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 † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.

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S. Chanelle Marchal
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MessageSujet: † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.   † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours. EmptySam 13 Avr - 9:04

à nos amours. (jäyan+chanelle)
La maison est vide. Il faut dire que ça fait un moment qu'on ne voit plus Sinéad. Elle reste bien plus souvent chez Séraphin, à présent. Et c'est sûrement mieux ainsi. Chanelle, au moins, peut vaquer librement à ses occupations sans craindre une interruption directe de ce beau frère ingrat. Avec nostalgie, elle repense au jour où il a tenté de les séparer, Jäyan et lui. Au coup monté. À la façon si facile dont elle était tombée dans le piège, croyant cet idiot plus que l'élu de son coeur. Oui, elle s'est faite à la raison. Elle aime Jäyan, et il le sait. Et elle est bien avec lui. Oui, oui, ne vous méprenez pas. Bien. Elle a rarement été simplement bien dans sa vie, alors croyez-moi, c'est quelque chose d'exemplaire pratiquement. Elle s'approche de la fenêtre, observant l'allée qui chemine jusqu'au petit portail. Presque par instinct, une de ses mains vient se poser sur son ventre. Elle sent sa gorge se nouer.

« Vous êtes enceinte de trois semaines. » Les mots du médecin résonnent encore. Merde quoi. Enceinte. Elle ne pouvait pas être enceinte. D'abord, elle avait eu peur qu'il ne s'agisse d'un de ces types après un show le soir. Mais non. Trois semaines. Elle a arrêté de coucher avec n'importe qui depuis plus longtemps déjà. Trois semaines. Donc ça ne peut qu'être lui. Et curieusement, elle n'est pas ravie. Parce qu'elle sait d'avance qu'il va mal réagir. Elle est enceinte de Jäyan. Merde, quoi. Elle ne veut même pas imaginer la tête de Séraphin lorsqu'il le saura. Enceinte. Impossible. Si jeune, si naïve... et bientôt mère. Bordel. Elle ne veut pas de cet enfant, en fait, elle pense même à l'avortement. Mais elle doit en parler avec le père, d'abord. Et donc le lui dire. Elle ne l'a pas encore fait. La nouvelle est récente et déjà assez dure à digérer, elle attend un peu de l'avaler correctement. Histoire d'encaisser sa réaction à lui, quoi. Elle passe une main dans ses cheveux. C'est là qu'elle le voit débarquer. Quand on parle du loup... Elle se mord l'intérieur de la joue, quitte la fenêtre pour se diriger vers la porte qu'elle déverrouille. Il semble marcher d'un pas hâtif. Il ne semble pas venir pour rien. Elle se rassure en se disant qu'il ne peut pas savoir. Personne ne sait. Elle n'a rien laissé traîner comme indice. Enfin, elle espère, surtout. Elle va lui ouvrir et en attendant qu'il arrive, le regarde simplement marcher. Il est magnifique. Jäyan. Ce type dont elle s'était déjà entichée au lycée. Avec elle. Elle ne peut s'empêcher de sourire. C'est plus fort qu'elle. C'est l'effet Jäyan, quoi. Dès qu'il est là devant elle, elle s'approche, venant déposer un baiser innocent sur ses lèvres. « Coucou toi. », fait-elle doucement avant de se décaler en ouvrant la porte un peu plus grandement. Elle voit bien que quelque chose le travaille mais à présent, c'est la peur qui la tenaille. Elle ne montre rien. Peut-être imagine-t-elle tout ça. Elle referme la porte, se tournant vers lui pour s'avancer et glisser timidement ses mains sur son torse en crochetant son regard. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? » C'est vrai, il ne vient pas souvent ici. Par risque de croiser Séraphin, peut-être. Ou pour d'autres raisons encore, elle n'en sait rien. Généralement, ils se voient dehors.
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N. Jäyan Huxley
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MessageSujet: Re: † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.   † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours. EmptyDim 14 Avr - 11:55

Félicitation. Lui avait-il dit avec un sourire narquois. Jäyan n’avait d’abord pas compris de quoi Séraphin le félicitait. Qu’avait-il bien pu faire pour recevoir ce genre de phrase pseudo positive, qui n’en paraissait pas comme tel pour lui ? Le remerciait-il de tous les services qu’il lui avait rendus contre son gré ? Allait-il enfin le laisser vivre sa vie comme il l’entendait ? Non. Bien sûr que non. Ça aurait été bien trop facile pour cet homme à l’influence mortelle. Mais devant son incompréhension la plus totale, Séraphin avait d’abord été surpris, puis avait lâché un rire qui ne trompait pas. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Lui demanda-t-il sur un ton agacé. Alors comme ça, elle ne t’a rien dit ? Jay se contenta d’hausser les épaules. Il ne voyait vraiment pas de quoi il voulait parler, et n’était pas même sûr de vouloir le savoir. Mais il avait été trop loin. C’était trop tard. Sa curiosité avait été poussée à cran et c’est exactement ce qu’il avait cherché à faire. Il se contait alors d’attendre qu’il lui crache le morceau. Elle est enceinte. Son visage se pétrifia à l’entente de ces mots. Inutile de préciser qui est le père. Dit-il sur un ton sec, avant de partir dans un rire mauvais et de le planter là. Elle était enceinte. Il n’en croyait pas un mot. Peut-être mentait-il pour encore semer la zizanie dans le couple qu’il formait avec Chanelle depuis plusieurs mois ? Il y avait forcément une explication. Elle ne pouvait pas être enceinte. Elle ne pouvait pas le lui avoir caché. Tentant de se remettre les idées en place, il avait senti les battements de son cœur dans ses tympans. Il avait l’impression d’imploser de l’intérieur. Son monde s’effondrait.

Soudain, le paysage de Brisbane lui avait paru morne. Sans vie. Il s’était mis à courir dans les rues comme s’il était poursuivi par quelqu’un qui comptait fermement le tuer. Ses sentiments s’emmêlaient. D’une part, il voulait croire à l’hypothèse du mensonge. D’autre part, ses sentiments pour elle se mélangeaient à de la colère, du trouble, des pensées destructrices. Ils étaient ensemble depuis quelques mois. Quelques mois qui n’avaient pas été de tout repos si l’on comptait les quelques disputes qu’ils avaient eues. Mais Jäyan avait toujours trouvé que ça en valait la peine, parce qu’ils finissaient par mieux se retrouver. Ça contrebalançait. Mais malgré tout, il n’était pas fait pour être père. Lui-même n’en avait jamais véritablement eu. Il faisait les pires crasses que Séraphin lui demandait comme dealer de la drogue. Il devait exhiber son corps pour attirer la clientèle dans le bar où il travaillait. Il n’avait rien du père modèle. Il ne voulait pas en devenir un. Tout allait changer. Encore. Et il n’était pas sûr de savoir le supporter. Le brun courait, courait. Encore. Et encore. Son souffle s’égarait. Son cœur tambourinait. Mais il s’en fichait. Il avait besoin de savoir la vérité à propos de ça. De toute cette connerie qui lui donnait un excès de conscience.

Il n’était plus qu’à quelques mètres de chez elle. Il avait cessé sa course effrénée et reprenait doucement son souffle, continuant à se torturer intérieurement. Quoi qu’il advienne, il devait savoir. Il n’avait pas ce sourire habituel collé aux lèvres lorsqu’il s’apprêtait à venir voir sa Chanelle. Son visage semblait fermé. Quelque chose le travaillait. C’était clair, et elle le verrait aussitôt. Parce qu’elle ne le connaissait que trop bien. Il se dirigea alors vers la porte, où elle l’attendait déjà. Coucou toi. Lui dit-elle de sa douce voix enivrante, en venant déposer un baiser sur ses lèvres. Il tenta d’esquisser un bref sourire, qui disparut aussitôt. Il s’avança alors, tandis qu’elle refermait la porte et s’approchait de lui. Elle glissa ses mains tendrement sur lui, de quoi lui faire oublier le pourquoi il était venu. Sauf qu’il s’agissait de quelque chose de bien trop important. Il prit alors ses mains dans les siennes, les décollant ainsi de son torse. Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Son regard se faisait insistant. Ses iris ténébreux se plantèrent dans son regard clair. Il oublia durant une seconde, dévorant des yeux la merveille qui lui appartenait. Possession. C’était devenu bien pire que ça. Il l’aimait. Il n’arrivait pas à penser à autre chose qu’à elle, à regarder d’autres filles qu’elle. C’était plus fort que lui. Il était amoureux. Reprenant ainsi ses esprits, il prit une grande bouffée d’air. Comment allait-il le lui demander ? Il n’y avait une centaine de solutions possibles. Je suis passé voir comment allait ma copine... Il fit une pause. Et son bébé. Il ne lui avait pas posé la question directement, mais elle était bel et bien implicite. Il n'avait pas même pris soin d'employer un ton plus doux, plus naïf. Il ne voulait pas l’être. Pas aujourd’hui, pas maintenant. Il avait passé une soirée horrible à subir les regards de toutes ces filles le dévorant. Le matin même, Séraphin lui avait encore demandé de lui ramener un sachet de drogues pour la soirée qu’il organisait. Une fois encore, il avait obéi. Et ça avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Il avait besoin de savoir. Son souffle était haletant. Il pressait ses mains dans les siennes. Il voulait la vérité.


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MessageSujet: Re: † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.   † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours. EmptyDim 14 Avr - 16:02

Il a l'air d'avoir couru. Ou fait du sport juste avant. Mais elle parierait plutôt pour le fait qu'il ait couru. Elle le voit bien, courir de chez lui à chez elle. Sauf que si c'est le cas, c'est que quelque chose ne va vraiment pas. Peut-être est-il arrivé un truc à Séraphin. Non, il ne serait pas venu comme ça. Il lui aurait peut-être plutôt téléphoné pour l'inviter à un enterrement-party. Bon, ok, elle exagère, c'est tout de même son oncle. Alors qu'elle pose ses mains sur son torse, il les lui attrape. Doucement, certes, mais pour les retirer de son corps. Elle sent sa gorge se nouer. Elle déteste quand elle ne sait pas encore ce qui le travaille. Son regard insistant planté dans celui, troublé, de Chanelle, elle reste muette. Elle attend qu'il parle. Qu'il lui dise. Qu'y a-t-il ? Ses prunelles claires réclament de savoir. Et en même temps, plus les secondes filent, plus elle se demande si elle veut vraiment le savoir. Je suis passé voir comment allait ma copine... Elle inspire à fond. Elle attend la suite, imperturbable. Elle a perdu son sourire, maintenant, elle est inquiète, elle a peur. Cette même peur qui la tenaille depuis son enfance, depuis qu'elle s'est retrouvée orpheline, depuis surtout qu'un oncle tyrannique fait d'elle ce qu'elle veut. Jusqu'à la contraindre à un travail ingrat et malsain certains soirs. Jusqu'à lui demander presque de vendre son corps pour ne pas compromettre ses études. Tous les deux sous l'emprise d'un homme bien plus puissant qu'ils ne voulaient l'admettre. Et son bébé. Une bombe. Il lui lâche ça comme une bombe. Ouais, c'est vraiment une explosion qu'elle se prend. Elle le regarde toujours fixement. Elle a dû rêver. Il n'a pas pu dire ça. Parce qu'il ne peut pas être au courant. Rien n'aurait dû lui émettre le moindre soupçon. C'est impossible. Et pourtant. À sa manière de la regarder, elle sait qu'il a bel et bien dit ça. Son bébé. Seulement le sien, donc ? Il le sait. Mais n'a pas l'air de mesurer l'impact. Elle non plus, d'ailleurs. Naïves créatures lâchées dans un monde qui n'est définitivement pas encore le leur. Elle ouvre la bouche, mais comme un poisson hors de l'eau, brasse l'air. Elle la referme. Baisse les yeux. Elle sent ses jambes trembler un peu et c'est tout juste si ce qui la fait encore tenir debout n'est autre que la pression des mains de Jäyan autour des siennes. Elle voudrait se plaire à croire qu'il restera, qu'il l'aidera, qu'il ne la laissera pas. Mais elle a depuis longtemps quitté ce cocon fait d'espoirs vains. Elle a appris que rien n'est jamais acquis et que tout est toujours bien trop fragile. Que tout ne tient qu'à un fil. Mais elle est prête à tout. Elle l'aime, et ça reste la meilleure des armes. J-Je.. je le sais seulement depuis avant-hier.. Elle sent sa gorge se nouer, les mots refusent de sortir, elle sent ses paupières s'embuer. Elle cligne des yeux rapidement, ne voulant pas lui montrer comme elle se sent faible. Dérisoirement faible. Comment tu le sais ? demande-t-elle alors, enterrant ses peurs au fond d'elle pour relever les yeux vers son visage doux. Son visage qu'elle aimerait caresser, embrasser, dessiner. Mais elle a presque peur qu'il la repousse une fois de plus alors elle reste là, immobile devant lui, brave pantin. C'est exactement ça. Il n'est qu'un pantin. Elle n'est qu'un pantin. Une vulgaire marionnette. Putain, elle sait pas qui tient les fils, mais si un jour elle le trouve ce marionettiste, elle lui fera bouffer la poussière. Elle serre timidement ses mains. C'est comme une prière. Comme une supplication.
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N. Jäyan Huxley
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MessageSujet: Re: † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.   † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours. EmptyMar 16 Avr - 15:46


Il l’observa durant plusieurs longues secondes, avant de comprendre que Séraphin ne lui avait finalement pas menti. Il ressentit comme une implosion à l’intérieur de lui. Colère, déception, trahison. Il était troublé. D’autant plus qu’il avait appris la nouvelle par une personne qu’il ne portait pas dans son cœur, malgré le fait que ce dernier l’avait toujours aidé en l’utilisant. Jäyan implosait, alors qu’il paraissait simplement froid, à l’extérieur. Son expression s’était durcie et il s’était détaché d’elle. Il avait repris le contrôle de ses mains, sans même se rendre compte de la réalité de la situation. Il ne voulait pas de ce gosse, pas de cette vie. Il en avait simplement marre d’être un acteur passif de sa propre existence, alors qu’on décidait de tout à sa place. Il avait toujours voulu aller à l’université, mais n’en avait jamais eu les moyens. Tant pis. Il n’avait qu’à fuir et recommencer tout. Il suffisait de voler une voiture, de se barrer à Las-Vegas et il se servirait de sa gueule d’ange pour arnaquer la première femme qui tomberait sous son charme. STOP. Son regard vide se posa sur elle. Il vit alors les nuances de ses iris et se rappelait soudainement pourquoi il ne pouvait pas partir : parce qu’il l’avait elle.

« J-Je... je le sais seulement depuis avant-hier… » Était-ce une raison pour le lui avoir caché ? Non. Personne ne pouvait décemment dissimuler une telle chose, alors qu’elle était capable de faire changer la vie et la vision d’une personne. Chanelle l’avait fait et il ignorait pourquoi. Il ne tenait pas vraiment à le savoir. Elle avait eu deux jours entiers pour le lui dire et n’avait pas même été capable d’aborder le sujet. Jäyan lui en voulait tellement qu’il s’éloigna d’elle et tenta de prendre une profonde inspiration. Il voulait oublier, tout oublier et ne jamais avoir vécu cette scène, ne jamais avoir appris ça. « Comment tu le sais ? » Il se retourna vivement en sa direction, l’air dubitatif. Était-elle sérieuse ? « Tu m’as caché pendant deux jours que t’étais enceinte, et c’est tout ce que tu trouves à me dire !? » Le ton de sa voix avait changé. Il s’était fait plus sévère, plus pressant, plus fort. Il n’arriva pas à retenir un rire nerveux et essaya de reprendre son calme. Mais il n’y arrivait pas. « C’est Séraphin qui me l’a dit ! » Il marqua une pause. « Oui. Séraphin. Parce que lui, il le savait ! » Ce n’était pas tellement le fait qu’elle lui ait caché ça, même si ça jouait un rôle. C’était surtout le fait qu’il l’avait appris de quelqu’un d’autre, qui le mettait en colère. Comment était-il censé réagir ? Il voulait partir, frapper dans la première chose qui se présenterait à lui et évacuer tout ce qu’il ressentait.

Le jeune homme se mit alors à faire les cent pas dans le salon, ne se préoccupant plus d’elle. Un peu comme s’il se retrouvait seul, et que personne ne pouvait plus l’atteindre. Des milliers de questions le taraudèrent au même instant, ce qui avait légèrement tendance à compliquer les choses. Il voulait se faire mal pour ne plus y penser, parce que ça serait tout simplement moins douloureux. Il se retourna alors vers elle, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. La réponse à sa question le terrifiait plus qu’autre chose. Il ne voulait pas savoir si elle comptait le garder ou pas. Car si la réponse n’était pas ce qu’il espérait, il en crèverait.

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MessageSujet: Re: † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours.   † à nos solitudes, à nos rires, à nos amours. EmptySam 20 Avr - 23:36

Elle le voit. Elle le voit brûler de tous ces sentiments si noirs, insurmontables, profonds, mauvais. Ces sentiments dirigés vers elle. Et seulement elle. Il s'est détaché d'elle – et ici elle a froid, elle se sent soudain seule. Seule comme elle l'a toujours été puisque son seul allié semble être passé dans l'autre camp. Elle ne le regarde plus. Elle aimerait disparaître. N'avoir jamais existé. Elle se sent tellement mal qu'elle en pleurerait si elle en avait le courage. Car oui, courage n'est pas de retenir ses larmes, c'est plutôt de la lâcheté. De la lâcheté de lui cacher, encore aujourd'hui, à quel point elle est faible, fragile, et dérisoirement instable. Elle ose relever ses prunelles claires vers lui. Il tourne la tête. Leurs regards se croisent. Le temps s'arrête. (...) Chaque pas qu'il fait en s'éloignant d'elle la terrorise. Comme s'il abattait, immeuble après immeuble, chaque construction de leur monde à eux. Il ne peut pas s'en aller. Il n'en a pas le droit. Au diable l'enfant, elle avortera s'il ne veut que ça. Elle, ce n'est un gosse qu'elle veut. C'est lui. Lui et personne d'autre.

Tu m’as caché pendant deux jours que t’étais enceinte, et c’est tout ce que tu trouves à me dire !? Elle sursaute, brusquée. Elle baisse les yeux et la tête, comme foudroyée. Sa salive a du mal à passer sa gorge enflée par l'émotion. Il se met à rire. Chaque note sonne en elle comme une torture et elle sert les dents, grimaçant. Elle s'éloigne à son tour, faisant demi-tour, traversant la pièce, fuyant son rire, fuyant son sarcasme, fuyant la douleur comme une biche blessée. Blessée au coeur. Ah, il ne l'a pas loupé, ce putain de chasseur. C’est Séraphin qui me l’a dit ! Elle tourne la tête mais ne le regarde pas. Hagarde, elle s'assoit sur le canapé, le regard vide. Oui. Séraphin. Parce que lui, il le savait ! Elle ignore comment il a pu le savoir. Elle n'en a parlé à personne. Et honnêtement à ce moment-là, elle se fiche de savoir comment il l'a appris. Le mal est fait. Elle pourrait le tuer de ses propres mains qu'elle ne regretterait rien. Rien du tout. C'est à la fois triste et effrayant. Elle a enfouie sa tête dans ses mains, respirant par pulsion. Elle le savait. Oh oui, elle l'avait su dès ce jour où elle l'avait croisé en sortant de son cours de danse, où il l'avait provoquée d'aller prendre un verre avec lui. Ce jour où tout avait changé, où en croisant son regard elle s'en était amourachée comme un bourgeon s'éprend du printemps. Elle savait que c'était mauvais. Que ça la tuerait. Et pourtant elle ne regrettait rien. Si elle devait mourir, autant s'asphyxier de lui. Elle l'entend faire les cent pas sous ses yeux. Elle n'ose pas relever les siens. Frissonnant régulièrement, elle finit par baisser les mains de son minois fragile et délicat.

Ses grands yeux verts cherchent les siens. Mais que croyais-tu, douce insolente ? Qu'il allait s'en réjouir et te demander si tu préférais Marjolaine ou Esteban pour le prénom ? Son estomac est noué. Elle a presque envie de vomir tant la situation l'insupporte. Et la terrorise. Oui, c'est la peur qui la fait réagir ainsi. Une peur sourde, angoissante, assourdissante. Qui fait pulser le sang à ses tempes. Il la regarde enfin. Elle ne dit rien pendant de longues secondes. Interminables. Elle a froid de son contact, elle manque de son sourire. Jäyan.. Sa voix se brise. Elle est forcée de se stopper, de se taire, d'avaler ses sanglots naissants. Elle ne peut plus faire semblant. J-Je.. je n'aurais jamais voulu que.. que ça soit lui qui te l'apprenne, crois-moi... Un murmure, une supplication. Elle le regarde comme le messie, elle le regarde comme un héros, comme celui qui sera là pour la sauver. Mais non. Il est loin, et elle est seule. Elle se renferme. Et intériorise. Ses sanglots s'éloignent comme un orage qui ne reviendra que plus menaçant seulement. Elle se lève. Elle s'approche, doucement, comme si c'était lui maintenant l'animal, comme si c'était lui qu'il ne fallait pas effaroucher. Elle cherche son regard, elle fouille ses pupilles, elle lui dit tout dans ce silence sans fin. Puis elle est là. Devant lui. Elle pourrait le toucher mais d'abord elle n'en fait rien. Elle crève d'envie de briser la distance qui les sépare encore mais elle avale solidement la torture. Je suis désolée. Elle ne trouve rien d'autre à dire. Elle est là, face à lui, démunie. Comme un soldat les armes au sol, elle baisse les yeux. Elle préfèrerait presque qu'il la frappe plutôt qu'il s'en aille. Elle voudrait mourir que de le voir partir et s'enfuir. Car elle sait que si cela arrive, elle risque de ne jamais le revoir. Alors pour la première fois de leur relation, elle se plait à croire que peut-être, quelque chose le retiendra. Elle se plait à imaginer qu'elle n'est pas seule à s'être laissée piéger par cet amour.
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