buvait ferait effet « Oh, je comprends pourquoi tu continues alors… » Enfaite non, elle n’a jamais eu de passion pour quoi elle aurait fait tout et n’importe quoi. Et la revoilà dans ses pensées, quelques soirs auparavant, dans les bras de Jäyan, elle soupire. « Grand, musclé, beau, le plus bel homme qui existe, il a un de ses regards comme du chocolat chaud, et ses cheveux, sont bruns. Il est… parfait enfaite, il a du être mannequin dans une autre vie ! » Elle éclate de rire à sa feinte, pas du tout marrante, puis elle la regarde comme si elle était un alien. « Je suis pas entichée. Juste attirée. » affirme-elle avec force. Elle ne la dupera pas.

•• Tu es un peu étonnée quand même de la réponse de Raiponce (), car tu la pensais assez attachée à leur jugement pour qu'elle le soit à eux. Mais tu te dis que c'est peut-être seulement de la colère. Et qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit. Tu ne réponds rien, car la seule chose que tu aurais à lui répondre c'est « profite d'eux tant qu'ils sont vivants », chose dont tu n'as même pas eu le temps de faire. Puis elle enchaîne. Tu as la légère impression qu'elle se met presque à te draguer. Tu la dévisages avec une moue amusée sans faire aucun commentaire. Tu n'es pas vraiment d'humeur à jouer à la séduction, encore moins avec une fille car il te faudrait des verres d'alcool en plus pour que tu te laisses aller. Tu ramènes tes cheveux en une rapide queue de cheval, sirotant tranquillement ton verre. Quand elle te décrit son prince charmant, tu associes directement Jäyan à sa description. Pendant une seconde, tu penses à lui et esquisses un sourire. « Et comment s'appelle-t-il ? » demandes-tu simplement, ne te doutant absolument pas que tu as parfaitement associée sa description au personnage auquel elle correspond. Suite à son ton presque sec, tu esquisses un sourire amusé, haussant les épaules. « D'accord, d'accord, attirée si tu veux. » Pas envie de te battre, et elle ne voudra certainement rien admettre. Et puis, tu ne la connais pas au fond, donc tu n'as pas à la juger. Tu détournes ton regard, le portant sur l'ensemble de la salle présente.