Rencontre imprévue • C&A

Crotte de bique. Il va le regretter ! Vraiment. Toute seule dans l'immense salon de notre maison, je fulminais d'une rage sans borne. Je lui avais dis onze heures. Pile. Et il y a bien une raison lorsqu'on insiste sur le mot pile à l'heure. Je croisais les bras, et j'étais même prête à taper du pied comme une gamine. Oh que oui, il allait le regretter. La maison était vide de tout bruit, excepté ma respiration et le grincement de mes dents. Franchement, il aurait pu faire un effort. Pour sa petite sœur. Même si techniquement, ce n'était pas le cas. Mais ce n'est qu'un détail grotesque. Ouais. C'est là que vous vous demandiez le pourquoi du comment j'étais en rogne. J'avais osé demander à mon cher Ty de me rejoindre ici à onze heures du matin afin qu'il m'accompagne chez le dermatologue. Depuis huit ans maintenant, une fois par mois, je devais aller chez ce docteur pour faire voir les blessures que m'avaient jadis fait un chien. Et comme j'avais un peu une phobie des chiens, et bien que l'on tripote ces blessures me faisaient toujours un drôle d'effet. Et y aller seule, c'était hors de question. Je poussais un soupire avant d'hausser les épaules. Il allait m'entendre. J'escaladais les escaliers quatre à quarte avant de pénétrer dans sa chambre comme une furie. Parti.

Manque de chance pour lui mais bonheur pour moi, le petit - plutôt grand - avait oublié son portable sur sa table de chevet. Sadisme quand tu nous tiens. Sans aucuns scrupules, j'ouvris celui-ci afin de regarder les derniers messages envoyés. « Rendez-vous au skate dans une heure. » Bien, au moins, je savais où il allait. Ravie, je m'apprêtais à refermer son téléphone dans l'idée d'aller lui botter les fesses devant ses potes lorsque je vis l'envoyeur du message. Je faillis faire tomber l'objet. Aw. Bon, ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose, j'aurais peut-être alors l'occasion de... Non. Ce n'est pas le moment ! Fébrilement, je remis son portable en place. Ty m'avait promis de venir avec moi. Il avait juste pas intérêt à rompre sa promesse, reprenant mes esprits, je descendis jusque dans le salon afin de prendre mon sac et mes clefs.

Une demi heure plus tard, j'étais devant le skate parc. Mon ancienne détermination avait vachement perdu de son ampleur. Il y avait trop de monde, trop de jeunes, trop de mecs, et pas assez de Ty. Je ne le voyais nul part. Et lorsque je fus entrée, ce ne fut pas plus glorieux. J'avais beau chercher de tous les côtés. Pas de Ty en vue. Plutôt mal à l'aise dans cet environnement méconnu, je m'apprêtais à partir, quand je rentrais dans un grand gaillard qui se trouvait derrière moi. Et que je n'avais pas vu. Bon, j'aurais pu m'énerver ou quoique ce soit. Sauf que j'étais Charlie. Et Charlie, elle n'était pas capable de s'énerver contre quelqu'un. Parce que Charlie, elle est timide. Levant les yeux sur cet obstacle, j'eus un hoquet de surprise. Oh god.

PROMESSES : 163

Rendez-vous au skate dans une heure. Ouais, Aaron pouvait être quelque peu direct parfois. Il n'aimait pas laisser de possibilité à son meilleur ami. Il aimait bien l'embêter au plus haut point aussi. Ce dernier arriva d'ailleurs une vingtaine de minutes plus tard armé de son vélo. Ils passèrent un long moment à bavarder avant de s'entraîner à faire de nouvelles figures. On pouvait dire que ces deux-là n'avaient pas réellement passé leur période adolescente et qu'ils aimaient toujours autant s'adonner à leur activité favorite. Ils avaient le droit après tout, il n'était pas tout à fait encore adulte. Seulement dans l'âge et les papiers. L’innocence était toujours présente. Moins importante mais toujours là. Ty partit précipitamment. Informant son ami qu'il empruntait la seconde avenue plus courte et donc rapide pour rejoindre le cocon familial, il mentionna qu'il allait se faire sermonner par sa demi-soeur. Un rendez-vous apparemment. Aaron sourit bêtement en entendant le prénom "Charlie". Son sourire timide lui revenait en tête à chaque fois, sa chevelure brune, ses yeux magnifiques...
Il s'égarait. Comme à chaque fois. Depuis qu'il l'avait aperçue arriver dans la cuisine de la nouvelle maison de Ty, il ne parvenait plus à se la sortir de la tête. Bien sûr, il l'avait de nouveau vue lors de ses visites nombreuses à Ty mais elle parvenait toujours à trouver un moyen pour l'éviter. Avait-il la peste ? En tout cas, ils ne s'étaient jamais réellement parlés. Seulement salués ou regardés. Et qu'il aimait la regarder. Il se surprenait encore et toujours à sourire comme un imbécile quand il parvenait à ne voir qu'une parcelle de sa personne. Car c'était un peu la seule chose qu'il avait l'occasion de voir. Mais bon, il n'allait pas se plaindre. Il sentait qu'elle avait un truc. Ty l'avait informé de sa timidité. Cela fixait encore plus sa mine réjouie sur son visage. Il ne la connaissait que peu mais était intrigué, même plus. Il voulait la connaître, entendre enfin sa voix. Pouvoir de nouveau voir son visage clairement. Pourquoi n'avait-il pas pris les devants lui aussi ? Cela faisait un an que ça durait. Mais c'est ça qui la rendait différente, elle était différente, il en était persuadé.
Perdu dans ses pensées, Aaron sentit une légère secousse et tourna la tête vers la personne qui venait de lui reculer dessus. Cette dernière se retourna et son coeur rata un battement quand elle releva la tête. Charlie était devant lui. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et il la fixa longuement. Il ne pouvait pas dire qu'il était mécontent qu'elle soit là face à lui, bien au contraire. « Charlie, ça fait longtemps... » Mais qu'est-ce qu'il raconte ? « Tu cherches Ty je suppose, il est parti y'a pas longtemps, justement dans l'espoir de te croiser. » Aaron descendit de son skate et mit les mains dans ses poches. Il en avait profité pour se rapprocher un peu plus d'elle en gardant son regard ancré dans le sien. « Par chance je t'ai aperçue avant. » Sa voix avait été plus faible et son sourire d'autant plus grand. Il était heureux d'être en si bonne compagnie, c'était certain.

Spoiler:

Tandis que je restais plantée sur mon séant, je sentis plus que je ne vis une rougeur monter le long de mes joues. Si je ne me reprenais pas très vite, je terminerais aussi rouge qu'une tomate. Sauf que c'était plus facile à dire qu'à faire. Cet Aaron, je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Ou alors un peu de Ty. Néanmoins, je ne lui avais guère plus adressé la parole qu'en ce jour de déménagement où je l'avais salué. Point s'en faut. Et depuis ce jour là, je ne pouvais empêcher mes pensées de se diriger instantanément vers lui. Certes, il était plutôt mignon, mais c'était plus que ça. Beaucoup plus. N'ayant jamais ressenti ce genre de choses, je n'arrivais décidément pas à y mettre un nom.

Il faisait presqu'une tête de plus que moi, et je ne pus m'empêcher de reculer. Trop près de lui, je suffoquais. Et mon coeur battait un peu trop vite mon petit goût. Avalant ma salive, je rougis encore plus lorsqu'il me sourit. Néanmoins, je le lui rendis en retour. D'après Ty, c'était un mec génial. Surement. J'en doutais pas. De toute façon, c'était limite si Ty ne le vénérait pas, alors bon. « O.. Oui, ça fait longtemps. » Trop longtemps, ou pas assez. Tout dépend des points de vue. D'un côté oui, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu son visage, ses yeux, ses... Ouais, enfin, stop. D'un autre, un peu plus longtemps m'aurait peut-être permit d'apprendre à avoir un air sur de moi et pas atterré et complètement timide. Même si je doutais qu'un jour, j'y arrive. Enfin. « Ouais ? Merde, le con. » J'ouvrais grand les yeux quand j'entendis ce que je venais de sortir. Zut. Charlie, la petite Charlie ne disait jamais ce genre de truc. Surtout pas devant Aaron. « Enfin, j'veux dire, c'est bête. De l'avoir raté. »

Alors que je me tordais les mains, le jeune homme descendis de son skate. C'était bien le genre de sport que je pouvais pas comprendre où était l'amusement. Ceux qui le faisait se cassaient la figure presque toutes les dix minutes. Et puis c'est pas comme si c'était des masses stables hein. J'avais jamais compris l'adoration que mon demi-frère et son meilleur ami portait à ce genre d'engin. Je le voyais s'approcher, et je ne pouvais bouger mes satanés pieds de leur emplacement. Bordel, ce n'était vraiment pas possible qu'il me rende pareil. J'avais bien l'intention ce soir de demander à Ty qu'il dise à son pote là d'arrêter ce carnage. Ouais ! Voilà. Enfin, ou pas. Ses yeux même m'hypnotisaient. Vu de l'extérieur, j'avais surement l'air d'une gamine effarouchée qui voit un grand garçon pour la première fois. Mon cerveau était sur off.

« Ah ? Vraiment ? Euuuh, ben, je... d'accord. » Bravo. Plus pitoyable que ça, tu meurs. J'avais envie de me secouer comme un chien qui enlève l'eau de ses poils. Sauf que j'étais figée sur place. A sortir des conneries sans pareilles.

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"Ouais ? Merde, le con." Aaron s'était retenu de rire. Qu'il aimait entendre sa voix, même enchantant des mots de ce genre. Il avait l'impression de ne pas l'avoir entendue depuis des lustres, ce qui était un peu le cas. Puis son regard, son magnifique regard. La coeur du jeune homme batait presque à cent à l'heure. Il n'était pas comme cela d'habitude face à une gente demoiselle, il ne se reconnaissait même plus. La joie le contaminait de tout côté et il en souriait encore plus. Elle s'était reprit avant qu'il ne descende de son quatre roues. Il aimait voir son teint rougir délicatement alors qu'elle reculait pour ne pas qu'ils ne se retrouvent trop près. Son attitude le rendait fou. Charlie le rendait fou. Et il se dit qu'il ne devrait pas oublier de remercier Ty d'être parti aussi rapidement la prochaine fois qu'il le verrait, parce que lui, il ne le trouvait définitivement pas con sur le coup. Mais plutôt parfait.
« Ah ? Vraiment ? Euuuh, ben, je... d'accord. » Aaron lui adressa un nouveau sourire. Il n'avait pas cessé de fixer ses yeux envoûtants. Car elle était envoûtante en tout point. Il fallait qu'il parvienne à sortir quelque chose de censé pour qu'elle ne parte pas en courant à présent, qu'elle reste encore avec lui quelque secondes. Minutes. Heures. Jours. Bref, qu'il puisse continuer à l'apercevoir. Sa timidité lui plaisait. Sa façon dont elle essayait de ne pas rester trop proche. Sa manière de replacer ses jolies mèches de cheveux. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? Et qu'est-ce qu'elle était entrain de lui faire par l'opération du Saint Esprit ? C'était la première fois qu'ils se revoyaient en presque un an et il ne se reconnaissait point. Peut-être parce que c'était la première fois qu'ils étaient réellement tous les deux. Il allait lui faire peur à force de rester comme cela à la regarder. Il se racla la gorge pour mettre fin au léger silence qui commençait à s'installer. Et également pour faire taire l'envie soudaine d'embrasser ses fines lèvres.
« Tu ne viens pas souvent ici pour chercher Ty, ça devait être important. » Bon, ça n'en cassait pas des masses, il le savait, mais c'était déjà ça, non ? Il se mit à sourire de nouveau en coin. « A moins que ce ne soit pas réellement pour lui que tu sois là... » Il observa les alentours pour vérifier que personne ne faisait chemin vers eux. Cette soudaine pensée avait germé dans son esprit. Il ne connaissait pas grand chose sur sa vie privé, et donc pas si elle était avec quelqu'un en ce moment. il reposa son regard sur elle. « T'as un petit-ami ? » Bon, pour une première discussion, il allait peut-être un peu vite avec ces questions-là, peut-être n'étaient-elles pas appropriées. Mais Aaron ne savait pas véritablement faire dans le tact. Et plus que tout, il voulait savoir. Pas que cela le dérange qu'elle soit avec quelqu'un. Loin de là. Bon ok, pas si loin que ça. L'imaginer tenir d'un pauvre gars idiot ne le rendait pas si indifférent, il devait l'avouer. Mais ce n'était que des idées, n'est-ce pas ? Pas une once de jalousie masquée derrière sa question, bien sûr. Non, simplement une vérification à l'amiable. Sa dernière phrase fut un murmure. Peut-être n'allait-elle pas lui répondre ? Peut-être qu'elle allait le frapper, lui et son manque de tact. Mais au moins, il serait fixé.

Spoiler:

Je reprenais petit à petit mes esprits. Et mon souffle. Souffle que j'avais égaré à l'approche de cette créature sortie des ténèbres. Bon, d'accord, j'exagérais un rien. Mais vraiment un rien. Même si j'avais toujours, je dis bien toujours, été une grande timide et tout ce que vous voulez, il n'empêche que je n'avais jamais été "plus" timide avec un garçon qu'une fille. Ils ne m'impressionnaient pas. Pas comme lui. Différent, étrange, attirant, tout ce que vous voulez, un peu comme un aimant, sauf que je n'y étais de un pas habitué, de deux, je n'aimais pas ça du tout. J'avais l'impression d'être encore plus faible que je ne l'étais réellement. Je poussais un soupire intérieur avant d'essayer de me reconnecter sur mon interlocuteur et sur ses lèvres. Non ! Non, enfin, ses yeux plutôt. Oui, c'est ça, parfait. Pas descendre plus bas. « Oui, ça l'était. Enfin, techniquement non, mais bon. Il m'avait promis ! » Cette fois-ci mon soupire se fit beaucoup plus insistant. Je détestais plus que tout qu'on rompe des promesses. Surtout venant de Ty ! Ty quoi ! Cet infâme beau frère que j'aimais tellement malgré tout. Ouais, parce que c'était quand même un vrai emmerdeur.

Pas réellement pour lui que je serai là ? J'haussais un sourcil ? Pour qui d'autre voulait-il que je sois là ? Je vous interdit de penser que j'étais un peu naïve. « Ben euh, non, je suis là pour lui. Il y a personne d'autres ici, si ? » Enfin, techniquement, il y avait Aaron. Mais comme j'étais venue ici avec une idée bien précise, c'était bien Ty que je cherchais. J'avoue que je ne le comprenais pas fort sur le moment... Comment voulait-il que je ne sois pas venue pour mon satané grand frère si il m'avait promis au départ de me rejoindre à une heure précise ? Enfin, telle n'était pas la question, et j'haussais les épaules. Me creuser les méninges n'étaient pas le bon moment. La présence du grand brun perturbait un peu les connections des différentes lignes de mon cerveau. Un peu comme un métro comme ça. Avec plusieurs voies. Soit.

Je pris alors ma bouteille d'eau dans mon sac. Ouais, après avoir limite couru pour atteindre ce skate park et m'être énervée intérieurement sur le spécimen qui venait de partir, ma gorge avait un peu besoin d'eau. Et puis, ça m'occuperait mes mains, que je ne savais pas où placer. « T'as un petit-ami ? » Sauf qu'après une gorgée, celle-ci ne finit par au fond de mon gosier, mais sur les habits d'Aaron. Heureusement qu'il n'y en avait pas trop. Suite à cela, je rougis jusqu'aux oreilles. Oh, pas qu'un peu comme il m'était arrivée de le faire depuis le début, non, d'un coup, rouge pivoine, rouge sang, rouge rouge ! « Oh ! Désolée ! Vraiment, je ne voulais pas, désolée, désolée, désoléeee ! » Je déposais ma bouteille par terre - ou plutôt, elle se renversa par terre - et sorti un mouchoir de ma poche. Je m'apprêtais à lui essuyer le torse quand je me rendis compte que je m'étais de nouveau approchée de lui. Oui, non, mon visage ne risquait pas de retrouver sa couleur normale « Tiens ! » lui dis-je en lui tenant le mouchoir. Je me mordais les lèvres, ne sachant plus où me mettre. Si j'avais eu la possibilité de me transformer en petite sourie, je l'aurais fait sans hésiter, de façon à pouvoir me cacher dans un trou tout petit ! Ma tête était baissée vers le sol, et je me tripotais les mains dans tous les sens. Ce que je pouvais être gourde. « N... non. Non, je n'en ai pas. » Trop gênée que pour relever mon visage j'avais soufflé cette phrase comme le vent souffle une feuille.

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PROMESSES : 163

Charlie avait tenté de faire un peu d'humour avant qu'Aaron ne lui pose la question qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs minutes. Un sourire aux lèvres, il continue de l'observer calmement et c'est d'une façon plutôt décontractée qu'il lui demande s'il elle a quelqu'un dans sa vie. Si un stupide gars de dix-huit ans lui tient la main dans la rue, si un crétin pose ses lèvres sur les siennes, si... Bref, il s'emballe. Si elle a un petit-ami, tout simplement. Ce n'est pas une question compliquée, ni même une question piège. Pourtant, c'est bien toute l'eau que la demoiselle a dans la bouche qu'Aaron a à présent sur son t-shirt. Il aurait dû se douter que quémander cette information à une fille pendant qu'elle boit n'est pas le meilleur moment. Il s'en souviendra à l'avenir.
Il baisse le regard lentement sur son vêtement avant de relever son regard vers elle. Sa peau rougit de plus en plus et cela le fait un peu plus sourire. « Oh ! Désolée ! Vraiment, je ne voulais pas, désolée, désolée, désoléeee ! » Elle dépose sa bouteille au sol mais cette dernière ne tient pas debout et s'effondre sur le côté. Mais le jeune homme est plutôt absorbé par ce qu'elle sort de son sac. Et surtout parce ce qu'elle fait juste ensuite. Sa main s'apprête presque à toucher sa faute alors qu'elle se rapproche mais se stoppa aussi rapidement. Son bras tend automatiquement l'objet vers lui et le regard d'Aaron devient espiègle. « Tiens ! » Aaron s'en saisit mais il agit sans même regarder ce qu'il trafique. Ses yeux restent fixés sur elle, sur sa chevelure, sur son visage, sur son léger tic au niveau de ses lèvres. Mais son visage est baissé vers le sol, ce qui rompt tout contact.

Ce qui ne lui plait pas vraiment. Même pas du tout. Toutefois, rien ne doit paraître. Il n'a pas le droit d'éprouver des sentiments tels que ceux-ci. De l'attirance, de la joie, du... bonheur ? Oui, il est bien en sa présence et la mine enjouée qui l'habite ne peut pas signifier le contraire. Il s'abandonna à la vision de ses mains stressées, s’entremêlant et se démêlant rapidement devant lui. Il avait envie de les arrêter. De poser délicatement sa main dessus pour lui faire comprendre que ce n'est pas grave. « N... non. Non, je n'en ai pas. » Un air amusé l'habite encore et toujours. Mais il songe soudain à une manière tout aussi efficace de lui faire passer le message. Il s'avance ainsi rapidement vers elle et place délicatement sa main sous son menton avant de le relever lentement. Son regard est au plus profond du sien. Aaron aime bien parler regard contre regard comme ça, surtout avec elle en cet instant précis. « Ce n'est pas grave Charlie... » Il se recule prestement pour ne pas s'en prendre une tout de même, on ne sait jamais et attrapa son t-shirt. « Ça va rapidement sécher, vu le temps. » Il lui adresse un léger clin d'oeil. Il observe les alentours et concède que son ami ne reviendra sûrement pas. Il reporte son attention sur la jeune de Standi. « Je te raccompagne ? Ty t'attends peut-être à la maison. » Et avant qu'elle n'ait le temps de lui répondre, Aaron retrace un chemin peu exact mais proche de celui qu'à fait Charlie pour venir jusqu'à lui. Enfin, jusqu'à Ty.